ACTU MERCATO
Van Persie, le coup de Manchester United
Arsenal n’avait plus vraiment le choix. Entre récupérer une petite trentaine de millions maintenant ou rien l’été prochain, c’était vite vu. Convoité par les deux Manchester, Van Persie s’est finalement engagé avec United. Une petite révolution en Premier League.
En refusant de prolonger son contrat avec Arsenal le mois dernier, Robin van Persie avait redonné un coup de fouet à un marché des transferts au ralenti, PSG et Chelsea mis à part. Pas d’accord avec « la future stratégie et politique du club » , qu’il disait. Pas d’accord avec le nouveau statut d’Arsenal en Angleterre et en Europe, en gros. Un club qui, face à Chelsea, City et Manchester United, n’a plus de quoi jouer le titre, et encore moins la C1. Car, pendant que Blues et Citizens dépensent des millions pour revenir au top, les Gunners s’engluent dans une phase-de-transition-basée-sur-la-jeunesse beaucoup trop longue. Sans aucun trophée depuis 2005, Arsenal n’est plus un grand club. Juste une bonne équipe de Premier League. Fàbregas l’été dernier, Van Persie aujourd’hui. Wenger a perdu ses deux capitaines, beaucoup trop forts pour rester à Londres. En huit saisons passées dans la capitale anglaise, l’ancien buteur du Feyenoord n’a eu qu’un Community Shield et une Coupe d’Angleterre à se mettre sous la dent. Trop peu pour un joueur de son calibre qui, comme Nasri il y a un an, rejoint la ville de Manchester pour gagner des titres.
United, un choix logique
United remporte donc son premier derby de la saison, en récupérant au nez et à la barbe de City le meilleur buteur et meilleur joueur du dernier championnat. Un choix qui peut surprendre au premier abord, MU ayant, toutes proportions gardées, des allures d’Arsenal des années 2010 avec le choix de la jeunesse, la perte de la Premier League et l’élimination dès le premier tour de la Ligue des champions la saison passée. Un choix logique, en fait. Rejoindre à 29 ans un effectif qui compte déjà dans ses rangs Balotelli, Džeko, Tévez et Agüero relève du sabotage de fin de carrière. D’autant plus après avoir été en concurrence avec Park et Chamakh. À Arsenal, RVP était trop seul. À City, il aurait couru le risque d’être étouffé. Old Trafford est donc la destination idéale. Dans le onze de Fergie, Van Persie aura sa place assurée au côté de Wayne Rooney, avec qui il formera une des attaques les plus dangereuses d’Europe (57 buts à eux deux en Premier League la saison dernière). Et tant pis pour Berbatov, Welbeck, Chicharito et Christian Jeanpierre.
À la conquête du championnat
Si le montant du transfert n’est pas encore connu, il devrait avoisiner les 28 millions d’euros. Pour les Gunners, c’était ça ou rien l’été prochain. Une aubaine pour les Red Devils, qui, en s’offrant Van Perso, annoncent un sérieux retour aux affaires. Car, à 29 ans, le natif de Rotterdam sort de la saison la plus aboutie de sa carrière. Épargné par les blessures, il a enfin disputé une saison complète (30 buts en 38 matchs), grillant la politesse à tous les autres buteurs de Premier League : Rooney, Agüero et compagnie, pourtant mieux entourés que lui. En huit saisons anglaises, l’attaquant le plus individualiste du championnat est devenu un des meilleurs du monde à son poste, notamment grâce à Thierry Henry et Denis Bergkamp, de sacrées références pour le gamin qu’il était. Plus complet, plus tueur, plus malin. Plus mûr aussi, malgré les apparences. Avec lui, Manchester United peut espérer reconquérir la ville, et donc le pays. Pendant que Chelsea fait sa révolution et que Liverpool, Tottenham et Arsenal espèrent lutter pour la C1, les deux Manchester semblent partir pour un nouveau duel d’enfer au final épique. Sauf que cette année, Manchester United a un argument supplémentaire. Et quel argument, bordel !
Par Léo Ruiz