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Valencia Futbol Club
Après un début de saison discret, Luis Antonio Valencia a donné un nouveau sens à l’expression retour en forme. Bien qu’assez prévisible dans ses dribbles, l’Equatorien n’en reste pas moins un élément clef du système Ferguson. Zoom sur un ailier vintage.
On dit de Messi qu’il est le digne héritier de Maradona. Pourquoi pas. Paraît que Gareth Bale est le futur Ryan Giggs ? Possible. Et que Gignac est le nouveau Bruno Rodriguez ? C’est sans doute vrai aussi. Au jeu du « lui, c’est le nouveau untel » , ce qui est sûr, c’est que Garrincha, paix à son âme, a lui aussi droit à son successeur désigné. Il s’appelle Luis Antonio Valencia, et joue pour Manchester United. Comme le double champion du monde (1958,1962), l’ailier équatorien est passé maître au niveau du « je fais toute ma carrière sur un dribble, en l’occurrence le crochet extérieur » . Incapable, à la différence de ses compères Park ou Nani ou de tout milieu offensif un peu moderne, d’évoluer sur l’aile opposée, Luis Antonio Valencia est ce qu’on appelle un ailier droit exclusif (mettons de côté les fois ou Fergie l’a positionné comme latéral pour dépanner), limite de l’école Christophe Cocard des nineties. Son style ? En un mot, académique. En gros : « je reste collé à la ligne de touche, j’étire la défense et j’abreuve la surface en centres; le tout en éliminant systématiquement mon latéral de la même façon ». Sauf qu’il a beau être bien plus prévisible et moins fantasque que son alter ego portugais, le numéro 25 des Red Devils reste ultra efficace, et efface son vis à vis pratiquement neuf fois sur dix quand les jambes sont là. Notamment parce qu’il allie à un démarrage foudroyant sur 5 mètres une capacité à accélérer par à coups qui le rend au final bien plus difficile à contenir qu’il ne paraît.
Forcément, à force de réciter sa leçon par cœur et de ne jamais dézoner ou presque, Valencia n’aura jamais la moitié les statistiques d’un Cristiano Ronaldo (une quinzaine de buts à peine sous le maillot rouge depuis son arrivée). Contre toute attente, c’est pourtant vers lui que le manager Ecossais s’était tourné pour remplacer CR7 après son transfert au Real à l’été 2009. On a 94 millions à dépenser ? Ben on va en mettre juste 19 sur un joueur de Wigan. Une belle affaire : depuis, Valencia est devenu le premier Equatorien à disputer une finale de Ligue des Champions, même si la démonstration barcelonaise du 28 mai dernier a clairement mis en exergue les limites du bonhomme au très très haut niveau.
L’an passé, malgré deux premiers tiers de saison d’excellente facture, Nani avait dû se contenter de regarder le money timedu championnat et l’épopée des siens en C1 du banc de touche, l’aile droite étant le plus souvent squattée par l’Equatorien, auteur d’un dernier trimestre de folie après une gravissime blessure à la cheville survenue face aux Glasgow Rangers à l’automne 2010. Cette saison, rebelote, ou presque. De retour en forme après un début de championnat discret, le voilà qui contraint à nouveau Nani à s’exporter, sur l’aile gauche cette fois. Manchester United a beau enregistrer le retour d’Ashley Young dans son effectif valide, difficile d’imaginer Sir Alex se passer de Valencia à l’heure d’aller défier Chelsea sur sa pelouse, surtout depuis la prestation qu’il a signé sur la pelouse d’Arsenal il y a deux semaines (un but, et une offrande pour Welbeck à dix minutes de la fin). Chelsea-MU, une affiche qui cette saison a une saveur de choc à l’ancienne. Du sur mesure pour Valencia ?
Par Marc Hervez