VA-OM, entre gens bien élevés
Valenciennes – Marseille. VA-OM. Sans Bernès, sans Jacques «la balance» Glassman, sans enveloppe en papier kraft, sans Marie-Christine Robert au fond du jardin, sans la biographie de Jean-Jacques Eydelie, sans David Sommeil. Sans Burruchaga, Tapie et Eric de Mongolfier, mais avec Grégory Pujol.
Pour préparer un déplacement capital à Eindhoven dans le cadre étoilé de la Champions’, Eric Gerets aurait pu rêver plus solide comme opposition. Qu’à cela ne tienne, les Marseillais peuvent se réjouir d’avoir affronté un adversaire qui leur a permis de réviser leurs gammes.
Au vrai, si Mandanda et ses bodyguards (Bonnart-Zubar-Hilton-Taiwo) n’ont pas vraiment eu l’occasion d’être suffisamment secoués pour être transcendés à Eindhoven, le quatuor offensif – composé de Niang en pointe et de trois agitateurs interchangeables Koné, Valbuena, Ben Arfa – a largement eu matière à se faire plaisir. La faute à une équipe valenciennoise perméable, kamikaze et limitée.
Finis les coups de pression à Nungesser ! Kombouaré va sûrement revoir ses plans de jeu et les adapter à un effectif qui au-delà d’avoir perdu l’infortuné David Sommeil, est surtout en train de subir de plein fouet le vide laissé par le départ de Steve Savidan. Semaine après semaine, Savigoal prouve sous le maillot caennais que l’homme providentiel de Valenciennes n’était peut-être pas Kombouaré.
Aujourd’hui, Valenciennes est 17e, à sa place. Traditionnellement fantomatiques loin de ses terres (encore quatre défaites en quatre matchs cette saison), les Nordistes montrent des faiblesses affligeantes sur leur pelouse depuis la reprise du championnat.
L’OM, le dauphin qui fait flipper
En fait, les Marseillais s’en tapent ‘un-petit-peu-mon-neveu’ de la marge dont ils disposent sur la “nightmare team” valenciennoise. Mal en point en C1, l’OM déboule à toute berzingue à la 2e place du classement, à une longueur de Lyon.
Mieux, Ben Arfa et consorts n’ont pas seulement gagné par défaut hier soir, prouvant souvent que l’addition des talents pouvait déboucher sur un résultat assez cohérent.
Durant 90 minutes, le quatuor de feu susnommé s’est chargé de déboîter les hanches de l’arrière-garde nordiste, sans jamais vraiment donner l’impression de s’en lasser. Mention bien à Koné (0-1, 13e) et Valbuena et très bien pour Niang et Ben Arfa. Le premier, auteur d’une passe décisive assez classe en profondeur pour Ben Arfa (0-2, 74e), qui lui-même a longtemps mangé la ligne de touche et donné le tournis aux types en rouge qui se sont succédé pour essayer de l’enquiquiner.
Cette année, Marseille ne gagnera pas la Ligue des Champions. Condamné à hériter de la 2e ou la 3e place parce que Jean-Michel Aulas est invincible et pas encore décédé, l’OM n’en reste pas moins invaincu après neuf journées (5 victoires, 4 nuls), meilleure attaque en prime (18).
Matthieu Pécot
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