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Valeri Bojinov n’a pas trente ans

Par Valentin Pauluzzi
Valeri Bojinov n’a pas trente ans

L'attaquant bulgare continue de courir après la rédemption en passant d'un club à l'autre, et le pire, c'est qu'il a encore largement le temps de la trouver. Le voilà désormais au Partizan Belgrade, en attendant un nouveau clip.

David Balleri a foulé les terrains de Serie A jusqu’à 39 ans, après une carrière relativement anonyme au poste d’arrière droit, mais cela fait de lui un des vétérans du championnat. Il n’a encore que 32 ans lorsque Valeri Bojinov le remplace le 27 janvier 2002 durant cette rencontre opposant Lecce à Brescia. Le Bulgare, lui, n’en a pas seize et devient alors le plus jeune étranger à fouler les pelouses de l’élite italienne. Évidemment, il n’échappe pas à l’étiquette de prédestiné, et pour le coup, elle ne lui est pas collée hâtivement, puisqu’à 18 ans révolus, il inscrit onze buts en une demi-saison de Serie A avant de rejoindre la Fiorentina pour la somme rondelette de quinze millions d’euros. Quelques mois avant, Bojinov avait même étrenné sa première cape lors de l’Euro 2004 face à l’Italie. Et depuis…

De Cavasin au caramel

« Je l’avais fait débuter parce qu’il le méritait, tout simplement. Il venait s’entraîner avec le groupe pro, et les résultats de ses tests physiques étaient aussi bons que ceux de ses aînés » , se souvient Alberto Cavasin, l’entraîneur qui l’a lancé chez les pros. D’ailleurs, il sera même licencié quelques heures plus tard, « sur le terrain, il avait prouvé qu’il était meilleur que les autres. Malgré ses quinze ans, il était déjà bien formé et puis surtout, c’était un grand professionnel. » Une description en décalage avec l’image que le Bulgare a donné le reste de sa carrière, alors on écoute curieusement. « Je sais que ça peut étonner, mais je peux vous garantir que c’était quelqu’un qui s’appliquait énormément. Il était très bien élevé, et vivait avec les autres jeunes dans l’auberge de jeunesse, ils étaient d’ailleurs accompagnés par un curé. C’était vraiment un exemple à suivre. Il respirait la sérénité. » Plutôt Valery Giscard d’Estaing donc. Puis le drame.

L’été 2006, Bojinov tourne dans le clip de sa fiancée, mais aussi chanteuse, la fameuse Alisia. La chanson est prémonitoire et parle d’un garçon qui se noie dans une mer de caramel. Valeri commence à perdre pied. Six mois après son arrivée, la Fiorentina recrute Luca Toni. La concurrence est trop élevée, les tentations nombreuses et les choix de carrière discutables. En effet, pour tenter de (déjà) se relancer à vingt ans, le Bulgare opte pour la Juventus qui vient d’être reléguée administrativement en Serie B. Tiens ! Un petit tour à l’échelon inférieur pour se refaire une tomate-cerise caramélisée ! Problème, le duo Del Piero-Trezeguet, soit ce qui se fait sûrement de mieux en Europe à cette époque, est resté aux commandes…

Blessure, rechute et prétention

La Juventus est déjà son troisième club, il n’en connaîtra pas moins de huit autres par la suite, en repartant régulièrement de zéro : « Et pourtant, on était tous convaincu qu’il irait très loin, je n’étais pas le seul à le penser, tient à préciser Cavasin. Techniquement, mentalement, physiquement, il était largement au-dessus des autres. Avec le temps, il s’est redimensionné, même si tout n’est pas à jeter. Et puis, on ne peut pas dire qu’il a été verni, notamment à Manchester City. » Son ancien entraîneur se réfère là au combo croisés-tendon d’Achille dont il a été victime outre-manche. Le Bulgare a connu le passage de témoin entre le Thaïlandais Shinawatra et les Émiratis, passant de Benjani à Robinho comme partenaire d’attaque le peu de fois où il a joué. Une belle occasion de perdue. Les tentatives de relance ont été nombreuses, et souvent infructueuses, une étape à Parme, une expérience au Sporting, des prêts au Hellas, à Vicenza et même un retour à Lecce, puis un autre au pays, du côté du Levski Sofia, sans oublier une période de chômage. Vie de couple particulière, physique entamé, mentalité fragile, Bojinov paye un peu tout et retombe dans ses travers musicaux, voire sentimentaux, avec ce dialogue surréel dans le clip de son ex-épouse Nikoleta Lozanova. Du Audiard dans le texte :

Vidéo

L’été dernier, la Ternana lui tend la main pour une probable dernière chance. Bojinov la saisit, plante ses quelques pions – six précisément – et met les voiles : « Je ne suis pas un joueur de Serie B, je suis habitué à jouer avec des grands champions. Avec tout le respect que j’ai pour le club, je retourne fouler des terrains qui me sont plus adaptés. » Et tant pis si les Neroverdi lui ont permis de retrouver la sélection bulgare après trois ans d’absence. Sans faire injure à ses nouveaux coéquipiers, à défaut de côtoyer des champions, ce sera les préliminaires de la Champions League avec le Partizan Belgrade : « J’ai 29 ans et si Toni fait ce qu’il a fait à 39, je peux redevenir grand. » Est-ce que six bons mois dans une carrière font de lui un ancien grand joueur ? Vous avez deux heures.

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