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- Ce qu'il faut retenir de la 25e journée
Valence et le Barça engrangent, killer Bueno
Ce week-end, la Liga était en version double face. Du spectacle et de la purge, des buts et des sales gestes, de l'amour et de la haine. Dans tous ces paradoxes, le Barça réalise la bonne opération en tête. Marcelino, Pablo Piatti ou Alberto Bueno récupèrent les distinctions individuelles.
L’equipazo du week-end
Ce matin, Peter Lim s’est levé pour lire le journal et prendre son café avec un sourire particulier. Pour être franc, sa bonne humeur est tout à fait compréhensible. Dans la lutte intense pour les places européennes, la place de quatrième restait ces dernières journées comme la grande interrogation en Espagne. Qui de Valence, Séville ou Villarreal allait accompagner les trois cadors de Liga en C1 l’an prochain ? A priori, un nouvel élément de réponse est tombé dimanche dans le stade Mestalla, lors de la victoire du FC Valence contre la Real Sociedad. Un doublé de Pablo Piatti en quatre minutes permettait aux Ché de prendre la mesure de la team dirigée par David Moyes (2-0). Mais surtout, cette victoire offre une avance de sept points aux Chauve-Souris, en attendant leur confrontation avec l’Atlético Madrid la semaine prochaine au Vicente-Calderón. Une rencontre qui sent déjà bon le parfum de la Ligue des champions…
Le Don Quichotte du week-end
C’est ce que l’on appelle frapper un grand coup. Après la large victoire du Rayo Vallecano contre Levante (4-2), les journalistes locaux avaient les yeux rivés uniquement sur Alberto Bueno lors de l’après-match. La raison ? Le buteur espagnol a inscrit les quatre buts rayistas, tout simplement. Une performance remarquable, d’autant que la gachette de Vallecas s’est débrouillée pour planter ses quatre pions en seize minutes top chrono (23e, 32e, 33e, 38e). S’agit-il pour autant d’un record de vitesse en Liga ? Non. Lors de la saison 1995/1996, Bebeto, attaquant du Deportivo La Corogne, avait réalisé la passe de quatre contre Albacete en… six minutes ! D’ailleurs, lors la saison 1941/1942, les Espagnols Mundo (FC Valence) et Campanal (FC Séville) sont parvenus à marquer 4 buts en dix minutes. Bueno est juste un bon parmi les bons, donc.
Le partidazo du week-end
– Qu’il est toujours difficile à suivre en direct, ce match du samedi soir à 22 heures bien spécifique à la Liga. Cette semaine, Málaga et Getafe étaient les deux équipes concernées par cette affiche nocturne. Afin de récompenser les téléspectateurs les plus assidus, Andalous et Valenciens ont assuré le spectacle en l’associant avec le suspense. Tout démarre avec le héros du Nou Camp la semaine dernière, Juanmi, qui profite d’un centre de Rosales pour ouvrir le score de la tête (10e). Sans parvenir à faire le break malgré de belles opportunités, les Boquerones encaissent l’égalisation par Álvaro Vázquez (55e). Mais en dix minutes top chrono, les locaux vont faire la différence grâce au missile de Sergi Darder (57e) et au high kick de Ricardo Horta, concluant un magnifique slalom de Castillejo dans la surface (65e). Si Álvaro Vázquez réduira le score et inscrira son quatrième but en quatre matchs (76e), la victoire finale sera bel et bien pour Málaga. D’un point de vue comptable, les ouailles de Javi García reviennent à quatre points d’une place européenne. Ça reste jouable…
L’analyse définitive du week-end
La connexion entre Ivan Rakitić et Luis Suárez était en ADSL haut débit ce samedi à Grenade (1-3). Impeccable dans l’entrejeu catalan, la grande chevelure blonde était d’abord à la réception d’une tentative manquée par Luisito (25e). Le Croate a ensuite offert une merveille de remise pour permettre au Pistolero de sortir son Desert Eagle dès la reprise (48e). Toujours pas rassasié, l’ancien métronome du FC Séville adresse enfin un ballon idéal à son cannibale préféré pour créer le décalage amenant au but de Lionel Messi (70e). Globalement, Rakitić réalise une saison plus que correcte avec le Barça pour son premier exercice, totalisant 5 buts et 7 passes décisives en 33 matchs. Il est d’ailleurs le milieu de terrain le plus influent auprès du trio offensif MSN. Recruté pour seulement 20 millions d’euros cet été, Rakitić aime le beau jeu et le fait savoir en fin de rencontre : « C’est toujours difficile de jouer ici avec un terrain qui fait peine à voir, mais nous avons bien travaillé et nous méritons cette victoire. » Les champs de patates, très peu pour lui.
La polémique de la machine à cafe con leche
– Séville et l’Atlético souhaitaient-ils se séparer sur un match nul et vierge ? Devant le peu d’allant démontré par les deux équipes lors de la rencontre, cette question peut légitimement se poser. Pourtant alléchante sur le papier, cette affiche entre le dernier vainqueur de la Ligue Europa et le champion d’Espagne en titre n’a jamais trouvé son premier souffle. D’autant que la rencontre semblait capitale pour les deux équipes. Peut-être trop capitale, d’ailleurs. Si les Matelassiers se satisfont du match nul obtenu chez un adversaire direct, dixit Diego Simeone, ce résultat nul laisse l’Atlético à sept points du Real Madrid. Pour le titre national, cela semble de plus en plus compliqué. De l’autre côté, les Palanganas ont semble-t-il un peu plus de remords, comme le répétait Unai Emery après la rencontre. « Nous avons eu peu d’occasions, c’est vrai, mais elles étaient franches. Nous aurions pu nous en créer une ou deux supplémentaires avec plus de lucidité… Nous ne pouvons pas être contents, mais nous restons satisfaits après les efforts de jeudi dernier. » Le fameux partage des points qui n’arrange personne va bien finir par faire des dégâts.
Le golazo du week-end
Sergi Darder est un homme pressé. Contre Getafe, le milieu de terrain de Málaga n’a pas apprécié l’égalisation provocatrice des Azulones à la Rosaleda. Dès lors, Sergi a passé la seconde dare-dare. Et ça va vite, très vite.
Le coup de gueule
Si le Barça peut se targuer d’être la seule équipe du trio de tête à récupérer trois points ce week-end, il le doit en partie à la belle performance de Villarreal au Real Madrid (1-1). Et qui dit belle prestation collective dit forcément beau chef d’orchestre. Sur son banc, Marcelino a fait des choix surprenants et payants, en se privant notamment de certains cadres au coup d’envoi. En conférence de presse après la rencontre, le technicien n’a pas mâché ses mots en défendant sa profession : « Je suis très en colère quand j’entends certains d’entre vous remettre en cause notre professionnalisme ou nos prises de décisions. Ces gens ont manqué de respect à des footballeurs titulaires ce soir à Madrid et déjà auteurs de belles prestations. Aujourd’hui, ils l’ont démontré à tout le monde contre une immense équipe. Je n’arrive pas à m’enlever cet irrespect de la tête. » Marcelino Cerdan règle toujours ses comptes après le combat.
Le nombre inutile : 27
Comme le nombre de journées consécutives de Liga passées par le Real Madrid sans match nul. Le dernier remontait au 7 mai dernier, contre Valladolid (1-1). Désormais, la Maison Blanche ne joue plus à quitte ou double.
Et sinon, qué pasa ?
– Cordoue et Grenade sont à la peine en championnat, avec 18 et 19 points en 25 matchs cette saison. La Liga Adelante toque à leurs portes. – – Spectre de la relégation toujours, Almería et La Corogne avaient tous les deux peur de la zone rouge. Du coup, ils ont préféré se quitter bons amis avec un soporifique 0-0. Le grand perdant ? Le public. – La Real Sociedad est la seule équipe du championnat sans victoire à l’extérieur cette saison. Moyes out ? – Pour Charly Rexach, « l’année passée, Lionel Messi mangeait plus de pizzas que ce dont il avait besoin » . En même temps, depuis le début de la saison, Messi sert de sacrées galettes à ses coéquipiers. Simple coïncidence ? – Vainqueur de Cordoue (1-0), l’Espanyol Barcelone a rendu hommage à son ancien international allemand Wolfram Wuttke, décédé ce dimanche des suites d’un coma à 53 ans. DEP.
Dol al #RCDE. Wolfram Wuttke mor a Alemanya després d’una greu malaltia DEP http://t.co/s4RuEiEmXM
— RCD ESPANYOL OFICIAL (@RCDEspanyol) 1 Mars 2015
– Antoine Griezmann est attaquant. Il ne sait donc pas tacler proprement, la preuve.
– – Dans le derby basque entre Eibar et l’Athletic Bilbao joué à guichets fermés (0-1), les deux équipes ont adhéré à l’initiative La Liga Arcoiris, afin de promouvoir un football sans homophobie et pour la liberté sexuelle. Un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Desde el césped de Ipurua hoy marcaremos gol a la homofobia #EuskalDerbiArcoiris Aupa Eibar! #LaLigaArcoiris pic.twitter.com/kIsNlQ4w4O
— SD Eibar (@sd_eibar) 1 Mars 2015
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Par Antoine Donnarieix