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Vahid Halilhodzic et ses Samouraïs
Nouveau patron de la sélection japonaise, Vahid Halilhodžić a déjà remporté son premier match face la Tunisie vendredi. Ce mardi contre l'Ouzbékistan, le Bosnien poursuit sa mission : la construction d'un groupe pour le Mondial 2018 en Russie.
Deux semaines après sa nomination à la tête de l’équipe nationale du Japon, Vahid Halilhodžić a déjà marqué des points. Avec deux buts tardifs des remplaçants Okazaki et Honda (78e et 82e), mais aussi beaucoup de bonnes impressions pour une équipe comptant de nombreux débutants contre la Tunisie. Le Franco-Bosnien, préféré à des techniciens de renom tel que Michael Laudrup, a été clair quant aux raisons qui lui ont fait accepter l’offre du Japon : « Nous partageons la même mentalité, à savoir discipline, ordre, respect, sérieux » . Du pur Vahid en somme. Avec lui, les joueurs de l’équipe nationale n’auront jamais aussi bien porté leur surnom de Blue Samouraïs, même si Halilhodžić a demandé du temps, car « il n’est pas possible de réussir de suite » . Dans son viseur, le Mondial 2018, dont les éliminatoires reprendront en juin pour les Nippons, et l’intention de ne pas « seulement y prendre part, mais y briller, passer le premier tour et participer aux matchs à élimination directe » .
Ouverture à la concurrence
Mais avant de composter son billet pour la Russie, l’ancien entraîneur de l’Algérie va devoir apprendre à connaître le football local et faire de la « Bielsite » , à savoir regarder, de son aveu, « beaucoup de vidéos » et observer de nombreux joueurs. D’où la sélection de 31 joueurs et 12 réservistes pour ces amicaux de mars contre la Tunisie vendredi et l’Ouzbékistan ce mardi : « J’ai retenu autant de réservistes pour faire passer le message que le groupe est ouvert. Même pour ceux qui ne sont pas sur la liste, le message est de travailler dur. Je veux qu’ils comprennent que la compétition pour chaque place a débuté » . Un message visiblement bien passé contre la Tunisie avec une équipe remaniée : un 4-5-1 avec seulement deux titulaires du quart de finale de Coupe d’Asie perdu contre les Émirats arabes unis dans le onze, le milieu défensif de Francfort, Makoto Hasebe, le défenseur central de Southampton, Maya Yoshida, et quelques néophytes comme l’avant-centre de Nagoya, Kengo Kawamata, et le latéral gauche de Gamba Osaka, Hiroki Fujiharu.
Malgré les bonnes intentions de ses Bleus, Vahid Halilhodžić a vu la lumière en sortant du banc les tauliers de longue date : Shinji Kagawa, Keisuke Honda et Shinji Okazaki. « Ils ont montré qu’ils pouvaient changer le cours d’un match » s’est contenté de dire coach Vahid après le match, rappelant qu’il souhaitait désormais gagner le prochain match contre l’Ouzbékistan. De ses Blue Samouraïs avec qu’il a beaucoup travaillé sur les aspects tactiques et vidéos depuis une semaine, le Franco-Bosnien attend plus « d’agressivité et de courage, car dans le football moderne, une équipe ne peut l’emporter si elle ne gagne pas les duels » .
Endo, le premier choix fort
Ce mardi à Tokyo, Halilhodžić devrait continuer les expérimentations, lui qui a déjà pris une décision forte en écartant le vétéran et recordman des sélections, Yasuhito Endo, 35 ans et 152 apparitions pour le Japon. « Je travaille pour la Coupe du monde 2018 en Russie, je prépare le futur » s’est justifié le technicien, ne fermant néanmoins pas la porte à l’emblématique capitaine japonais, qu’il pourrait appeler « pour un match important, car il a de l’expérience et la confiance du groupe. » Quoi qu’il arrive, le successeur du Mexicain Javier Aguire a déjà gagné un peu de crédit grâce à son succès contre la Tunisie. Mais son succès dépendrait surtout de sa capacité d’adaptation à la vie nipponne. Et ce n’est pas garanti. Ivica Osim, ancien sélectionneur du Japon (2006-2007) après trois années de banc en J-League, livre sa petite expertise : « Un entraîneur étranger à succès n’a aucune garantie de réussite au Japon. Il doit saisir le mode de vie japonais, son peuple, ses joueurs en détails, se familiariser avec la culture, devenir japonais dans son esprit » . Un esprit pas si évident à capter. Pour s’en convaincre, Vahid n’a qu’à étudier les pas d’Arsène Wenger. Marqué à vie par son passage à Nagoya, le coach français en est ressorti avec une « zen habitude » qui perdurerait : marcher sur sa pelouse tous les matins, à 6 heures, pieds et torse nus, en short, pour les bonnes ondes. C’est une idée. À Vahid désormais de trouver les siennes.
Par Nicolas Jucha
Propos de Vahid Halilhodžić extraits de conférences de presse, ceux d'Ivica Osim extrait d'une interview pour Kyodo News