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Valenciennes et l’hypothèse Dangote
Depuis quelques semaines, il est question d’un possible rachat de Valenciennes, 15e de Ligue 2, par le club anglais de Southampton, mais également par un milliardaire nigérian, qui n’est autre qu’Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique. Mais d’un côté comme de l’autre, et même si les discussions existent, rien n’est encore fait.
Si Valenciennes doit être rachetée à la fin de la saison, ce ne sera qu’à la seule condition d’un maintien en Ligue 2. Vainqueurs à Amiens (0-2) puis battus à domicile par Bordeaux (0-2) lors des deux dernières journées, les Nordistes, désormais entraînés par Ahmed Kantari, ancien international marocain et défenseur du VAFC qui avait succédé quelques jours plus tôt à Nicolas Rabuel, ne comptent que trois points d’avance sur Dijon, le premier relégable, à cinq journées de la fin. Et le suspense pourrait bien s’étirer jusqu’au bout.
La difficile saison de Valenciennes n’empêche toutefois pas quelques investisseurs de s’intéresser à un club qui fête en ce moment sa cent-dixième année d’existence. C’est le cas du côté d’Angleterre et du Southampton FC. Mais dans cette partie du Royaume-Uni, les esprits sont davantage tournés sur la situation sportive des Saints, derniers de Premier League après 34 journées, certes pas totalement largués, mais pas franchement bien embarqués, malgré les millions d’euros dépensés lors du dernier mercato estival pour attirer, sans grand succès, Paul Onuachu, Kamaldeen Sulemana, Miroslav Orsic ou Carlos Alcaraz. Le club du sud de l’Angleterre est détenu à 80 % par Sport Republic, un fond londonien, et l’actuelle direction serait beaucoup moins emballée par un rachat de Valenciennes, surtout en cas de relégation en Championship.
Zdziech confirme les contacts
L’autre piste, également confirmée par Eddy Zdziech, le président du VAFC dans les colonnes de L’Équipe, le 13 avril dernier, mène au Nigeria. Le dirigeant a affirmé être en contact avec Aliko Dangote (66 ans), l’homme le plus riche d’Afrique, puisqu’il pèserait, selon les dernières estimations du journal américain Forbes, 12,2 milliards d’euros. Largement de quoi s’offrir un club français de Ligue 2, valorisé autour de 10 millions d’euros, mais dont la situation financière n’est pas des plus sexy, comme l’a révélé le récent rapport financier de la DNCG pour la saison 2021-2022, puisque son déficit s’élève à 6,4 millions d’euros. L’intérêt de Dangote pour le football, qui a fait fortune dans la cimenterie, n’est pas nouveau. Le businessman, grand fan d’Arsenal, avait déjà tenté d’acheter le club londonien en 2016 et 2020. « Ce n’est pas une question de moyens. Dangote a de l’argent, on sait qu’il veut investir dans le football en Europe depuis quelques années. Mais il n’est pas du genre à le dépenser n’importe comment. Il est effectivement intéressé par Valenciennes, comme par d’autres clubs, mais cela va dépendre du prix de vente, et bien sûr du maintien en L2. Il ne faudra pas que celui-ci soit exagéré, car le club a beaucoup de dettes, et le rapport de la DNCG ne tombe pas vraiment au bon moment pour Zdziech. Et si celui-ci se montre trop gourmand, cela pourrait faire capoter l’opération. Pour l’instant, on ne sait pas trop où en sont les discussions, car Zdziech en dit le moins possible », explique une source locale sous couvert d’anonymat.
Maintien, prix de vente : les conditions d’un éventuel rachat
À Valenciennes, le départ de l’actuel président est vivement souhaité par une partie des supporters, mais pas seulement. « Il ne s’entend pas avec la mairie, avec d’autres institutions politiques. Il a une gestion très personnelle, très familiale du club. Zdziech veut vendre, mais si possible sans perdre trop d’argent », intervient un proche du club qui fréquente régulièrement les salons VIP du Stade du Hainaut. Les discussions se poursuivent entre la direction valenciennoise et les représentants d’Aliko Dangote, peu loquaces sur ce dossier. L’homme d’affaires nigérian, réputé pour sa discrétion, laisse ces derniers mener les négociations avec Eddy Zdziech, et ils ont été aperçus à plusieurs occasions dans les tribunes de l’enceinte valenciennoise. La dernière fois ? Pas plus tard que samedi dernier, lors de la défaite face à Bordeaux.
Par Alexis Billebault