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Valenciennes, le chant du cygne ?
Sept défaites d'affilée et une étrange impression d'apathie. Confrontés au plus mauvais début de saison de leur histoire, les Valenciennois seraient-ils résignés ? Pas vraiment, même si le chemin est long vers la rédemption.
Tristesse et amertume ; voilà les sentiments qui ont défilé dans le regard dépité du président Jean-Raymond Legrand, filmé pendant quelques secondes lors de la dernière débâcle à Bonnal (0-2). Il faut dire que le VAFC surfe actuellement sur une série de sept défaites consécutives, largement indigne de son ancien standing de « petit Barça du Nord » . Pour un club qui ambitionnait cette saison un maintien facile, possiblement agrémenté de beaux parcours en Coupes, le départ n’est pas vraiment celui imaginé. Interrogé en début de saison, juste après le fameux stage commando, l’emblématique Rudy Mater nous confiait être sûr de sa force et de son club. « Nous, de toute façon, c’est comme d’habitude, on est partis pour jouer le maintien, même si on reste ouverts à tout. Notre équipe est ce qu’elle est, c’est une équipe solidaire capable de faire de bonnes choses. Cette année, elle est plus jeune, mais tout aussi engagée ; on est prêts à aller au combat. » Avant de poursuivre : « Voir ce que le club est devenu maintenant, c’est une vraie fierté. Aujourd’hui, Valenciennes est une bonne équipe du championnat qui confirme chaque année. Il faudrait poser la questions aux clubs adverses, mais je pense qu’on a pris du galon. On ne craint pas beaucoup de formations à domicile, on est une équipe acharnée qui ne lâche rien. » Avec sept défaites de rang dans la musette, c’est le moment de voir ce que ce groupe a dans le bide.
Je ne suis pas un Hainaut
Malgré une belle victoire initiale – mais trompeuse à onze contre dix – face à Toulouse (3-0), le stade du Hainaut a en effet perdu ses allures de forteresse imprenable. Il faut dire que Marseille, Saint-Étienne et le PSG sont passés par là. Un calendrier compliqué qui s’est traduit par trois défaites – décevantes mais compréhensibles – face aux cadors du championnat. Le problème, c’est que dans le même temps, les hommes de Daniel Sanchez ont confirmé leurs difficultés loin de leurs bases, qui ne datent pas d’hier. Bastia, Lorient, Nice et Sochaux ne se sont pas privés pour se relancer devant des Nordistes à la confiance en berne. « C’est vrai que le moral est un peu touché » , confirme José Saez, qu’on ne présente plus, avant de tempérer : « On a tous envie de se sortir de cette situation, on se parle à l’entraînement, on a des discussions, maintenant c’est à nous de jouer. » Le milieu de terrain ne se voile pas la face quant à la situation du club : « Sept défaites de suite, c’est forcément inquiétant, on ne peut pas dire que la saison ne va pas être compliquée. Quand tu perds autant de fois, tu ne peux que jouer le maintien. Pourtant, on a les joueurs pour faire quelque chose de bien, mais la vérité se trouve sur le terrain. Et la vérité, c’est que nous sommes la plus mauvaise défense et que l’on ne marque pas de buts. »
Lucide, l’ancien Angevin admet un « problème de confiance, qui est à la base de tout » . Il n’en peste pas moins contre « les erreurs individuelles et les erreurs d’arbitrage, comme contre Nice » , qui ont fait perdre beaucoup de points. « On reste aussi sur la lancée de notre deuxième partie de championnat de l’année dernière, où on n’était pas à l’arrache, mais presque. En un an et demi, on a beaucoup changé de joueurs, il faut un temps d’adaptation. » Concrètement, avec son escouade de vieux grognards, de joueurs confirmés et de jeunes pousses prometteuses, Valenciennes a de quoi viser haut sur le papier. Mais les départs conjugués de Foued Kadir et surtout de Gaël Danic pèsent lourdement dans la balance.
Regards croisés
Exilé à Lyon, l’ancien meneur de jeu nordiste connaît un début de championnat difficile, tronqué par les blessures. Il n’en garde pas moins un œil attentif sur ce qui se passe dans le 5-9. « Quand je vois leur situation actuelle, je ressens beaucoup de tristesse, surtout que j’ai gardé contact là-bas avec les joueurs et les dirigeants. C’est dur de voir leur déception ; une telle série est difficile à vivre. Après ça ne reste que le début de saison, ils ont encore beaucoup de points à prendre. » Le pied gauche qui a enchanté Nungesser poursuit : « Ils sont dans une spirale négative, mais il suffit d’une victoire pour inverser la tendance et relancer la machine. Les qualités historiques de Valenciennes, à savoir ne jamais renoncer et se retrousser les manches, vont leur servir. C’est une qualité énorme dans leur situation. Les joueurs sont tristes, mais ils ne sont pas résignés. »
Cédric Bakambu, qui a enterré Valenciennes à Bonnal sur un centre de Roy Contout, est sur la même longueur d’ondes. « Franchement, c’est une bonne équipe. On a eu la chance de marquer tôt, mais ce sont eux qui ont mieux commencé, s’ils avaient ouvert le score, ils l’auraient sûrement emporté. » Le jeune attaquant doubiste poursuit son analyse : « Je ne me suis pas focalisé sur eux depuis le début de saison, mais je trouve qu’ils ont de belles qualités offensives, notamment avec Ducourtioux, qui est un joueur capable de faire la différence. Maintenant, contre nous, ils ont joué de malchance, avec la blessure de Pujol. Globalement, je pense qu’ils ont de bonnes armes, il suffit juste de retrouver la confiance. »
« Bien sûr que je reste confiant. On est habitués à jouer le maintien et on a l’expérience pour se sortir de cette mauvaise passe. Il faut avant tout que l’on redevienne intraitables à domicile » , rebondit José Saez, avant d’ajouter : « Ce n’est que le début du championnat, nous sommes à trois points du premier non relégable, on peut vite remonter. » Ce samedi, c’est le stade de Reims, auteur d’un début de saison prometteur, qui se profile. A priori pas un adversaire idéal pour se relancer. « Mais il est temps de se relever. On a fait une mauvaise série, mais si on gagne contre eux, il sera encore temps de recoller. » Et peut-être de lancer une seconde opération commando, destinée à récolter au moins 37 points en 30 journées.
Par Christophe Gleizes