V.Planté : «Faut arrêter de prendre les joueurs pour des cons !»
Parce qu'en L1, il n'y a pas que Benzema. Beaucoup de bons joueurs mésestimés sont squeezés, comme le gardien du SM Caen Vincent Planté. Lors du match contre le PSG, il a envoyé chier les caméras. C'est aussi ça la lutte pour le maintien. Explications.
Ces derniers temps, tu semblais à cran vis-à-vis des caméras… C’était après le match au Parc. J’avais fait la presse écrite et les radios. J’ai dû m’asseoir devant tout le monde. Un moment, faut arrêter de prendre les joueurs pour des cons ! En plus, le coach avait décrété une semaine de silence face à la presse. Donc j’ai craqué. Mais leur comportement y a contribué.
Vous n’avez pas gagné depuis la 15e journée. Le climat ne commence-t-il pas à être difficile au club ? La pression, on l’a toute l’année avec l’obligation de résultats. On joue le maintien en priorité. Le président veut des résultats et c’est normal. Surtout que ça pousse derrière. Mais on a la chance de garder un bon état d’esprit. On ne se tire pas dans les jambes.
Pourquoi éprouvez-vous plus de difficultés que l’an dernier ? L’an dernier, on avait eu la chance de faire une bonne série avec 18 points sur 25 possibles avant de ralentir en janvier-février. Ce n’est pas le cas cette saison.
C’est dû aux départs de certains joueurs, comme Gouffran ? Non, d’autres joueurs sont capables de remplacer ces départs et de réussir. On a aussi eu beaucoup de blessés. De toute manière, on a toujours joué avec un attaquant, c’est notre système jeu depuis la remontée. Ce sont nos milieux excentrés qui doivent peut-être faire mieux offensivement et renverser la vapeur.
Quelle est la particularité du management de Dumas ? Il est resté assez joueur. Il nous fait confiance et nous laisse faire. Il donne beaucoup de liberté et laisse la place à l’imagination après avoir fait le choix des joueurs et la tactique générale. Mais il est aussi derrière nous pour nous encourager, pas pour nous fliquer.
C’est serré en tête du championnat. Qui va être champion ? Bordeaux est sur le bon chemin mais Lyon est toujours en tête. Ils devraient conserver leur titre. Mais il ne faut pas oublier Paris et Marseille.
L’attaquant contre lequel tu détestes jouer ? Le plus difficile à contrer ? Benzema. Il enchaîne très vite, que ce soient ses dribbles ou ses frappes.
Le stade le plus difficile où tu as évolué en L1 ? Saint-Étienne. Je m’y prends toujours des tôles (rires) et je n’ai jamais gagné là-bas. L’OM ou le PSG ont de beaux stades, chauds aussi mais j’y ai déjà gagné au moins une fois. Mon match référence, c’est d’ailleurs l’an dernier au Parc.
Le geste que tu détestes ? Le ballon piqué. Ça me fout la rage. Mais j’aime bien les ballons de la tête. Dommage qu’il y en ait de moins en moins. Ça permet d’effectuer de belles claquettes.
Tu fais partie de ces maniaques qui regardent leurs vidéos pour progresser ? Points forts/points faibles ? Non. Je sais que j’ai des choses à travailler. Je revois mes matches mais c’est tout. Je ne regarde pas des tonnes de vidéos. Mais je dois bosser sur les sorties aériennes. Point fort : sur la ligne.
Que penses-tu de la sélection de Carrasso ? C’est bien pour lui, il revient de loin après une grave blessure. A lui de prouver maintenant.
Tu ne te dis pas pourquoi pas moi ? Moi, je continue ma vie tout simplement. Que ça arrive ou pas. Je ne suis pas jaloux.
T’es plutôt Lloris ou Mandanda ? Quels sont leurs qualités et leurs défauts ? J’aime bien les deux même s’ils sont tous les deux très différents. Mandanda, c’est le chat bondissant et Lloris, le grand bien sur ses appuis.
Quelles qualités leur envies-tu ? Leurs sorties aériennes.
Quels sont tes potes dans la profession ? Surtout dans le club. Je m’entends bien avec Nicolas Seube. Sinon, c’est plus des connaissances du centre de formation. Il y a Faubert, Landry Bonnefoy à Cannes ou Chalmé en sélection.
Tu rêves de jouer en Angleterre… J’aime bien Arsenal, leur style de jeu mais j’aime aussi l’Espagne. C’est vrai, c’est un rêve. Les stades sont toujours pleins.
Que penses-tu du niveau des gardiens anglais ? Personnellement, je trouve que par rapport à la France, il y a un monde d’écart. Il n’y a pas de formation de gardiens même si ça commence. Par exemple avec Cech qui a fait venir Christophe Lollichon (auparavant à Rennes, NdR). Ils ont encore un temps de retard. C’est aussi qu’il y a beaucoup de gardiens étrangers. Quand on regarde, il ne doit y avoir que trois ou quatre gardiens anglais. En France, c’est l’inverse.
Est-ce que tu penses que les footballeurs vont être touchés par la crise ? Je m’occupe de moi, c’est déjà ça. Les autres, je m’en fous.
Ton cadeau pour la Saint-Valentin ? C’était un concert, Cléopâtre. (Rires) Mais je ne vais pas y aller.
Propos recueillis par Vincent Ruellan
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