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  • 25 septembre 1968

United maltraité par les Estudiantes

Par Marcelo Assaf, avec Thomas Goubin
United maltraité par les Estudiantes

Triple vainqueur de la Libertadores à la fin des années 60, les rudes Estudiantes de la Plata d'Osvaldo Zubeldia, entraîneur aux méthodes révolutionnaires, étaient prêts à tout pour gagner. Manchester United l'apprendra à ses dépens, lors de la Coupe intercontinentale 1968.

Eusébio en taupe. La légende portugaise venait de perdre la finale de Coupe des champions face à Manchester United. Présent à Buenos Aires, où il disputait un tournoi quadrangulaire avec Benfica, la Panthère Noire avait été invitée par les Estudiantes de la Plata à un asado. L’équipe argentine, et surtout son entraîneur révolutionnaire, Osvaldo Zubeldia, voulaient en savoir davantage sur l’adversaire qu’ils s’apprêtaient à affronter en finale aller de l’Intercontinentale, le 25 septembre. Eusébio leur apprend alors le nom des grandes individualités mancuniennes : Best, Charlton, Law, Crerand… Il les avertit surtout du danger Nobby Stiles, le rude milieu défensif des Red Devils : « Il est dur, sans pitié, il m’a frappé d’entrée lors de la finale… » Eusébio l’ignorait sans doute, mais les Estudiantes de la Plata de Zubeldia n’étaient pas des tendres. Les Argentins étaient plutôt du genre à donner des coups qu’à les recevoir.

La finale entre Estudiantes et Manchester United sera musclée, à l’aller comme au retour. Sur le terrain, le grand relais de Zubeldia se nomme Carlos Bilardo, le futur sélectionneur argentin. Bilardo a toujours été un pragmatique, du genre à gagner par tous les moyens nécessaires. Il fera de Nobby Stiles son affaire. À la 79e minute, l’international anglais sort de la pelouse de la Bombonera, où le match a été délocalisé, escorté par la police, après avoir été expulsé. Préalablement, El Narigon avait joué un mauvais tour à Styles : un choc tête contre tête avait envoyé au sol les lentilles de l’Anglais édenté, que Bilardo avait discrètement écrasées. Au-delà du cas Bilardo, les joueurs d’Estudiantes avaient acquis une sale réputation à force de balancer de la terre dans les yeux de leurs adversaires, de les piquer avec des aiguilles, ou plus simplement, de les frapper un peu trop fort. Pour définir le style du club de La Plata, on parlait d’anti-football.

À l’aller, Manchester United subit la loi des turbulents étudiants : 1-0. Comme nombre des adversaires des conquérants Estudiantes de Zubeldia, les Red Devils ne retiendront que leur brutalité. À tort. Dans les journaux, les Mancuniens s’épanchent sur le traitement qui leur avait été réservé à Buenos Aires. À Old Trafford, le public accueille les Argentins avec des cris d’ « animaux » , tandis que leurs protégés entrent sur le terrain avec la certitude qu’ils soumettront cette bande de rustres. Mais ces Estudiantes aux mauvaises manières formaient aussi une équipe en avance sur son temps, en bien des domaines, notamment depuis l’arrivée d’Osvaldo Zubeldia. Énorme bosseur, l’entraîneur argentin préparait les rencontres comme peu de ses collègues, en disséquant le plus minutieusement possible l’adversaire, faisant parfois avec les moyens du bord, comme il le fit en invitant Eusébio. Zubeldia fut aussi l’un des premiers à apprendre à ses joueurs à se servir efficacement de la règle du hors-jeu, et à travailler minutieusement les coups de pied arrêtés.

À Manchester, les Argentins vont résister à la furie locale. Ils ouvrent même le score grâce à Juan Ramon Véron, le père du futur Mancunien. United égalise dans les derniers instants. Les Estudiantes sont sacrés champions du monde des clubs. La plupart des joueurs argentins étaient issus d’une génération dorée élevée au sein du club, nommée « la Tercera que mata » : « la troisième (division) qui tue » . Bien entendu, les Estudiantes ont aussi fait le coup de poing à Old Trafford. Le défenseur, José Hugo Medina, s’est notamment chargé de maltraiter George Best. En fin de match, l’Irlandais du Nord craque et envoie son poing dans la gueule de son garde du corps trop collant. Les deux joueurs sont expulsés. En 1969, les Estudiantes disputeront une nouvelle Coupe intercontinentale, cette fois face au Milan AC. Là encore, ce sera brutal. Trois de leurs joueurs termineront même le match aller en prison, une sanction imposée par leur propre président. Mais comme le dit Oswaldo Zubeldia : « On ne parvient pas à la gloire sur un chemin des roses. »

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