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Une Roma, deux possibilités

Eric Maggiori
5 minutes
Une Roma, deux possibilités

Dimanche après-midi, la Roma affronte la Lazio lors du toujours très attendu derby romain. Lourdement battue la semaine dernière par l'Atalanta, l'équipe de Luis Enrique confirme qu'elle est autant capable de briller que de sombrer, parfois d'une semaine à l'autre. Et pour le derby, mieux vaut ne pas se tromper.

La Roma est un paradoxe a elle-seule. Depuis le début de la saison, elle fait figure d’équipe la plus imprévisible du Calcio. Mais parallèlement à cela, son talon d’Achille, c’est qu’elle se montre parfois trop prévisible. Et ça, personne n’y comprend vraiment grand chose. Oui, car la Roma est une équipe capable du meilleur, comme du pire. Capable d’aller battre le Napoli au San Paolo, puis de perdre à Cagliari. Capable de terrasser l’Inter, puis de se faire humilier par l’Atalanta. Une équipe frappée du syndrome de double personnalité. Or, impossible de nier que celui qui est à l’origine de ces maux n’est autre que Luis Enrique. En ramenant en Italie une mentalité de jeu totalement espagnole, le coach se heurte à la dure réalité du football italien.

Son projet, son schéma tactique et son football ne laissent que peu de place au hasard. Soit cela passe, soit cela casse. La Roma est en mesure de dominer un adversaire, de lui passer quatre ou cinq buts, mais aussi de se faire corriger. La faute à un jeu trop porté vers l’avant, pas assez organisé et qui, forcément, laisse des boulevards en contre-attaque à des équipes qui savent en contrecarrer les offensives. Si Luis Enrique continue de rabâcher qu’il préfère « voir du beau jeu plutôt que gagner » , la réalité va devoir le rappeler rapidement à l’ordre. En effet, la Roma, à l’aube du derby, compte déjà 9 défaites en championnat. L’an dernier, au même stade de la compétition, elle en comptait une de moins, et Ranieri donnait pourtant sa démission à cause de résultats qu’il jugeait lui-même « désastreux » . Le derby a donc des faux airs de rédemption. Ou de punition.

« Pas un problème psychologique »

Les maux de la Roma ne datent pas d’hier. Voilà près de deux ans que l’équipe romaine ne parvient pas à retrouver un rythme de croisière. Depuis cette fameuse défaite contre la Sampdoria en avril 2010, à vrai dire. Jour où le Scudetto s’est envolé, pour atterrir dans les bras de l’Inter. Depuis, la Roma connaît un parcours en dent de scie. Des belles victoires, des grosses défaites, et une impossibilité, donc, de se mêler à la lutte pour le titre. L’arrivée de Luis Enrique était censée changer la donne, apporter un nouveau souffle. Mais le fameux « projet » , comme il est appelé à Rome (et parfois moqué), tarde à se mettre place. Peut-être trop de changements, peut-être trop de nouveaux joueurs à intégrer à l’effectif. Le fait est que la mayonnaise a du mal à prendre. Pourtant, les avis en Italie sont unanimes : la Roma pratique un jeu agréable à regarder, certainement l’un des plus séduisants en Italie.

Certains entraîneurs, comme Giuseppe Sannino, pensent même que Luis Enrique est en avance sur son temps. « Vous verrez : l’année prochaine, la Roma et Luis Enrique vont se battre pour de grands objectifs. Pour le moment, vous n’arrivez pas à comprendre toutes les choses nouvelles qu’il amène en Italie, mais vous vous en rendrez compte à l’avenir. Moi, je l’ai compris tout de suite, depuis la première journée. Il a apporté un football total, avec des joueurs qui interprètent les rôles différemment » assure le coach de Sienne, deux jours après l’avoir battu 1-0, cela dit en passant. Alors, Luis Enrique, précurseur, ou pionnier d’une méthode vouée à l’échec ? Les avis sont mitigés, presque autant que les prestations de la Louve. Des prestations que le technicien, lui-même, a parfois du mal à analyser. « Aujourd’hui, j’ai vu la meilleure et la pire Roma, assure-t-il après un revers 4-2 en Sardaigne. Mais ce n’est pas comme cela que l’on construit une grande équipe et j’en suis le premier concerné. Il ne s’agit pas d’un problème psychologique, le problème est tactique » .

Revanche et retard

Mais dimanche, c’est le derby. Et là, on ne parle ni tactique, ni jeu, ni rien du tout. Le derby est un match à part. Bien souvent, même, les matches qui le précèdent ne donnent que des fausses indications sur son déroulement et son issue. En 2009, la Lazio enchaîne trois défaites consécutives sans marquer le moindre but, arrive au derby le moral dans les chaussettes, et remporte la confrontation contre la Roma, 4-2, en scorant deux buts dans les quatre premières minutes. L’an dernier, les biancocelesti abordent le derby aller en tant que leader du classement, et s’inclinent pourtant 2-0, avec deux buts sur pénalty de Borriello et Vucinic. Et puis, il y a ce match aller, disputé en octobre dernier. Une rencontre remportée sur le fil par la Lazio, grâce à un but de Klose à la 93ème minute. Les Romains n’ont pas oublié. « Nous voulons une revanche, et si nous comparons le match aller à celui-ci, nous sommes bien mieux préparés, explique Marteen Stekelenburg, dernier rempart giallorosso. Nous avons 25 matches derrière nous et nous avons grandi dans notre manière de joueur. L’entente dans le groupe est bien meilleure car aujourd’hui, nous nous connaissons mieux » .

Or, si Stekelenburg met le doigt sur l’unité du groupe, c’est pour répondre, indirectement, à la polémique née la semaine dernière à Bergame. Arrivé en retard à la réunion technique d’avant-match, Daniele De Rossi a été envoyé en tribunes par Luis Enrique. Des rumeurs d’engueulades dans le vestiaire ont ensuite circulé, mais le milieu de terrain romanista a démenti, en affirmant qu’il avait seulement été écarté parce qu’il n’avait pas respecté le code éthique cher au coach. Au final, peu importe. De Rossi sera là pour le derby (à moins d’un nouveau retard ?), tout comme l’autre idole, Francesco Totti, qui a purgé son match de suspension contre l’Atalanta. Le Capitano continue d’être le phare de l’équipe. La preuve : sur les huit rencontres qu’il a manquées depuis le début de la saison, la Roma s’est inclinée à six reprises. Et ce coup-ci, pas question de perdre. La Lazio est déjà à sept points (jamais, depuis mars 2000, la Roma n’avait abordé un derby retour avec un tel retard au classement) et une défaite contre l’ennemi juré éloignerait quasi-définitivement Luis Enrique de la troisième place qualificative pour la Ligue des Champions. Et ça, la Curva Sud aurait du mal à lui pardonner.

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