Valbuena, Le Pirée derrière lui

Olympiakos Le PiréeTottenham

le 18/09/2019 à 18:55

Groupe B Ligue des champions

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Petit vélo en a encore sous la semelle. Des buts, des passes décisives, des roulades et un rôle prépondérant dans la qualification de l’Olympiakos en phase de poules de la Ligue des champions : à bientôt 35 ans (il les fêtera dans dix jours), Mathieu Valbuena n’a rien perdu de sa hargne et de son talent. Il s’offre une cure de jouvence sur les bords de la Méditerranée et retrouve la compétition qui l’a révélé aux yeux du monde, un soir d’octobre 2007 sur la pelouse d’Anfield. C’est face à un autre club anglais que le milieu offensif tentera ce mercredi soir de poursuivre son excellent début de saison et de lancer le Thrylos vers les étoiles.

Doutes levés

Quand Valbuena débarque en Grèce au début de l’été, en provenance de Fenerbahçe, le scepticisme est pourtant de mise sur les docks du Pirée. Le joueur sort d’une expérience turque mitigée. Deux saisons marquées par les blessures malgré des statistiques cohérentes (71 matchs,12 buts et 24 passes décisives) et un âge avancé qui suscitent quelques doutes chez les supporters. « J’avoue que j’étais sceptique quand je l’ai vu arriver, confie Alkis, fan du Thrylos depuis 25 ans. On connaissait son talent, mais ce n’est pas la première fois qu’un club grec fait venir un grand nom en fin de carrière. Et ça s’est souvent soldé par des échecs. » Dimitar Berbatov au PAOK, Eidur Guðjohnsen à l’AEK, et dernièrement le retour raté de Yaya Touré à l’Olympiakos ont créé des précédents peu reluisants. Valbuena a, lui, rapidement dissipé les doutes. « Il montre une telle passion pendant les matchs, poursuit Alkis, tombé sous le charme du milieu offensif français. Il court pendant 90 minutes, se bat, encourage. Il assume déjà un rôle de leader dans l’équipe. » Et se montre décisif. En neuf matchs disputés sous ses nouvelles couleurs, l’ancien international a déjà marqué trois fois et délivré six passes décisives.

En tours préliminaires de Ligue des champions, le numéro 28 a été décisif face à chacun des adversaires rencontrés : une passe décisive face au Viktoria Plzeň (0-0, 4-0), une passe décisive et un but face au Başakşehir Istanbul (1-0, 2-0) et trois nouvelles passes décisives face à Krasnodar (4-0, 2-1). « Même les plus réfractaires ont changé d’avis, abonde Dimitris Samolis, journaliste sportif pour le média grec Sport24. Il a eu un rôle déterminant dans la qualification pour la Ligue des champions et on peut considérer que c’est la meilleure recrue de l’été pour le club. »

Il n’y a qu’un seul Olympiakos

Arrivé pour occuper le flanc gauche de l’attaque, Mathieu Valbuena s’est installé en numéro 10 à la suite de la grave blessure du maître à jouer et capitaine de l’Olympiakos, Kostas Fortounis, à l’intersaison. « Sa qualité technique fait la différence, juge Dimitris Samolis. Il distille de bonnes passes, simplifie le jeu, ce qui est rare en Grèce. Si l’Olympiakos réalise une belle saison, il peut écrire sa propre histoire au sein du club. » Après deux saisons vierges, le club du Pirée comptera sur lui pour reconquérir le titre de champion de Grèce qui lui échappe depuis 2017. « L’année dernière, il nous a manqué un joueur d’expérience à plusieurs moments clés de la saison, détaille François Modesto, chef du recrutement de l’Olympiakos. Mathieu est de ceux-là. »

Passé par l’Olympique de Marseille et l’Olympique lyonnais, Valbuena ne pouvait que s’acclimater à l’Olympiakos. « On a l’impression qu’il a toujours été au club, poursuit François Modesto. Quand on a pris la température en mars dernier, Mathieu s’est tout de suite montré intéressé par le projet sportif et n’en a pas fait une question d’argent. C’était important pour lui de rejouer la Ligue des champions, qui plus est dans le plus grand club de Grèce. » Au sein d’un club particulièrement francophone, François Modesto, Christian Karembeu et José Anigo ont œuvré à l’arrivée du milieu offensif français et à son intégration express. Bien entouré et adopté par les bouillants supporters de la Gate 7, Mathieu Valbuena se sent en pleine confiance. De quoi rouler sur la Grèce, et sur l’Europe.