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«Une mention “Bien” à mes joueurs»

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«Une mention “Bien” à mes joueurs»

Manolo Preciado est l'entraineur du Sporting Gijon, la véritable révélation de cette Liga. Après avoir perdu sa femme et son fils tragiquement (cancer et accident de voiture), le moustachu des Rojiblancos est désormais un homme comblé. Entretien avec un bon gars à quelques heures du match retour de la Coupe du Roi entre le Sporting et le Recreativo Huelva.

Quel bilan faites-vous du début de saison de votre équipe ?

Je donne une mention “Bien” à mes joueurs. Si on m’avait dit en début de saison que nous aurions 16 points après avoir rencontré tous les gros du championnat, j’aurais signé tout de suite. En marge des points que nous avons déjà en championnat, je suis très content du jeu que nous développons. Mes joueurs me transmettent des bonnes sensations et il faut que ça continue comme ça. On fait un bon début de saison, donc forcément le bilan ne peut être que positif !

Justement est-ce que vos objectifs ont changé après votre bon début de saison ?

Non. Nous jouons toujours le maintien, moi je ne connais aucune équipe qui s’est sauvée avec 16 points en fin de saison. Nous sommes bien partis mais il ne faut pas qu’on s’endorme. Ce serait une erreur de notre part de nous croire plus beaux que nous sommes réellement. Je pense que le maintien va se jouer autour des 44 points, donc on en est encore très loin.

On dirait que vous ne voulez pas bercer dans l’euphorie…

Non, je suis juste réaliste. Il faut que nous fassions attention aux équipes qui sont derrière nous. Le maintien, c’est très important pour un petit club comme le notre. Bien sûr, si nous faisons les choses bien, on se fixera d’autres objectifs, mais il ne faut pas perdre le nord et s’éparpiller dans tous les sens. Avant de rêver à mieux, il faut assurer le maintien.

Quels sont les deux gros points forts du Sporting selon-vous ?

L’humilité et le réalisme. L’Atletico et Villarreal sont derrière nous. Je me méfie d’eux. Il faut qu’on évite de se relâcher bêtement parce que sinon on va avoir des gros problèmes. Il faut qu’on continue à jouer comme si nos vies en dépendaient !

L’année dernière, vous avez réussi à vous maintenir lors de la dernière journée. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

On a gagné en expérience. L’année dernière, sur les 24 joueurs que j’avais à ma disposition, il y en avait 18 qui n’avaient jamais joué en première division. La jeunesse et l’inexpérience se paient très cher en Liga. L’année dernière, nous étions inconsistants et très médiocres en défense. Le sauvetage à la dernière journée nous a ouvert les yeux. On a recruté dans le secteur défensif, on a gagné en expérience et en intelligence de jeu, et physiquement, les joueurs se sont enfin mis au diapason de la première division.

Et vous ? En quoi avez-vous changé depuis l’année dernière ?

Moi quand je parle de mes joueurs, je m’inclus dedans. Si on était inconsistants, c’est aussi à cause de moi. J’ai fait beaucoup d’erreurs, mais je pense que j’ai su me remettre en question. Si on n’était pas bons en défense, c’est aussi de ma faute, j’en suis conscient. Cette année, j’ai beaucoup travaillé sur l’aspect défensif et sur la manière de rendre mon bloc-équipe beaucoup plus compact. Le fait d’être des miraculés nous a ouvert les yeux sur nos points forts. Joueurs, entraineur(s), président, on s’est tous remis en question. L’an passé, on était trop offensifs. On oubliait de défendre nos cages. Désormais, ce n’est plus le cas. Nous sommes vigilants en défense, et nous savons nous projeter rapidement en attaque. Jusqu’à présent, nous avons visité le Camp Nou, Riazor, San Mames, qui sont des places fortes de la Liga. On a encaissé seulement 10 buts contre 30 à la même période l’année dernière. Dans le championnat d’Espagne, le jeu offensif est très important, mais si tu ne défends pas, les autres équipes te liquident. C’est le grand enseignement que nous avons tiré de la saison dernière.

Vous avez fait un bon match nul contre le Real. Est-ce que votre discours aux joueurs varie en fonction de l’adversaire que vous avez en face ?

L’année dernière, le Barça nous en avait mis 6, et le Real 7. Même si ça fait mal d’encaisser autant de buts, au final tu ne perds que trois points. C’est difficile, très difficile, de jouer contre le Real et le Barça, alors pour nous, faire un match nul contre le Real Madrid, c’est comme si on avait touché l’Euromillion. Ces deux équipes-là font partie d’une autre dimension. La guerre que doit mener le Sporting, c’est contre le reste des équipes de la Liga. Pour moi, une victoire contre Majorque ou Almeria, par exemple, c’est beaucoup plus important, car ce sont nos adversaires directs dans la lutte pour le maintien.

Qu’est-ce qu’il faudrait au Sporting pour qu’il devienne à moyen terme une équipe qui compte dans la Liga ?

De l’argent. Cette saison, nous n’avons pas gaspillé un euro dans les transferts. Il nous manque une capacité économique pour impulser un bond en avant. Le Sporting vit de sa Cantera, et des découvertes de joueurs méconnus mais qui ont beaucoup de talent. C’est le cas de Grégory Arnolin ou de De Las Cuevas (prêté par l’Atletico). Aujourd’hui, nous avons un club sain mais qui ne peut prétendre à autre chose qu’au maintien. J’espère que dans 10 ou 15 ans, nous jouerons la Champion’s League, mais pour l’instant, c’est du domaine du rêve.

Le Sporting est l’un des clubs historiques de la Liga. Quini, Ferrer…

(Il coupe) L’histoire du club est très jolie, mais c’est de l’histoire. Moi, ce que je vois, c’est que notre histoire récente, c’était la deuxième division pendant 10 ans. On a été au bord de l’extinction, donc c’est déjà un miracle que nous soyons aujourd’hui en première division. Il ne faut pas penser à l’histoire, mais au futur.

Vous avez le même caractère que Luis Fernandez. On vous l’a déjà dit ?

(Rires) C’est vrai que je vis les matchs à fond, mais Luis Fernandez est un très grand entraineur qui a eu beaucoup de succès. Il faut que je continue à travailler pour arriver à son niveau, mais je prends ça comme un compliment, d’autant que c’est quelqu’un que j’apprécie vraiment.

Comment vous définiriez-vous ?

Je suis quelqu’un de méthodique, mais j’aime bien rigoler. Quand je suis échaudé, il m’arrive de dire n’importe quoi, mais mon travail, ce n’est pas de faire rire le public ; mon travail, c’est de tirer le meilleur de mes joueurs.

Quels sont vos modèles comme entraineurs ?

J’ai été footballeur pendant 21 ans. J’ai appris beaucoup de bonnes et de mauvaises choses de mes anciens entraineurs. Vous savez, je n’ai jamais fait de stages d’entraineur, mais aujourd’hui, j’observe le travail des autres. Quelqu’un qui m’a beaucoup marqué, c’est Luis Aragones. Il est capable de tirer un groupe vers le haut, et ça c’est très important pour un entraineur. Mis à part lui, je regarde les entraineurs dont les équipes tournent très bien. Guardiola est une référence, le Milan de Sacchi, l’Ajax de Rinus Michels, et puis il y a Wenger, qui pour moi est un génie. J’essaie d’apprendre des meilleurs, mais c’est pas facile tous les jours ! (Rires)

Le Français Grégory Arnolin nous a dit que vous étiez très amis avec les joueurs. Il a même employé le terme de “père”. Ça vous touche ?

Il dit ça parce qu’il est titulaire ! (Rires) Je vais manger chez certains de mes joueurs quelques fois, mais ça s’arrête là. Après c’est vrai que je leur parle beaucoup, j’aime connaitre leurs problèmes. Je n’aime pas les dictateurs, mon truc, c’est la communication. Quand il n’y a pas de tabous, c’est mieux. Après quand je travaille, je suis très exigeant, casse-couille même ! J’ai l’affection d’un père pour mes joueurs, mais rassurez-vous, j’ai toujours un bâton dans la main pour les corriger s’ils font mal les choses ! (Rires)

L’année dernière, vous aviez affirmé que le Sporting n’était « ni le Bayer Leverkusen, ni la dernière merde de Ponce Pilate » . Vous vous situez où aujourd’hui ?

Entre les deux, mais on est plus proches du Bayer Leverkusen que de la merde de Ponce Pilate, c’est évident (Rires). Je suis très content de notre saison pour l’instant, donc ça me va.

Est-ce que la Coupe du Roi est un objectif pour vous ?

Moi j’adore cette compétition parce que c’est celle du KO. Si on voit qu’on peut créer la surprise, on ne va pas se gêner, mais je préfère qu’on se maintienne en Liga. L’année dernière, l’Athletic Bilbao nous avaient éliminés en quarts de finale un peu injustement, donc on verra bien. Après, si on tombe contre le futur champion d’Espagne, le Barça, ce sera cuit pour nous !

Un dernier mot ?

Profitez de la vie et du football. Au revoir ! (En français dans le texte)

Ben Old, un Néo-Zélandais sur le green

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