- C1
- Tour préliminaire
- Monaco-Fenerbahçe
Vágner mourra ?
Malgré la belle couverture médiatique de son arrivée en janvier dernier, Vágner Love n’a pas franchement convaincu sur le terrain, alors que les concurrents aux avant-postes n’étaient pas nombreux. Résultat : avec les retours de Falcao et Germain, Jardim ne semble plus compter sur lui. Dans l’indifférence générale. L’attaquant doit donc se préparer à une saison pénible… ou à un départ.
Lorsque la liste des joueurs monégasques emmenés par Leonardo Jardim pour la rencontre face à Fenerbahçe est tombée il y a une semaine, personne n’a tiqué. Beaucoup ont été ravis de revoir Radamel Falcao en faire partie. Quelques-uns se sont enthousiasmés de la présence de Valère Germain. D’autres ont noté les absences de João Moutinho, encore en vacances, et de Danijel Subašić, blessé. Mais très peu ont toussé devant un nom qu’ils n’arrivaient pas à trouver : celui de Vágner Love. Non retenu par son entraîneur, le Brésilien n’a donc pas participé au combat turc, perdu deux buts à un, représentant une porte décisive pour la Ligue des champions. Et même pendant ces 90 minutes, rares ont été les voix à s’indigner du fantôme de l’international sur le banc.
Une mise à l’écart sévère
Or, cette décision signée Jardim n’était pas franchement attendue. Vágner Love a en effet suivi la préparation d’avant-saison normalement, sans aucun problème ni grosse rumeur venant encombrer sa jolie tête autrefois coiffée de splendides dreadlocks. L’international avait même fait trembler les filets contre le SC Kriens (3-3), en même temps que Germain et Elderson Echiejile. Bref, une période estivale calme et sans histoire. Alors oui, Germain et Falcao, deux beaux bébés, sont revenus sur le rocher avec la volonté d’y rester et de s’y imposer. Oui, Jardim n’a pas longtemps gardé le secret : il voyait bien les deux loustics s’occuper de l’attaque de la Principauté dans un 4-4-2 peut-être un peu plus dynamique que le système de l’an dernier. Mais derrière, il y a quand même de la place. D’autant qu’Ivan Cavaleiro devrait rejoindre l’Angleterre (Wolverhampton ?) et que Corentin Jean, encore trop léger, pourrait répondre favorablement aux avances du Toulouse de Pascal Dupraz.
Le Love dure trois mois
Du coup, comment expliquer que Love soit resté chez lui au lieu de voyager en Turquie ? Sportivement, son entrée aurait pu faire du bien à son équipe. Oui mais voilà : Jardim ne semble plus avoir foi en son avant-centre arrivé en janvier 2016. Pourtant, les choses avaient plutôt bien commencé entre les deux hommes. En huit matchs, le natif de Rio de Janeiro avait planté à quatre reprises. Surtout, l’ASM n’avait pas perdu une seule fois avec lui sur le terrain. Sauf que ça n’a pas duré. Après son arrivée en grande pompe, illuminée par son charisme naturel, le buteur a sombré en même temps que sa bande. Non seulement il n’a plus jamais marqué, faisant chuter son ratio à un but toutes les 203 minutes (quatre pions en treize rencontres toutes compétitions confondues, aucune passe décisive), mais il a surtout perdu petit à petit la confiance de son technicien, qui n’a pas hésité à lui faire goûter les joies du banc. La recrue n’a ainsi disputé que deux bouts de matchs lors des cinq dernières journées. Raison pour laquelle son passage en France reste pour l’instant mitigé. Et qu’on se souvient davantage de son penalty foiré contre Bordeaux, symbole d’un Monaco qui chutait, que de ses bonnes performances de départ…
Problème : Leonardo Jardim a du mal à accorder plusieurs chances. Encore plus à changer d’avis. En outre, le Portugais ne dit jamais les choses clairement, en tout cas pas en public. Ce qui a tendance à couvrir de brume la situation étrange de Vágner Love, qui ne veut plus perdre de temps à bringuer en boîte et qui ne sait donc pas trop sur quel pied danser. Après l’épisode Fenerbahçe, il est certain que l’ancien du CSKA se pose des questions. Notamment sur son contrat, qui le lie avec le club français jusqu’en fin de saison. Doit-il le prêter ? Doit-il chercher un nouveau point de chute ? Doit-il continuer à bosser et montrer qu’il mérite – au moins – la première place de coiffeur offensif chez les Rouges et Blancs ? Toujours est-il que si la porte s’ouvre officiellement, les candidats seront sans doute nombreux à lui proposer quelque chose. Peut-être bien du côté de la Turquie, d’ailleurs.
Par Florian Cadu