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United : Shine bright like a diamond
Tantôt brillant, tantôt insipide, le Manchester United version José Mourinho se cherche encore et peine à trouver son rythme de croisière. Pourtant, si le manager essaye toutes les formules possibles pour trouver son équipe type (Pogba en numéro 10, Rooney à gauche, Carrick de nouveau titulaire), il n’a en revanche toujours pas dérogé à son système en 4-2-3-1. À tort : ce MU-là est fait pour jouer en losange. La preuve par trois.
Pour ne pas (trop) dénaturer l’héritage du club
José Mourinho, Zlatan Ibrahimović, un transfert à 120 millions… Au-delà de son absence en haut du classement et de son jeu pas folichon, beaucoup d’observateurs ont reproché à MU d’avoir renié ce qui faisait des Red Devils un club à part, même lors des – rares – années sans trophée. Depuis l’été dernier, MU ressemblerait à une vulgaire Inter des années 2000. Mais après tout, l’identité de Manchester United, c’est quoi ? Historiquement, sur le terrain, c’est un système dogmatique en 4-4-2, avec des ailiers virevoltants qui balancent des centres pour des duos d’attaquants complémentaires (Rooney/Tévez, Yorke/Cole, Van Nistelrooy/Saha). Or ces ailiers brillants, Manchester ne les a pas. À défaut, ne vaudrait-il pas mieux sacrifier le jeu sur les couloirs, aujourd’hui animés par des avants-centres de formation qui ne savent pas déborder (Martial, Rashford) et dont la progression est freinée par ce positionnement contre-nature, pour en contrepartie conserver le 4-4-2 ? Alors que son 4-2-3-1 prend la poussière, le manager portugais gagnerait ainsi en flexibilité, tant il est possible d’associer différents combos devant (Ibra-Rooney, Rashford-Martial, Ibra-Martial, etc.) au gré de la forme du moment et du bloc des adversaires.
Parce que c’est le système le mieux adapté à l’effectif
On l’a dit, hormis quelques exceptions (Depay, Lingard), l’escouade du United 2016-2017 ne comporte que des milieux de terrain et attaquants axiaux. De plus, on reproche souvent à Pogba de ne pas savoir jouer ailleurs que relayeur gauche. Pendant qu’Ander Herrera occuperait le poste de relayeur droit, un système en diamant avec Carrick ou Blind devant la défense pourrait permettre au Français de retrouver sa position préférentielle dans le cœur du jeu sans avoir à assumer le rôle de box to box. Cette fois, au lieu de s’appuyer sur un ailier gauche, il pourrait combiner avec un meneur de jeu à la pointe du losange. Et, pour ce poste on ne peut plus clé, José Mourinho aurait encore l’embarras du choix : Mata, Rooney, ou – rêvons un peu – Mkhitaryan semblent à même d’occuper ce rôle de pourvoyeur de ballons pour les deux pointes. En montant Rooney d’un cran, il y aurait même la possibilité d’associer l’Anglais et l’Espagnol sans être contraint d’exiler l’un des deux sur un couloir où ils perdent de leur influence. De tempérament très offensif, les latéraux que sont Shaw ou Valencia peuvent très bien assurer le jeu offensif dans les couloirs à eux seuls.
Pour ne pas faire comme tout le monde
Guardiola a surpris son monde avec son 4-1-4-1 avec un seul milieu défensif, ou sentinelle comme disent les nouveaux amateurs de foot biberonnés à Football Manager. Un système qui permet à Silva et De Bruyne de briller sans jouer à contre-emploi. La remontée de Chelsea au classement coïncide quant à elle avec le passage en 3-5-2, dont Antonio Conte est un grand adepte et spécialiste. À l’heure où tout le monde ou presque joue en 4-3-3 ou en 4-2-3-1, MU, en réhabilitant le losange, retrouverait son standing de club hors du temps qui n’a que faire des modes de passage. Et c’est mathématique : puisque plus personne ne joue comme ça, tout le monde a perdu l’habitude d’affronter ce type d’adversaire. L’occasion de surprendre son monde, d’opérer une remontée au classement avant – enfin – d’acheter des ailiers de haut standing l’été prochain.
Par Marc Hervez