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Valeron : « Une relégation, c’est un cauchemar »

Propos recueillis par Javier Prieto-Santos
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Malgré sa voix de dessin animé, Juan Carlos Valeron est toujours le meilleur atout du Deportivo La Corogne. A 36 ans. L’ancien meneur magique du Superdepor aborde l’actualité du club galicien à quelques heures du derby contre le Celta Vigo.

Quel bilan faites-vous du début de saison du Depor ?

Mitigé, même si depuis quelques matchs j’ai l’impression que notre rodage à la deuxième division est fini. Au début, nous avons eu beaucoup de mal ; nous étions très irréguliers, mais maintenant ça va beaucoup mieux même si je suis persuadé qu’on peut encore progresser dans le jeu.

Comment expliquez-vous vos performances irrégulières ?

Dans le football comme ailleurs, rien n’est facile. Le Depor a changé de dimension. On est redevenus un club humble et modeste. Il n’y a plus d’argent pour se payer des stars, donc il faut faire avec ce qu’on a. C’est clair que le club est dans une passe très difficile, mais on essaie de faire abstraction de ça. Il faut aller de l’avant sans regarder en arrière. Notre réalité aujourd’hui c’est la deuxième division et il faut en sortir le plus rapidement possible. Tout le monde a pour objectif la remontée mais il faut un peu de temps d’adaptation. L’entraineur est nouveau, les joueurs aussi et il y a beaucoup de jeunes. Il faut que la mayonnaise prenne un peu et tout ira pour le mieux. Enfin j’espère… De toute façon on fera le bilan en fin de saison.

Ce dimanche, vous jouez contre le Celta Vigo votre ennemi régional. Comment voyez-vous ce derby ?

Celta-Depor en Galice c’est le match le plus important de l’année. S’il y en a bien un qu’il ne faut pas perdre c’est celui-là. Pour nous c’est vraiment un match très important puisqu’en cas de victoire, on pourrait revenir dans le haut du classement. On va jouer pour gagner. On ne fera pas de calculs.

Qu’est-ce qui distingue le derby galicien des autres clasicos ?

Un Celta–Depor, c’est un Clasico. C’est un match aussi important qu’un choc Real-Barça. D’ailleurs ici, quand les gens parlent de Clasico, ça évoque le derby galicien, pas le match Barça-Real. Les Celta-Depor ce sont des matchs très intenses, vraiment plaisants à jouer. Il y a toujours des ambiances énormes donc pour les joueurs c’est vraiment grisant. Et puis il n’y a pas seulement trois points en jeu. Le derby, c’est avant tout une question d’honneur et de suprématie régionale. Moi par exemple, ça fait une semaine que les gens que je croise dans la rue me disent qu’il faut absolument gagner. Tu sens que c’est vraiment quelque chose qui leur tient à cœur. Cette année c’est encore plus important parce que ça fait longtemps qu’il n’y en avait pas eu. Dimanche, c’est sûr, il y aura un peu de nostalgie. Tous les derbys devraient se jouer en première division, mais bon…

Franchement, vous aviez imaginé une fin de carrière comme celle-ci ?

C’est clair que tout le monde rêve d’évoluer dans l’élite, mais bon. J’ai 36 ans, je ne suis pas dupe : mes plus belles années sont derrière moi même s’il me reste encore un peu de football dans les jambes. Mon objectif personnel aujourd’hui, c’est de contribuer à faire remonter le Deportivo La Corogne. C’est un club qui ne mérite pas d’être en deuxième division. Même si la première division est plus intéressante sportivement, je ne changerais ma place pour rien au monde. Pour moi, c’est plus important d’être ici qu’ailleurs. J’ai tout connu avec ce club. Il m’a tout donné : des titres, des émotions, et beaucoup d’amour. Si j’étais parti en fin de saison dernière, c’est un peu comme si j’avais trahi une famille. Je suis quelqu’un d’optimiste : je me dis que finir ma carrière en remettant le Depor en première division ce serait très beau.

Est-ce que vous avez digéré votre passage de l’élite à la deuxième division espagnole ?

Ça a été très dur… (il réfléchit). Une relégation c’est toujours un cauchemar, un truc difficile à encaisser. J’ai vraiment de la peine pour les supporters parce qu’ils ne méritaient pas ça. C’est pour eux qu’on doit faire des efforts aujourd’hui.

C’est l’un des pires souvenirs de votre carrière cette relégation ?

Sans hésiter. J’ai eu le malheur de connaître deux fois la relégation. Une avec l’Atletico Madrid et une avec le Depor. C’était deux fois de trop. Je n’oublierai jamais les larmes des supporters et de mes compagnons. Ce sont deux des choses les plus tristes que j’ai vues de ma vie. C’est vraiment quelque chose qui fait mal au cœur une relégation, encore plus lorsqu’il s’agit d’équipes comme l’Atletico et le Depor. Si je pouvais effacer ça de mon CV, je le ferais sans hésiter.

Comment définiriez-vous la deuxième division espagnole ?

Toutes les deuxièmes divisions des grands pays de football se ressemblent à mon avis. Elles sont très dures et très éprouvantes physiquement. Il n’y a jamais de pauses car les équipes mettent moins le pied sur le ballon. Par rapport à la première division, ça joue moins bien au ballon, c’est sûr. Le physique l’emporte sur la technique et le danger vient souvent des coups de pied arrêtés. C’est très différent de ce que j’avais connu jusque-là dans ma carrière mais je vais m’y faire. Je n’ai pas le choix de toute façon ! (Rires)

Le Depor joue comme une équipe de première division selon vous ?

Je ne sais pas si on joue comme une équipe de première division mais en tout cas on a encore quelques automatismes de première division. Par rapport à certains de nos adversaires on essaie de produire du jeu, de mettre le pied sur le ballon, d’en avoir la possession…

Est-ce qu’en cas de remontée, vous pensez raccrocher les crampons ?

Je n’ai pas encore réfléchi à ça, mais je n’ai pas envie de continuer juste pour continuer. A 36 ans tout ce que je veux, c’est prendre du plaisir et essayer de continuer à en donner aux supporters. Mon idée c’est de continuer à jouer du mieux possible. Pour le club, pour les dirigeants et pour remercier le public de m’avoir tant soutenu lors de toutes ces années. Dans ma tête, je suis très bien, après on verra dans quel état se trouvent les jambes à la fin de la saison. De toute façon, à mon âge, je n’ai plus rien à décider. C’est le club qui le fera pour moi. Je mets ma fin de carrière entre leurs mains. Si l’entraineur et le président estiment que je peux encore leur être utile, je continuerai, sinon… Si je peux aider, ce sera très bien, dans le cas contraire, je prendrai la décision qui s’impose.

Vous ne trouvez pas ça inquiétant qu’à 36 ans vous soyez toujours le meilleur joueur de votre équipe ?

Je ne crois pas être le meilleur, ce n’est pas vrai. Il y a des très bons joueurs comme Guardado au Depor. Après, c’est vrai que les gens me font toujours autant de compliments… Forcément ça fait plaisir. J’ai toujours considéré que j’étais un joueur chanceux. Les gens m’ont toujours bien traité. En Galice, on m’a donné beaucoup d’affection. Comme je vous ai dit tout à l’heure, le meilleur moyen de les remercier ce serait de parvenir à remettre le Depor en Liga.

C’est quand la dernière fois qu’on vous a surnommé le « Zidane espagnol » ?

J’entends ça tous les jours ! Les gens, ici, sont fantastiques avec moi. Ils sont très affectueux. C’est agréable ce genre de compliments, ça veut dire quelque chose quand même. J’ai eu la chance d’affronter Zidane et c’était vraiment un joueur avec un talent et une classe incroyable. Être comparé à lui, c’est très flatteur mais je n’ai pas marqué une époque comme lui a pu le faire. Zidane a été crack. Me comparer à lui, ce serait vraiment très prétentieux de ma part.

Vous êtes né dans les Iles Canaries dans un petit village qui s’appelle Arguineguin. Le meilleur joueur actuel de Premier League vient aussi de là-bas…

David Silva, lui c’est un crack ! Je suis vraiment heureux pour lui parce que c’est un mec fantastique. Je le connais, lui et sa famille depuis tout petit et ça me ravit qu’il soit aujourd’hui considéré à sa juste valeur. Vous savez, Arguineguin c’est un petit village de rien du tout.

Il a eu un bon professeur ?

Le talent c’est quelque chose qui ne s’apprend pas. En été, on essaie de se voir à Arguineguin et puis on se fait quelques matchs de football sur la plage. Il a toujours été très fort avec le ballon au pied. Techniquement c’est juste un monstre.

Qui est le plus fort au beach volley ?

On a à peu près le même niveau mais je vais quand même dire que c’est lui le plus fort ! S’il continue comme ça avec Manchester City, il peut devenir l’un des cinq meilleurs joueurs du monde.

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Propos recueillis par Javier Prieto-Santos

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