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« On joue ce tiki-tika contre tout le monde, équipes de D4 comme de Liga »
C’est comme si le Stade briochin éliminait Lens, Le Havre et Metz en Coupe de France. Petite ville de Galice en 4e division espagnole, Pontevedra s’est hissé en huitièmes de finale de Coupe du Roi en éliminant deux clubs de Liga et un club de deuxième division. Le tout en les regardant droit dans les yeux et avec un entraîneur guardioliste. Pelayo Suárez, défenseur central du club galicien, donne la recette de ce succès.
Allons-y directement. Levante, Villarreal et maintenant Majorque. Neuf buts marqués, un seul encaissé. Quel est votre secret ?
Faire ce que l’on sait toujours faire. Peu importe que l’on joue en Coupe du Roi ou en championnat les week-ends, on a un modèle de jeu très programmé : faire circuler le ballon, jouer au foot, au toque. Nous avons des repères qu’on répète aussi bien contre une équipe de Liga ou de notre championnat. Et là, on est super contents, parce que ça marche très bien. On répète ce que le CD Mirandés avait réalisé il y a quelques années (deux demi-finales et un quart de finale de Coupe du Roi dans les années 2010, NDLR). Depuis le changement de formule de la Coupe du Roi, c’est la première fois qu’une équipe de Segunda B va aussi loin. En Espagne, les petites équipes comme nous partent désavantagées, car elles doivent directement affronter des gros clubs (il y a moins de participants qu’en France, NDLR). Cela donne encore plus de mérite à ce qu’on est en train de faire. C’est quelque chose de grand. On est fiers.
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Votre entraîneur souhaite jouer un jeu de position en s’inspirant de Pep Guardiola. Vous gagnez avec 73% de possession contre Villarreal, 3-0 contre Majorque. Ce modèle fonctionne en Coupe ?
Oui, totalement. C’est une de nos clefs. On joue ce tiki-tika contre tout le monde. L’équipe s’entend très bien. On travaille ce modèle de jeu au quotidien, on le connaît par cœur. Chaque jour, on adhère de plus en plus à ce que l’entraîneur nous dit. C’est ce foot qu’on pratique toujours et qu’on ne veut pas changer. On prend du plaisir. En Coupe, c’est compliqué de passer un tour, mais encore plus de cette manière. On aurait pu passer difficilement, sans marquer, ou par les tirs au but. Mais là, on regarde dans les yeux trois équipes de divisions supérieures. Elles n’ont pas réussi à imposer leur jeu dans notre stade. Cela montre aussi la qualité de nos joueurs.
Tu parais sûr de toi, c’est aussi une force ?
On est des footballeurs qui avons un très bon niveau, c’est sûr, mais ce n’est pas notre seule force. La vraie force, c’est qu’on prend du plaisir. On est sur une belle dynamique : on n’a perdu qu’un match chez nous cette saison. Et puis les gens ici sont tous super contents. Donner du plaisir à ceux qui viennent te voir semaine après semaine, c’est une des meilleures choses au monde. L’autre jour, l’ambiance était dingue au Pasarón.
Que suene 💥🔊🕺♥️🏆🏟️
La morocha sigue sacando los pasos prohibidos en Pasarón ♥️#NonPararAtaVoltar ♥️#LaCopaMola 🏆 pic.twitter.com/z12YKrUAN8
— Pontevedra CF 🦴 (@PontevedraCFSAD) January 3, 2025
Vous affronterez Getafe en huitièmes de finale et on vous surnomme désormais les « Tueurs de géants ». Vous rêvez haut cette saison ?
Notre premier objectif reste la montée en troisième division. On est premiers pour le moment, on veut le rester. La Copa del Rey, c’est une compétition pour profiter. On joue Getafe en huitièmes de finale (le mercredi 15 janvier, NDLR), avec l’idée d’être les meilleurs possibles et de tout donner. Arriver jusqu’ici, c’est déjà dingue, on doit être contents. On jouera avec l’envie de gagner et de jouer notre foot, pour être le plus compétitif possible face à eux. On affronte les joueurs qu’on rêvait d’être un jour, contre les équipes pour lesquelles on rêvait de jouer.
Sinon, Pontevedra, c’est comment ?
C’est une ville tranquille, assez précieuse. La vieille ville est splendide, mais surtout les alentours sont magnifiques. On a aussi la chance de vivre en Galice, une région qui sent le foot. Les petits jouent dans les rues, les gens te reconnaissent et t’envoient du soutien tous les jours.
Propos recueillis par Ulysse Llamas