- Ce qu'il faut retenir de la 11e journée de Liga
Valence se réveille, Neymar émerveille
Mis à part l'échec du Real Madrid à Séville, les cadors de la saison passée en Liga se rebiffent. Valence calme la sensation Celta Vigo, l'Atlético s'arrache pour rester dans le rythme et le Barça est seul en tête du championnat. Sinon, Iñaki Williams est en pleine bourre.
L’équipe type du week-end : FC Séville
À vrai dire, on ne sait pas encore si cette victoire du FC Séville contre le Real Madrid en clôture de journée (3-2) aura une influence sur son classement final. En revanche, ce succès est déjà révélateur de plusieurs choses. La première, c’est que les hommes d’Unai Emery sont toujours capables de battre les meilleures équipes d’Espagne. En effet, les Palanganas peuvent se targuer d’être la seule équipe à avoir vaincu le FC Barcelone et le Real Madrid au cours de cette saison 2015/2016. Une performance remarquable, qui prouve la grande qualité de ce collectif. La deuxième, c’est que les recrues estivales prennent de plus en plus de poids. Buteur sur l’égalisation sévillane après l’ouverture du score de Sergio Ramos, Ciro Immobile combine parfaitement avec l’intenable Yehven Konoplyanka pour offrir le second but à Banega sur un plateau. Très actif durant la partie, le Transalpin cède sa place à l’ancien Juventino Fernando Llorente, auteur du but du 3-1 pour tuer le suspense de la rencontre. La troisième, c’est que le Real s’incline pour la première fois de sa saison. Une défaite qui remet en doute l’assise défensive mise en place par Rafa Benítez depuis son arrivée et montre certaines faiblesses. Ces lacunes, le FC Barcelone devra les étudier avec minutie au moment d’affronter son éternel rival le 21 novembre prochain, au Santiago Bernabéu. Bref, un bon tuyau donné par le FC Séville aux Culés.
Le Don Quichotte du week-end : Neymar
Il faut bien le dire, au moment où Lionel Messi se blessait contre Las Palmas à la fin du mois de septembre, les socios du Barça s’imaginaient que la vie sans leur génie serait bien difficile à vivre. Mais dans leur malheur, les Catalans allaient enfin avoir la réponse à une question restée en suspens. Achetée pour une somme toujours floue il y a maintenant trois ans à Santos, Neymar est-il aussi un joueur à classer dans la catégorie des demi-dieux ? Après ce match contre Villarreal, la réponse est évidente. Oui, Neymar est un crack. Oui, Neymar vit dans un monde différent des autres joueurs de football. Neymar sait dribbler, marquer des buts essentiels comme peu de joueurs peuvent le faire. Et Neymar sait aussi que la force de son football, c’est avant tout de l’instinct. La preuve encore ce week-end, lors de la réception de Villarreal (3-0). Déjà auteur du premier but blaugrana sur une passe parfaite de Sergio Busquets, il inscrit un doublé à l’aide d’un enchaînement coup du sombrero, demi-volte et frappe pour battre à nouveau Alphonse Areola. Divin. Avec ses buts numéro dix et onze en championnat, Neymar est à l’heure actuelle seul en tête du classement des meilleurs buteurs de la Liga. Une belle réponse à ses détracteurs qui évoquaient un « joueur Youtube » .
Vous avez raté Celta Vigo-Valence est vous n’auriez pas dû
C’était en plein milieu de votre samedi après-midi, à l’heure du goûter. Au moment de se remplir l’estomac de sucreries, il était aussi possible d’observer l’affiche de la journée entre deux concurrents aux places européennes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opposition valait le coup d’œil. Entre Nuno Espirito Santo, menacé de voir sa tête au bout d’une pique en cas de contre-performance face à Vigo, et Eduardo Berizzo, l’élève de Marcelo Bielsa, les Chés sont les premiers à ouvrir le feu grâce à Paco Alcácer (12e). Mené, le Celta réagit par Augusto Fernández grâce à un modèle de combinaison sur corner (23e). 1-1, le match s’emballe et voit l’arrivée des deux tournants du match. D’abord, un but valable est refusé au Celta pour une faute préalable des Valenciens sur Pablo Hernández. L’arbitre avait déjà sifflé sans laisser le jeu se poursuivre. Dommage, puisque le coup franc de Nolito ne surprend pas Domenech. Ensuite, Dani Parejo obtient aussi un coup franc. Le capitaine sera beaucoup plus à l’aise dans l’exercice en trouvant la lucarne galicienne au meilleur moment (45e). 2-1 à la mi-temps, puis 3-1 dès la reprise, grâce à l’inévitable Paco Alcácer (46e). Le break en poche, Valence attend que son adversaire produise du jeu pour le prendre en contre. Une tactique payante : Parejo s’offre un doublé (64e), puis Shkodran Mustafi parachève le large succès des Murciélagos, 5-1 (79e). Nuno peut respirer, son statut d’entraîneur au FC Valence reprend du poil de la bête. Pour Álvaro Negredo et Rodrigo De Paul en revanche, l’attente en tribunes devrait s’allonger…
Le golazo du week-end : Iñaki Williams
Contre l’Espanyol de Barcelone, l’ailier basque a confirmé son excellente forme avec un grand F. Dès la huitième minute de jeu, le Lion se joue magnifiquement de son marquage d’une aile de pigeon. Un coup du sombrero plus tard, Williams arme dans la foulée une volée surpuissante du droit, en pleine lucarne. Un but de fou, un vrai, qui permet de montrer le chemin d’une cinquième victoire consécutive pour Bilbao, toutes compétitions confondues (2-1). Et puis tant qu’à faire, montrer ses talents à Vicente del Bosque avant une trêve internationale programmée, c’est toujours une bonne idée.
L’analyse définitive : la Royal Society n’est plus
Jonathas, Illarramendi, Bruma. Ces trois recrues, couplées à un effectif quasi inchangé, devaient permettre à la Real Sociedad de flamber dans la première partie de classement. Une chimère, à en croire le début de saison pathétique des Txuri-Urdin. Aujourd’hui seizième avec neuf petits points, la Real ne cesse de décevoir. Cette fois-ci, elle s’est même échouée sur les rives des Canaries. Grâce à une banderille lors de chaque mi-temps, les Amarillos de Las Palmas reviennent ainsi à égalité de points avec leur victime du jour. C’est le sixième revers des Basques depuis le top départ de la Liga. Forcément, cela mettait David Moyes dans un sacré pétrin. « Les entraîneurs de toutes les équipes du monde seraient préoccupés par cette situation. Moi, je ne le suis pas, je suis habitué à cela » , expliquait l’entraîneur britannique au coup de sifflet final. Une habitude visiblement mauvaise, puisque le Sir David s’est fait lourder par sa direction lundi en fin d’après-midi. Son assistant Billy McKinley voit également son contrat résilier, histoire de repartir sur une base saine. Sans l’Écossais à sa tête, la Real va peut-être retrouver son lustre d’antan, quand Antoine Griezmann assurait le spectacle.
La polémique de la machine à cafe con leche
Comment le Real Madrid gère-t-il l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena vis-à-vis de Karim Benzema ? Pas sur les terrains de football, en tout cas. Encore en période de récupération de sa blessure contractée avec les Bleus, le joueur n’est pas encore prêt physiquement, comme l’annonçait Rafa Benítez aux médias avant le match contre Séville. « Il est dans la dernière partie de sa guérison, nous avons décidé de le laisser à Madrid pour qu’il revienne à 100%. » Persuadés de son innocence, Florentino Pérez et Zinédine Zidane se sont tour à tour succédé pour apporter leur soutien au buteur madrilène dans ce dossier extrasportif. « Pour Karim, forcément que je suis très touché, évoquait Zizou sur RMC. Je l’ai vu, j’ai parlé avec lui. Je crois en tout ce qu’il me dit et rien d’autre. Tout ce qu’il doit faire, c’est faire attention. C’est ce que je lui ai dit. C’est mon conseil. » Une sage décision, car une mauvaise publicité avant le grand rendez-vous contre le Barça serait malvenue.
Les déclas du week-end
« Être un jeune joueur ne donne le droit à personne de mentir en ce qui me concerne. Seul Dieu connaît ma douleur. Bonne chance à l’équipe. » Isaac Success, jeune attaquant nigérian de Grenade, n’a pas lésiné sur sa communication au moment d’évoquer sa mise à l’écart du club. En larmes et par une vidéo, il tacle gentiment son entraîneur. Pas sûr que le résultat soit au rendez-vous.
« En tant qu’entraîneur de l’équipe adverse, je ne peux pas applaudir Neymar. Mais en tant qu’amoureux du football, oui. » Coach déçu mais homme de goût, Marcelino Garcia Toral ne peut que s’incliner face à l’art de Neymar. Un bon perdant.
« J’ai vu le match suivant : beaucoup de minutes avec un grand Real Madrid, mais il nous a manqué du savoir-être et de la continuité. Nous avons mal géré la situation parce qu’au départ, tout paraissait sous contrôle. » Rafa Benítez, victime du bouillant Sánchez-Pizjuán.
« J’assimile plus la clé de cette victoire à l’abnégation et l’intensité, pas à la souffrance. Mon équipe ne s’est jamais arrêtée d’insister sur le but adverse. » Fou de joie sur le but inscrit par Antoine Griezmann à la dernière minute de la rencontre entre l’Atlético Madrid et le Sporting Gijón (1-0), Diego Simeone la joue pudique en conférence de presse.
Le tweet du week-end : Iker Casillas
Exilé à l’autre bout de la péninsule ibérique, sa sainteté Iker n’en reste pas moins un spectateur avisé de la Liga. Et, mieux, un superbe manieur de l’ironie. Chambré par un internaute s’interrogant sur la présence de Casillas dans les cages du Celta – qui a encaissé quatre buts en autant de tentatives valenciennes -, le capitaine de la Roja a répondu par le sarcasme. Sympa.
No creo que pueda ser @m_daniela84 porque he firmado con el @FCPorto 2 años mas 1. Habras tenido un « lapsus » … https://t.co/2aePOSNhWb
— Iker Casillas (@CasillasWorld) 7 Novembre 2015
Et sinon, qué pasa ?
Javi Guerra n’en finit plus de planter. Grâce à un second doublé, la pointe du Rayo Vallecano s’incruste parmi les meilleurs buteurs du Royaume avec ses huit banderilles. Un statut d’artilleur en chef de Vallecas qui permet aux hommes de Paco Jémez de prendre le meilleur sur Grenade (2-1).
Juste pour le plaisir, on vous remet ce moment où Neymar s’amuse avec le sous-marin jaune.
Dani Parejo aime nettoyer les toiles d’araignées.
Málaga poursuit son inquiétant début de saison. Une défaite à domicile face au Betis Séville (0-1), à égalité de points avec la première équipe relégable, Las Palmas, et un cheikh Al-Thani toujours perdu dans la nature.
Au contraire, Eibar se régale en Liga, avec une sixième place au classement suite à sa nouvelle victoire contre Getafe (3-1). Et dire qu’en mai dernier, le club descendait en Liga Adelante…
Résultats et classement de LigaPar Antoine Donnarieix