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Valero, la vraie bonne pioche
Relégué en deuxième division, Villarreal va commencer à se faire piller. Borja Valero, le meilleur joueur du club cette saison, devrait faire partie des premiers à quitter le Sous-marin jaune. L’occasion pour lui de poursuivre sa progression en rejoignant un club encore un peu plus huppé. Malaga et l’Atlético sont déjà sur le coup. Ils ne seront pas les seuls.
Villarreal pleure, ses adversaires se frottent les mains. La relégation surprise du club valencien est une excellente nouvelle pour tous les autres clubs de Liga et d’ailleurs. Ils vont pouvoir piocher, s’arracher les meilleurs joueurs d’un club qui sera dans l’obligation de vendre. Et ils sont nombreux. Les Rossi, Nilmar, Zapata, Cani, Marco Ruben, vont logiquement abandonner le Sous-marin jaune en plein naufrage. Borja Valero aussi. Troisième joueur le plus utilisé cette saison par ses entraîneurs successifs, celui qui a été élu meilleur joueur espagnol du championnat en 2010 sera la première cible des gros vautours de la Liga, qui lui tournent autour depuis l’été dernier déjà. Auteur de 5 buts et de 4 passes décisives cette saison, il a été l’un des rares cadres de Villarreal à résister dans la tempête, même si sa fin de saison a été plus difficile, son dernier but remontant à une victoire contre Grenade début février (3-1, 23e journée). Un finish en partie raté qui lui a fait perdre définitivement le train pour l’Euro, lui qui n’a porté qu’une seule fois le maillot de la Roja, l’été dernier, face aux États-Unis (25 minutes de jeu, une passe décisive).
Une progression constante
Le plus beau chauve de la Liga n’a rien du modèle de joueur actuel qui explose très jeune au plus haut niveau. Il gravit les échelons pas à pas. Formé au Real Madrid mais resté aux portes de l’équipe première, il quitte tardivement la capitale pour Majorque, à 22 ans. Après une bonne première saison en première division (34 matchs, 4 buts), il fait le choix de l’Angleterre avec le promu West Bromwich, qu’il rejoint pour 7 millions d’euros, record du club. Il enchaîne une deuxième saison complète mais le club termine bon dernier et se retrouve relégué. Retour à l’envoyeur donc, avec une nouvelle très bonne saison dans les îles Baléares. Régulier, bon coéquipier, la tête sur les épaules. Valero séduit et progresse. Il passe au niveau supérieur en signant à Villarreal, où il découvre l’Europe et l’espace d’une tournée américaine, la sélection espagnole. A droite, à gauche, en 10, le natif de Madrid s’intercale entre les lignes et trouve toujours ce petit espace entre deux défenseurs pour distiller ses précieux ballons, à la manière d’Iniesta. Ni rapide, ni puissant, il joue juste, dans le bon tempo. Depuis le départ de Cazorla l’été dernier, il était devenu le joueur de Villarreal à bloquer. La preuve, c’est le joueur de Liga ayant provoqué le plus de fautes cette saison (100), devant Cristiano Ronaldo (90).
Le Real, Malaga, l’Atlético Madrid
Ses performances interpellent en Espagne, au point que la presse locale évoque en février dernier d’un intérêt du Real Madrid. « Ça me fait plaisir, mais rien de plus, puisqu’il n’y a aucun contact. Je ne vois pas le Real dépenser des millions pour moi, surtout après m’avoir laissé partir gratuitement il n’y a pas si longtemps que ça » , réagit-il alors. Lucide, comme toujours. A 27 ans, il ne prétend pas rejoindre l’un des deux cadors de la Liga. C’est le niveau juste en-dessous qui l’attend. Malaga, qui l’avait déjà sondé l’été dernier, en aurait fait sa priorité. Normal, après le succès Cazorla. La perspective de retrouver la Ligue des champions dans un club aussi ambitieux que ce Malaga qatari devrait lui plaire. Celle de retrouver Madrid aussi. L’Atlético, qui l’a approché cet hiver, ferait aussi partie des (très) intéressés. Tout dépendra des départs pour les Colchoneros, mais si Diego n’est pas conservé, nul doute qu’une offre sera faite rapidement. Le prix du garçon : entre 10 et 15 millions d’euros. Les enchères sont ouvertes.
Par Léo Ruiz