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Van Gaal, du neuf et des idées pour Manchester United

Par Romain Duchâteau
Van Gaal, du neuf et des idées pour Manchester United

Louis van Gaal est le nouveau nouveau manager de Manchester United. Une arrivée espérée et accompagnée de nombreuses attentes. Après la saison cauchemardesque sous David Moyes, les Red Devils ont remis leur destin entre les mains du sélectionneur des Pays-Bas avec l'objectif net de renouer avec le succès rapidement. Un choix a priori judicieux au regard du profil du Néerlandais. Mais cela est-il suffisant à Old Trafford ?

Peu importent le lieu, les circonstances ou les symboles. Louis van Gaal arrive comme un homme qui a le goût de la mise en scène. À peine installé sur le banc du Bayern Munich, en 2009, le technicien néerlandais soigne son entrée. Et lâche avec une morgue déconcertante : « Je suis ce que je suis : sûr de moi, arrogant, dominant, honnête, travailleur, innovateur. » Quelques mois plus tard, il frappera encore plus fort en baissant son froc et en montrant ses couilles devant tout le vestiaire bavarois pour lui prouver qu’il en avait bien. À Manchester United, il n’a même pas attendu d’être nommé pour déjà marquer les esprits. Interrogé par un journaliste de la BBC, alors qu’il se trouve en stage avec sa sélection des Pays-Bas, sur ce qu’il sait du club anglais, Van Gaal fusille du regard l’intéressé et dégaine. « C’est une question stupide. C’est une question stupide, car on parle là du meilleur club au monde. » Du Louis tout craché. Sec, franc, brutal. Les présentations sont faites. Une semaine plus tard, United officialise sa venue en grande pompe qui ne sera effective qu’après le Mondial 2014. Si son attitude théâtrale polarise très souvent l’attention, c’est trop vite oublier que le bonhomme fait partie du cercle très fermé des meilleurs coachs actuellement en circulation.

Méticulosité et football plaisir
Le palmarès de Louis van Gaal parle pour lui. Dix-huit titres majeurs remportés et une empreinte évidente sur le football européen au cours d’une riche carrière de vingt-trois ans. C’est à l’Ajax Amsterdam où, arrivé en tant que successeur de Leo Beenhakker, il établit les bases de sa philosophie, celle-ci étant grandement influencée par Rinus Michels, père du « football total » . « Rinus Michels n’attaquait pas autant que moi. Je suis plus attractif que lui. Il était plus dans une pensée défensive. Défendre, c’est détruire. Attaquer, c’est divertir le public, martelait-il dans un long entretien il y a trois ans. On joue pour le public. S’il n’y en a pas, c’est fini pour le foot professionnel. Mon objectif est plus difficile à atteindre que l’objectif de beaucoup d’autres entraîneurs qui ne pensent qu’au résultat. » C’est, en substance, le fil conducteur de la carrière d’Aloysius « Louis » Paulus Maria van Gaal. Proposer un football attractif, chatoyant, conjugué à une efficacité implacable.

Pep Guardiola, qui a par ailleurs été profondément influencé par le Néerlandais au FC Barcelone, avait confié son admiration pour cette équipe ajacide. « Cet Ajax avait quelque chose qui m’étonnait, qui m’ébahissait, qui m’émerveillait. La discipline du positionnement. La possession de balle comme idée de base. Le jeu en appuis constants. Les mouvements à deux touches… Et ils faisaient tout ça d’une manière aussi simple que sublime. » En Catalogne (1997-2000), le gaillard assoit un peu plus ses principes. Par la variété et la richesse de ses entraînements ainsi que son extrême méticulosité, il fait l’unanimité. « Pour la suite de ma carrière, j’ai beaucoup appris auprès de lui. C’est l’un des meilleurs coachs que j’ai eus en ce qui concerne le domaine tactique, technique et aussi les approches de match et les séances d’entraînement. C’était le meilleur quand il s’agissait de faire attention aux petits détails déterminants. C’est un très très grand bosseur là-dessus. Il analysait bien les équipes adverses, connaissait bien ses joueurs. C’est vraiment une personne pointilleuse, méticuleuse » , détaille en longueur Sonny Anderson, ancien attaquant blaugrana (1997-1999) et actuel consultant sur beIN Sport.

Intransigeance et despotisme

La philosophie établie par Van Gaal ne peut se départir d’un autre volet : sa volonté immuable de façonner un socle collectif stable et solide. Que ce soit à l’Ajax, au Barça, à Alkmaar ou au Bayern Munich, l’équipe a toujours été mise sur un piédestal. Rivaldo et Ribéry peuvent servir d’illustres témoins. « Les joueurs doivent comprendre les différentes parties de notre processus de construction d’équipe. La discipline est primordiale. Dans une société, vous avez de besoin de règles pour vivre libre, c’est la même chose dans un groupe de footballeurs professionnels » , étayait encore l’actuel sélectionneur des Pays-Bas. L’intransigeance, justement, il en a fait une véritable marque de fabrique. Le bougre n’admet aucune concession ni incartade. Van Gaal aime avoir le contrôle lorsqu’il débarque dans un club. Du domaine sportif et technique à celui des transferts en passant par les catégories de jeunes, il veut un droit de regard sur tout. Et n’admet que très peu d’ingérence.

C’est alors que des conflits peuvent affleurer. Au Bayern, l’entraîneur de soixante-deux ans s’est confronté durement à l’institution. Puis est parti avec fracas au terme de deux saisons pourtant fructueuses (Bundesliga, Coupe d’Allemagne et finale de C1 en 2010) qui serviront de base au Rekordmeister éclatant de Jupp Heynckes par la suite : « Il n’y a qu’au Bayern que certains dirigeants ont voulu interférer dans mes choix. Et cela a posé problème, c’est pour cela qu’ils m’ont viré. On avait fini premiers, on allait en quart ou en demi-finale de Coupe, on jouait un football attractif. Pourquoi m’ont-ils viré ? Parce qu’ils ne peuvent pas gérer un entraîneur qui décide. » Une attitude despotique qui peut, également, s’en ressentir auprès de son groupe, comme l’explique Anderson, qui a quitté la Catalogne à cause des relations houleuses qu’il entretenait avec Van Gaal. « En ce qui concerne le relationnel, j’ai connu beaucoup mieux. J’ai connu beaucoup de difficultés dans l’approche humaine avec lui à Barcelone. Il n’était pas particulièrement proche de ses joueurs. » Sans oublier, en outre, qu’il méprise profondément la presse. Et quand on sait le caractère versatile des médias anglais…

Une grosse enveloppe pour le recrutement

Avec un CV sacrément garni, une expérience à ne plus savoir qu’en faire et une connaissance aiguisée du monde du ballon rond, Louis van Gaal débarque donc à Manchester United. Club anglais qui vient de vivre sa pire saison depuis le début des nineties et qui entend retrouver de l’élan. Les arguments ne manquent pas en faveur du Néerlandais : des idées, de l’inspiration et une capacité à s’adapter rapidement à un nouvel environnement. Tout ce que David Moyes ne possédait pas, pour qui le costume de manager des Red Devils est apparu bien trop large au fil du temps. Cette saison, l’Écossais s’est montré trop frileux dans ses choix, trop avenant lors de ses conférences de presse, incapable de déroger au 4-4-2 fergusonien ou de tenter une nouvelle approche. Avec son successeur, c’est l’assurance d’avoir une philosophie et un fonds de jeu limpides, des principes qui se sont peu à peu effrités à Old Trafford depuis le départ de Cristiano Ronaldo en 2009.

Le gaillard devrait donc tâtonner pour, au final, dégager une ligne directrice. Avec des choix percutants. Ce fut le cas avec le lancement des jeunes au Barça (Xavi, Valdés), puis au Bayern (Müller, Badstuber), là où il eut l’idée géniale de replacer Schweinsteiger en numéro 8. À United, les jeunes, dont Adnan Januzaj est la dernière révélation, poussent également (Lingard, Lawrence, Wilson, Janko, Pereira). Ajoutée à cela une base solide et prometteuse composée de De Gea, Jones, Carrick, Kagawa, Valencia, Mata, Welbeck, Chicharito, Rooney et Van Persie. Mais les fondations sont tout de même en reconstruction après les départs successifs de Vidić, Ferdinand puis Giggs, reconverti entraîneur adjoint afin d’être le garant de l’esprit de MU. Des départs qui devraient amener d’importantes arrivées (Kroos, Shaw, Hummels, Fàbregas, Carvalho, Robben, Strootman ?) avec la somme allouée de 150-200 millions d’euros pour le mercato estival, censée dessiner les contours du nouvel effectif. « Ce club a de grandes ambitions. J’ai aussi de grandes ambitions, a réagi l’ex-coach du Bayern lors de son officialisation. Ensemble, je suis sûr que nous allons marquer l’histoire. » En attendant, Louis van Gaal s’apprête à disputer sa première Coupe du monde avec les Oranje. Mais, déjà, un certain Théâtre des rêves le guette avec attention.

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