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Valbuena, bien sûr !

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Valbuena, bien sûr !

Meilleur homme du match avec trois passes décisives, Mathieu a été le meneur de jeu incontestable d’un onze français plutôt emballant. Un match presque parfait. « Presque », seulement. Parce qu’il faut bien chipoter un peu, notamment sur son positionnement sur le terrain…

Mathieu bat Samir

Bon, d’abord, il faut aller droit au but : en Bleu, Valbuena, c’est mieux que Nasri. Même si on peut penser que Samir aurait pu lui aussi briller contre cette petite Norvège et qu’il aurait lui aussi pu profiter de l’avènement récent de Pogba en équipe de France. On peut aussi penser que Samir en doublure de P’tit Vélo, c’est préférable à Grenier. Mais le train est parti et c’est bien Mathieu qui pilote la loco : 32 sélections, 5 buts et 10 passes décisives (dont les trois d’hier soir). Didier Deschamps ne s’y est pas trompé. Après le match, il a complimenté avec gourmandise celui qu’il avait repêché in extremis à l’hiver 2010, en stage en Espagne avec l’OM : « Il a été très bien avec nous depuis deux ans. Avec son club, il peut être parfois en difficulté, mais comme le reste de son équipe. » Et vlan, dans la face de Samir ! DD l’avait assassiné à l’annonce de sa liste des 30 : « Samir, je l’ai eu sur sept rencontres, pendant quatre rassemblements. Je l’ai vu entrer, débuter et ne pas jouer. » Didier est d’autant plus conforté dans ses choix que le public du SdF a ovationné Mathieu quand il a été remplacé par Grenier (70e). Le public « parisien » n’avait pas toujours été très tendre avec le Phocéen… Mais surtout, c’est la nette acceptation de tous ses coéquipiers qui a placé Valbuena en position quasi inamovible : tout le monde l’adore, à commencer par Giroud (deux buts sur deux services du P’tit). L’avant-centre d’Arsenal est le premier bénéficiaire du bon boulot du lutin marseillais : rien à voir avec une attaque autrefois contrôlée par Nasri, Benzema et Ribéry et qui avaient un peu tendance à l’oublier dans un système avec deux attaquants (Giroud et Benz)… DD a gagné. En privilégiant son fameux « esprit de groupe » , il a fait le bon choix en misant sur un Valbuena qui fait l’unanimité, à la différence d’un Nasri qui clive. Avec P’tit Vélo, le groupe France « vit bien » . C’est incontestable. Électron très, très libre…

Valbuena a été très bon hier soir. Voilà qui donnera raison aux supporters de l’OM qui ne lui ont pas pardonné sa mauvaise saison olympienne, et surtout une fin d’exercice où Mathieu se réservait à l’évidence pour les Bleus. Maintenant, si l’équipe de France brille au Brésil avec Mathieu, ils oublieront… Valbuena a été bon parce que DD lui a donné hier soir toute latitude pour pouvoir évoluer dans toutes les zones du terrain, en électron très libre. Même dans l’axe offensif, il a pu rayonner quasiment seul, en 10, du fait que Cabaye s’en est tenu à un registre plus en retrait que d’habitude. Face à la Norvège, ça s’est très bien passé, notamment aussi dans son jeu entre les lignes où il sait lâcher le ballon dans le bon tempo (cf. sa passe décisive sur le premier de Giroud : timing parfait). Là aussi, petit avantage sur un Nasri qui multipliait les touches de balles (même si Samir s’est amélioré à Manchester City en jouant plus direct). Autre détail non négligeable et favorable à Mathieu : il provoque toujours pas mal de coups francs, souvent bien placés. Autant en L1 (voire aussi en C1), ses culbutes parfois énervantes ne trompent plus les arbitres, autant en sélection, il obtient des coups francs tirés par les cheveux. C’est toujours bon à prendre… Enfin, toujours dans le registre positif, Valbuena possède aussi ce petit côté imprévisible et foudroyant qui lui permet de marquer sans prévenir. On aurait aimé voir ça face aux Norvégiens… En fait, hier, il s’est résolument appliqué à construire, à jouer très collectif et à servir de relais sans trop porter le ballon. Il a juste tenté une reprise de volée qu’il a mise au-dessus. Hier, Mathieu avait d’abord besoin de se rassurer et de bien faire. Ceci dit, quand il est vraiment en confiance, il sait planter des buts que personne ne voit venir, comme celui face à Dortmund (3-2, en C1 2011) ou contre l’Italie (2-1 en novembre 2012). Il a donc manqué un petit but de Mathieu, mais là on chipote… Ce sera peut-être pour la prochaine fois. … mais gare au dézonage !

Les avantages et inconvénients du positionnement tactique de Valbuena tiennent au fait qu’il dézone quand même beaucoup. Normalement placé à droite du 4-3-3 de Deschamps, on l’a surtout vu évoluer à gauche, comme il aime le faire avec Marseille… OK, de ce côté, ça a donné deux beaux buts : un beau centre sur la tête de Pogba (1-0) et un autre sur celle de Giroud (3-0). C’est parfait, rien à dire. Sauf que… Quand Ribéry reviendra, il risque d’y avoir embouteillage dans cette zone que tous les deux affectionnent. Autre problème conséquent : l’affaiblissement du flanc droit. Depuis Laurent Blanc (cf. Allemagne-France de février 2012, 1-2), le positionnement haut de Debuchy aboutit à une sorte de 3-4-3 où le latéral droit de Newcastle joue entre milieu et attaquant. C’était encore le cas hier soir : Debuchy a pris le couloir quand Valbuena prenait l’axe devant. En situation offensive, c’était OK : les décalages pour Debuchy qui a pu centrer ont plutôt bien fonctionné. Mais à la perte du ballon, le côté droit s’est dégarni. C’est d’ailleurs de ce côté que les Norvégiens ont été les plus entreprenants. Et pour cause ! À la perte, Debuchy était parfois en retard dans un repli compliqué. D’autres fois, il s’est retrouvé seul face à deux Norvégiens. Tout ça parce que Valbuena était trop loin de Debuchy pour aller contrer la course du latéral gauche norvégien. Et comme Pogba, resté un peu trop haut aussi, ne venait pas assez couvrir Debuchy quand le jeu adverse se développait dans le camp français… L’entrée de Sissoko à la place de Pogba et au positionnement plus défensif a permis de mieux colmater ces fuites. Mais dans une attaque a priori composée de Ribéry-Benzema-Valbuena, il faudra régler ce problème de déséquilibre défensif à droite causé par le dézonage de Valbuena à gauche ou dans l’axe. Car comme le rappelait L’Équipe de ce matin, « contre la Norvège, ça ne fut pas préjudiciable » . Mais en Coupe du monde, avec les montées adverses de type Marcelo-Neymar, il fera comment Debuchy ?

Par Chérif Ghemmour

PS : dans un papier précédent sur Eva Carneiro, il était écrit que la Chelsea girl avait juste 40 ans (née supposément en septembre 1973). En fait, Eva a 34 ans. Une bonne nouvelle pour commencer la journée, non ?

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

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