- Coupe de France
Une odeur de (Coupe de) Rance
A quoi sert la Coupe de France ? Poser la question, c'est déjà y répondre. Le public comme les clubs se désintéressent chaque année de plus en plus de cette compétition autrefois tant adorée, qui fait son retour ce week-end. Un argument de plus pour regarder la Premier League ?
Retour sur les terrains ce week-end pour les clubs de l’hexagone. Et si le calendrier a consacré ce week-end de reprise aux 32èmes de finale de la Coupe de France, ce n’est pas un hasard. La coupe, ça va juste permettre de se remettre en jambe pour être au taquet pour la reprise du championnat, la seule compétition qui vaille à cette époque de l’année. C’est un fait, la Coupe de France a perdu de son charme. La Coupe à papa a vieilli et n’intéresse plus grand monde, clubs y compris. Il est loin le temps des maillots RTL, des bicyclettes de Larqué, des jonglages-sombrero-reprise de José Touré et des grandes affiches. Aujourd’hui c’est sponsor Pitch pour tout le monde, des matches le mercredi soir dans le froid, et des petits qui se tapent l’incruste dans le dernier carré voire mieux chaque saison.
Au vrai, et c’est triste à dire, les clubs de l’élite préfèrent se consacrer à la Coupe de la Ligue, où il suffit de gagner cinq petits matches pour aller en Coupe d’Europe. De plus, sa finale se déroulant assez tôt dans la saison – généralement vers mi-avril -, elle permet aux clubs concernés par une qualification européenne de connaître rapidement leur destin. Typiquement ce qu’il a manqué à Rennes l’an dernier. Les Bretons, qui avaient passé la saison dans le premiers tiers du classement, avaient négligé le sprint final, préférant se concentrer sur leur finale de Coupe de France. Pour finalement se retrouver comme des bleus avec leur septième place en championnat après leur défaite surprise face à Guingamp au SDF.
D’une certaine manière, la Coupe de la Ligue a tué sa grande sœur. Notamment en alourdissant un calendrier déjà bien chargé. On ne peut pas reprocher aux clubs de privilégier une compétition où quatre victoires vous envoient au stade de France. Du coup, la Coupe de France, malgré sa légitimité historique, sert à faire tourner les effectifs et souffler les jambes. Et peu dire que le spectacle proposé s’en ressent. Les instances du foot ont beau pondre des lois pour sauver les meubles, comme interdire aux clubs de présenter leur CFA, on sent bien que peu d’équipes jouent le coup à fond avant d’atteindre les quarts de finales. Ceci explique d’ailleurs pourquoi il n’y a pas une saison sans qu’une équipe pro ne se fasse sortir par des amateurs. Les seuls pour qui cette compétition a encore un sens ? Car la Coupe de France reste une formidable vitrine pour ceux que l’on appelle petit poucet. Aujourd’hui, on associe plus facilement Cendrillon à Schiltigheim, Libourne-Saint-Seurin ou Croix de Savoie qu’à une pantoufle de vair. La Coupe nationale a également permis à plusieurs entraîneurs de lancer leur carrière (Furlan, Hantz, sans oublier cet escroc de Lozano). Mais soyons honnêtes, ça n’est pas vraiment un argument pour aller au stade par ce temps là.
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