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Une petite France se cogne contre la Bosnie
Tenue en échec par la Bosnie-Herzégovine, dernière de sa poule de qualification au coup d'envoi, l'équipe de France n'a pas su laisser derrière elle le goût amer d'un Euro raté. Et pour cause, c'est avec un résultat nul (1-1), une expulsion (Koundé) et les nerfs à vif qu'elle quitte Strasbourg. Inquiétant.
France 1-1 Bosnie-Herzégovine
Buts : Griezmann (38e) pour les Bleus // Džeko (36e) pour la BIH Expulsion : Koundé (50e)
Sur le plan comptable, rien n’est dramatique. Ce mercredi soir, avec ce nul contre une vaillante Bosnie-Herzégovine, l’équipe de France reste leader de son groupe de qualification pour le Mondial 2022, avec quatre points d’avance sur l’Ukraine, son prochain adversaire. C’est d’ailleurs certainement ce que retiendra Didier Deschamps de ce match, dans une Meinau chauffée à bleu. Pourtant, vu des tribunes, c’est bien le manque de solutions, le désemparement de certains joueurs au moment d’échafauder un plan B et la tension palpable qui ont sauté aux yeux. Ou comment rappeler à tout le monde que l’échec à l’Euro est encore dans les têtes. Et ce ne sont pas les petits nouveaux Veretout et Tchouaméni, baptisés ce soir (comme Moussa Diaby dans les dernières secondes), qui ont pu inverser la spirale négative.
Comme si c’était hier
On aimerait bien vous y voir, vous, pendant vos gueules de bois. Que ce soit à la suite d’une cuite, un Euro raté ou un mercato agité, ce début de rencontre répond bien à la définition de « lendemain difficile » . Malgré tout, l’entrain des 21 746 spectateurs de la Meinau, malgré les ouvertures lumineuses de Paul Pogba, cette équipe de France de Griezmann et de Mbappé a du mal à se décoller les yeux. Pour voir le danger s’approcher des cages d’Ibrahim Šehić, il faut donc compter sur une des contre-attaques initiées par la Pioche (4e, 14e ou encore 20e), d’un tir en angle mort de Kyky sur le poteau (27e) ou d’un dégagement de Presnel Kimpembe tout proche de tomber dans la lucarne (34e). En face, la Bosnie fait le dos rond, mais le duo Džeko-Pjanić (ou trio si on y inclut l’ancien Sochalien Demirović) met au supplice la charnière centrale française. Et c’est en profitant d’une mauvaise transmission entre Lemar et Veretout que la pointe de l’Inter plante Hugo Lloris et ouvre le score (0-1, 36e). Le semblant de confiance des Bleus aurait pu s’évaporer d’un claquement de doigts. Pourtant, dans la foulée, sur un corner de Mbappé, Griezmann s’élève dans les airs et rabat le ballon du dos dans la cage bosnienne. La manchette de Šehić fait courir un doute, mais le but égalisateur est bien accordé (1-1, 38e). Et puisque la frappe croisée de l’ex et néo Colchonero n’est pas loin de trouver la mire juste avant la pause, lui comme ses partenaires peuvent regonfler les pecs : ils y voient un poil plus clair. Pas pour très longtemps.
Le rouge, ça tache
Jules Koundé a à peine le temps d’intégrer le fait que les deux équipes ont changé de côté, que le voilà exclu pour une semelle décollée sur Kolašinac (50e). Le début du néant, la fin des ambitions de maîtrise du ballon et la suite des galères. À dix, plus aucun ballon n’arrive à passer proprement la ligne médiane, malgré les efforts de présentation d’Aurélien Tchouaméni. Mbappé s’agace et agace. Pogba a perdu sa boussole. Les tacles appuyés se multiplient comme des petits pains. Miralem Pjanić continue de maintenir la pression sur coups de pied arrêtés. Et c’est la Bosnie qui fait le siège de la surface bleue. Il faut les entrées de Martial et Coman, puis une frappe contrée de Pogba pour réveiller la Meinau, à moins que ce ne soit l’inverse (77e). Les Bleus s’efforcent de rendre leur jeu moins stéréotypé, plus digeste, mais ils ne font que reproduire des schémas stériles. D’ici samedi, Didier Deschamps aura un peu plus de temps pour travailler, récupérer quelques forces vives (Rabiot et Guendouzi arrivent demain) et surtout retrouver le goût des choses simples. Ça tombe bien, l’Ukraine devrait lui rappeler quelque chose.
France (4-3-3) : Lloris – Koundé, Varane, Kimpembe, Digne – Pogba, Veretout (Dubois, 54e), Lemar (Tchouaméni, 46e) – Griezmann (Coman, 75e), Benzema (Martial, 75e), Mbappé (Diaby, 90e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
Bosnie (3-5-2) : Šehić – Ahmedhodžić, Hadžikadunić, Saničanin – Sušic (Cipetić, 64e), Pjanić, Hadžiahmetović, Cimirot (Lončar, 72e), Kolašinac (Ćivić, 54e) – Demirović (Prevljak, 72e), Džeko. Sélectionneur : Ivaylo Petev.
Par Mathieu Rollinger, à la Meinau