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- Ce qu'il faut retenir de la 20e journée
Valence en impose, Elche et Ronaldo explosent
Un set blanc pour le Barça, un Griezmann en feu, des Chés qui ont belle gueule... Plus que ces certitudes confirmées, la Liga a surtout offert un week-end bien pourri à Cristiano Ronaldo, expulsé logiquement face à Cordoue, et à Séville, éjecté du quatuor de tête.
Le partidazo du week-end : Valence – Séville
Valence avait un message à envoyer. De retour au premier plan, les Chés recevaient le FC Séville pour le choc dominical de la Liga. Et franchement, Mestalla n’a pas été déçu. Sans round d’observation, les deux équipes, respectivement quatrième et cinquième au classement, se sont rendu coup pour coup. Valence, bien emmenée par un quatuor de milieux tout terrain, a rapidement pris les devants grâce à un penalty transformé par Dani Parejo. Au four et au moulin, le capitaine valencien s’est chargé de tout : auteur du but du break, il a également concédé le premier penalty en faveur des Palanganas. Bacca, en réussite sur son premier essai, rate trois minutes plus tard celui de l’égalisation. Diego Alves, meilleur portier de l’histoire de la Liga dans cet exercice – 17 arrêts sur 35 face-à-face –, n’y est pas étranger… Malgré une imposante possession, Séville n’a pu trouver la faille face à un bloc hermétique, capable de contres éclair. Pis, Javi Fuego, en début de second acte, exécute Beto sur un centre en retrait de Rodrigo. Avec cette victoire, les Chés doublent leurs adversaires du soir dans la course à la Ligue des champions. Une lutte qui s’annonce excitante jusqu’à la fin de cet exercice.
L’équipe du week-end : l’Espanyol
Dans l’ombre de son voisin omnipotent, l’Espanyol Barcelone fait son petit bout de chemin. Après une phase aller mi-figue, mi-raisin, les Pericos reprennent la seconde d’un meilleur pied. Avec la réception du relégable Almería, ils avaient moyen de conclure une belle semaine entamée par un succès cinglant face au FC Séville en Coupe du Roi (3-1). Sans surprise, les ouailles de Sergio Gonzalez n’ont fait qu’une bouchée des Andalous. Un succès facile 3-0 qui doit beaucoup au doublé de l’Uruguayen Stuani et un peu à la banderille de l’Équatorien Caicedo. Aujourd’hui neuvième de Liga, l’Espanyol s’installe en milieu de tableau et est en train de s’éviter une fin de saison galère. « Nous traversons un bon moment, mais avec les pieds bien au sol » , a assuré le coach barcelonais. Un Sergio Gonzalez qui, après avoir éliminé Valence de la Coupe du Roi, espère bien récidiver tel exploit face à Séville en quart de finale retour de la compétition. Et s’offrir, qui sait, une demi-finale face à Málaga ou Bilbao.
Le Don Quichotte du week-end : Griezmann (Atlético Madrid)
Enième derby madrilène de janvier pour l’Atlético de Madrid. Cette fois, pas de Real Madrid – qui retrouvera le Vicente-Calderón d’ici deux journées –, mais le voisin et ami du Rayo Vallecano. Face à la team joueuse de Paco Jémez, Antoine Griezmann s’est régalé et a offert un récital de tous ses progrès depuis son arrivée. Premier à lancer le pressing, il a profité d’une mauvaise relance de l’arrière-garde adverse pour punir Toño en face à face. Dans la foulée, il offre le break aux siens après une déviation du casque de Mandžukić. Son exhibition s’est poursuivie dans le second acte : toujours aussi exquis dans sa conduite de balle, il a touché le poteau, servi d’un caviar Fernando Torres et botté le corner du 3-1. En zone mixte, son sourire en disait aussi long que ses sept buts lors des huit dernières sorties en championnat des Colchoneros : « J’essaye de bien faire avec chacun de mes coéquipiers (offensifs, ndlr) et de toujours tout donner. Avec Torres, je sais qu’il aime beaucoup l’espace et qu’il est rapide, j’essaye de toujours lui mettre dans l’espace. » Par contre, Tiago, également de corvée face aux journalistes, n’a pas voulu « parler de l’effet de sa coupe de cheveux » . Dommage.
L’analyse définitive du week-end
Messi et Neymar sont plus que les meilleurs vendeurs de maillots blaugrana : ils sont surtout l’arme létale de Luis Enrique. Le pauvre Elche et sa défense en carton l’ont compris en encaissant un set vierge. Un peu timorée en premier acte, la doublette s’est amusé dans le second. D’abord sur penalty, Lionel Messi s’est ensuite chargé de servir son comparse brésilien pour le 3-0 et le 4-0. La seconde réalisation de Neymar est même l’un des chefs-d’œuvre de cette 20e journée. Suite à un une-deux aérien avec la Pulga, il fusille sans attendre le rebond le pauvre portier verdiblanco. Un golazo qui illustre l’entente parfaite des deux larrons. Déjà auteur de 50 pions toutes compétitions confondues depuis le début de saison (31 pour Messi, 19 pour Neymar), le duo affiche 32 caviars distillés (13 pour l’Argentin, 19 pour le Brésilien). Des chiffres stratosphériques, qui dépassent ceux de la BBC madrilène, dont le Barça espère bien profiter pour s’adjuger la Liga. À ce rythme et avec ce niveau, le Real Madrid et l’Atlético peuvent trembler : la doublette blaugrana a enfin trouvé son rythme de croisière, et il est bien mieux que celui du Concordia.
La polémique de la machine à café (con leche) : Cristiano Ronaldo est-il l’égal de Zinédine Zidane au Real Madrid ?
Avec son cinquième carton rouge sous la liquette merengue, le quatrième direct, les nerfs du dernier Ballon d’or sont au centre de toutes les attentions en Espagne. Plus que les polémiques enfantines relayées par la presse catalane ou les excuses bidons avancées par les médias madridistas, sa réaction exagérée, violente dans l’intention plus que dangereuse pour l’intégrité physique des deux défenseurs de Cordoue, montre qu’il a du mal à digérer un match sans. À l’envers, à l’instar de toute l’équipe alignée par Carlo Ancelotti, il a absolument tout raté – en témoigne ses deux coups francs de pupille – et a été d’une transparence rare dans le jeu – bien que son apport depuis une saison et demie soit en demi-teinte. Bref, Fantômas d’un jour, Cristiano Ronaldo devrait prendre, au minimum, deux matchs de suspension de la part du comité d’arbitrage de la LFP malgré ses excuses immédiates d’après-match. Et donc rater le derbi madrileño prévu le 16 février prochain. C’est ballot.
Le golazo du week-end : Piti (Grenade)
Depuis le début de saison, Piti n’avait pas fait trembler les filets adverses. C’est chose faite depuis ce dimanche, et de quelle manière. Après six petits tours de cadran, l’ancien du Rayo envoie un superbe enroulé du gauche dans la lucarne du portier du Deportivo La Corogne. Un but qui permet à Grenade de ramener un point de son déplacement au Riazor. L’effet Abel Resino, sans doute.
La décla du week-end : Djukic (Cordoue)
« Nous avons mérité la victoire, mais, parfois, le football est injuste. » Quelques semaines après la manita reçue au Camp Nou et le message du coach serbe envers ses joueurs manquant de « cojones » , Djukic peut être rassuré : ses poulains en ont dans le caleçon. Dommage, cela n’a pas suffi face à un Real Madrid chanceux plus que talentueux.
Et sinon, que pasa
– Lucas Vietto ne s’arrête pas. Pas dans son assiette, Villarreal s’en est remis au talent et au flair de sa pépite argentine. Seul buteur de la rencontre face à Levante, Luciano Vietto affiche désormais neuf pions en Liga.
– Le Real comme le Barça ? Interdit de recrutement par la FIFA jusqu’en juin 2016, Barcelone pourrait être rejoint par le Real Madrid. Dans le courant de la semaine passée, la FIFA a ainsi demandé à la fédé espagnole toute la paperasse liée aux recrues mineures des Merengues lors des cinq dernières saisons…
– Ruben Pardo, comme à la maison. Petit vainqueur d’Eibar ce samedi (1-0), la Real Sociedad s’en est remis à un pion étrange de Xavi Prieto sur corner. À la baguette, Ruben Pardo a offert sa 13e passe décisive en carrière, toutes à Anoeta.
– #FuerzaWilfred. Avant son derby au Vicente-Calderón, le Rayo Vallecano s’est chargé de rendre un hommage à Wilfred, ancien portier de Vallecas qui souffre actuellement d’un cancer. Carmen, mamie relogée par les ouailles de Paco Jémez, a elle remis 10 000 euros au Nigérian. Vive le Rayo !
– Bilbao toujours sans victoire. Avec leur nul face à Málaga (1-1), les Leones font du surplace en Liga et enchaînent un septième match sans victoire. Plus que quatre et le funeste record du club sera égalé…
– Villarreal s’offre Campbell. Après avoir lâché son jeune central Gabriel contre 19 millions d’euros à Arsenal, le sous-marin jaune s’est arrangé pour obtenir le prêt de Joël Campbell jusqu’à la fin de saison. Une belle prise.
– Messi, des records, toujours et encore… Les week-ends s’enchaînent, et Leo Messi continue de battre des records. Ce week-end, grâce à ses deux pions face à Elche, il a rejoint Telmo Zarra et ses 77 doublés en Liga. Sinon, il a inscrit 342 buts lors de ses 342 derniers matchs de Liga…
Par Robin Delorme, à Madrid