Dans quel contexte arrivez-vous en France en ce mois de novembre 1981?
Après avoir remporté le match aller 1-0, nous savions que nous devions au minimum jouer comme ça pour avoir une chance. Mais nous avons quand même perdu la rencontre 2-0.
Le gros souvenir que les gens gardent de ce match, c’est bien entendu ce coup franc du Numéro 10.
Je connaissais Michel Platini et je savais qu’il pouvait être très dangereux sur coup franc. Donc quand les Français ont bénéficié d’une faute tout près du rectangle, j’ai placé Ruud Kroll sur ma ligne. Platini avait les qualités pour placer la balle au-dessus du mur et la rentrer, c’était donc notre stratégie pour nous défendre. Le problème, c’est que Bernard Lacombe a vraisemblablement profité de cette situation pour aller se placer entre le mur et moi-même, de sorte qu’il n’était pas en position de hors-jeu. Mais au moment du coup franc, j’étais tellement occupé à placer Ruud Kroll que Platini en a profité pour placer la balle de mon côté, et avec Lacombe pas loin, c’est rentré, c’est de ma faute. Avec le recul, je me dis que j’étais encore jeune et que ça ne serait pas arrivé après…
Ce match était la dernière chance des Pays-Bas pour une éventuelle qualification au Mondial espagnol…
Oui, mais dans les 5 ou 10 minutes qui ont suivi (en fait 30 minutes plus tard), Dominique Rocheteau (en fait c’est Six) est venu ajouter le but du 2-0. Ce sont mes deux seuls souvenirs de la rencontre. Mais cela suffisait, nous étions éliminés avant même la Coupe du monde. Pourtant, il ne faut pas tout remettre sur ce match, on avait aussi bêtement concédé des points chez nous contre l’Irlande et la phase de qualification n’avait pas été bonne
À la veille d’un nouvel affrontement entre les deux protagonistes de 1981, que pensez-vous de la sélection néerlandaise actuelle ?
Nous avons quelques joueurs exceptionnels : Arjen Robben, Robin van Persie, Wesley Sneijder, Kevin Strootman… Ce sont des joueurs qui peuvent faire la différence si l’équipe tourne bien.
Louis van Gaal est pour moi l’un des meilleurs entraîneurs du monde
Après un Euro 2012 raté aussi bien du côté français que du côté néerlandais, les deux équipes se sont reconstruites. Qui est actuellement la meilleure équipe ?
Si on regarde les joueurs français, comme Ribéry ou Benzema, ce sont des footballeurs qui évoluent dans des grands championnats. Individuellement, la France a plus de classe que les Pays-Bas. Mais de nouveau, ils ne peuvent faire la différence que si l’équipe tourne bien. Chez nous, Louis van Gaal, qui est pour moi l’un des meilleurs entraîneurs du monde depuis des années, a les qualités pour constituer une très bonne équipe à partir notamment de joueurs qui évoluent dans le championnat néerlandais. Et s’il arrive à faire ça, alors Van Persie et les autres pourront faire la différence.
Par rapport aux dernières années, n’y a-t-il pas moins de grands joueurs dans l’équipe néerlandaise ?
Beaucoup d’internationaux jouent encore dans le championnat domestique, donc ils ne sont pas encore des grands noms, on ne les a pas encore vus dans les grandes compétitions internationales. Mais ce sont tous des jeunes bourrés de talent et de capacités.
Et cette nouvelle génération a-t-elle assez de talent pour réussir quelque chose au Brésil ?
Nous verrons ça avec le futur. Car on peut avoir le talent, et il est très important, mais l’expérience l’est tout autant. C’est la combinaison des deux qui marche. Nous avons déjà les jeunes avec le talent, maintenant il n’y a plus qu’une manière pour avoir de l’expérience : jouer énormément de matchs.
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