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Valenciennes, chronique d’un chant du cygne
Après avoir inauguré en juillet 2011 un stade à 75,9 millions d'euros et passé huit saisons consécutives dans l'élite, le VAFC est plus que jamais menacé par un possible dépôt de bilan. À la veille de son passage devant les pontes de la DNCG, on fait le point.
« Un projet se met en place avec la banque, les élus et les investisseurs pour que le club puisse se relever. Bien évidemment, nous soutiendrons les investisseurs actuels et futurs qui ont accepté ou accepteront de nous rejoindre. Si ce projet n’aboutissait pas, nous ne pourrions malheureusement pas empêcher la disparition de la SASP (société anonyme sportive professionnelle), la perte du statut professionnel du club et, par conséquent, sa rétrogradation en CFA2. » C’est par ces mots que le président de Valenciennes, Jean-Raymond Legrand, annonçait la triste situation économique actuelle de son club le 13 juin dernier. Une situation qui a encore pris du plomb dans l’aile ce matin avec l’annonce à une partie des salariés que le club, selon le président, se « dirigeait vers un dépôt de bilan » .
Des erreurs à la chaîne
La raison ? En fait, il y en a plusieurs : un déficit de 7 à 8 millions d’euros suite à la relégation en Ligue 2 en mai dernier, des départs à bas prix (les joueurs cotés, Masuaku, Melikson ou Rose, ont une faible valeur marchande), des droits télés nettement inférieurs à ceux des saisons précédentes, des salariés non payés depuis le mois de mai et un président qui ne souhaite plus puiser dans sa fortune personnelle pour redresser l’économie du club – depuis 2010, il aurait notamment déboursé plus de 13 millions d’euros. Triste situation, donc, que Daniel Sánchez, limogé en octobre dernier et joint par téléphone, confie ne pas avoir vu venir : « Durant les deux ans et demi où j’ai été présent, le président n’a cessé de me répéter que ça allait aller mieux. Mais j’étais loin de me douter que la situation allait se détériorer à ce point. Bien sûr, Valenciennes, comme la majorité des clubs de L1, ne roule pas sur l’or et est obligé de vendre chaque année ses meilleurs éléments pour équilibrer les comptes, mais de là à en arriver à cette situation… C’est bien la preuve qu’une aide financière devrait être apportée aux clubs relégués. Si c’est arrivé à Lens, St-Étienne, Monaco et maintenant Valenciennes, c’est bien que ça peut arriver à n’importe qui. »
La bourse ou la vie
Si le discours de l’ancien entraîneur du club s’avère pessimiste, les dirigeants, eux, veulent y croire. Un report de l’examen par le tribunal de commerce de Valenciennes au 25 juin vient d’ailleurs d’être obtenu. Pourtant, si Jean-Raymond Legrand affirme que « tout sera mis en œuvre pour réussir le pari très difficile de sauver le VAFC » , certains supporters semblent avoir déjà abdiqué. « Le président nous a dit qu’il manquait un million d’euros promis par la région et qu’on se dirigeait vers un dépôt de bilan. Moi, je n’y crois plus, c’est une crise politique. On trouve 70 millions pour rénover un stade pour deux matchs de l’Euro et même pas un million pour sauver le VAFC. C’est un peu du foutage de gueule » , explique un fan sous couvert d’anonymat à l’AFP.
Bien sûr, des solutions existent pour empêcher VA de redescendre en CFA2, mais que ce soit le rachat du centre de formation par l’agglomération de Valenciennes ou le rachat potentiel du club par deux entrepreneurs (on évoque Thierry Gómez, l’ancien président de Troyes), aucune de ces solutions ne semble sérieusement viable ou réalisable. D’ailleurs, certains haut-placés comme Joël Soigneux, vice-président aux sports de Valenciennes Métropole, semblent d’ores et déjà parler au futur : « On fera tout pour que subsiste un club de foot à Valenciennes, dans les possibilités juridiques et financières de l’agglo. »
Maxime Delcourt