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- Ce qu’il faut retenir de la 29e journée
Une journée sans gagnant
Drôle de 29e journée de Ligue 1. Là où toutes les équipes de haut de tableau ont stagné, les lutteurs aguerris du maintien ont fait le plein de points. S'il n'y a donc aucun bouleversement au classement, on a été gâtés en images, entre le drôle Zlatan, l’énervé Rémi Garde, et le malheureux Sidney Govou.
Les Merlus, seuls gros poissons
C’est une première. Mis à part Lorient, aucune équipe du top 10 – et on peut même élargir au top 13 – ne s’est imposée en ce weekend de Ligue 1. Quand même dingue quand on sait que certains de ces gros avaient sur le papier de belles opportunités à saisir. Au choix, on a donc Marseille et Montpellier, tous deux tenus en échec à domicile par des équipes luttant pour le maintien, Ajaccio et Troyes. Lille a fait pire en perdant à domicile face à une équipe de la même trempe, Évian. Nice et l’OL pourront au moins fournir l’excuse du voyage : les Aiglons ont perdu sur la pelouse de la lanterne rouge Nancy quand Lyon était étrillé chez le promu Bastia. En gros, les gros ont déjoué. Dans ce contexte, le match nul entre le PSG et Sainté, seul choc entre deux équipes de tout haut de tableau, est le seul à respecter une certaine logique. Du reste, il n’y a qu’une exception donc, Lorient. Les Merlus se sont amusés, samedi, dans le derby breton face à Brest. Pas de quoi évoquer non plus une superbe opération, les Lorientais restant à distance de la zone Europe.
Salomon et l’émotion
Parmi les équipes qui ont déjoué, il y a donc Lille. Équipe en forme du moment qui restait sur cinq succès de rang avant de mordre la poussière samedi soir dans son Grand Stade face à plus faible, Évian. Sur cette rencontre, on ne pourra que souligner la prestation de Salomon Kalou. Un type qui a expérimenté toutes les émotions : la joie, d’abord, avec un premier but en tout début de match, qui place les siens sur la bonne voie. La tristesse ensuite, en plantant le contre son camp qui permet à Évian de prendre l’avantage. La satisfaction lorsqu’il se procure dans la foulée un péno. L’excitation, en sachant pertinemment qu’en cas de but sur ce pénalty, non seulement il se rachèterait de sa bévue, mais il permettrait aux siens de sauver la face. La culpabilité finalement lorsqu’il catapulte son tir au-dessus de la barre. Un sentiment qu’il doit encore éprouver en ce moment, alors que son club a manqué l’occasion de se rapprocher du podium.
Zlatan calme l’arbitre
À la fin de la rencontre Saint-Étienne-PSG qui a vu les Stéphanois refaire un retard de deux buts, Zlatan Ibrahimović est allé dire deux mots à l’arbitre de la rencontre, M. Gautier. Un type qui, entre parenthèses, a accordé gracieusement un péno aux Parisiens en première période avant d’oublier une faute de Brandão sur l’action du but de Clerc. C’est au sujet de cette dernière non-décision que Zlatan voulait converser avec l’homme en noir. Discussion semble-t-il agitée sur laquelle il reviendra au sortir du terrain après avoir balancé son maillot à Yohan Mollo : « On fait tous des erreurs, l’arbitre en fait aussi, nous sommes tous des humains. À la fin, c’était juste un simple dialogue. On n’a pas le droit de parler ? L’arbitre m’a demandé d’être calme, et je lui ai dit d’être calme lui aussi. » Normal.
Montpellier et Sochaux, même destin
À ne pas concrétiser ses occasions, on le regrette souvent aux trois coups de sifflets finaux. Montpellier et Sochaux l’ont appris ce weekend lors de leurs rencontres face à Troyes et Valenciennes. Le plus curieux, c’est que les deux clubs ont connu un destin tout à fait semblable : largement dominateurs, ils ont rapidement scoré – Charbonnier à la 7e, Boudebouz à la 8e minute – mais n’ont pas su aggraver le score par la suite, en dépit de nombreuses occasions. Un peu con, car ils ont tous deux encaissé des buts en seconde période, tous deux sur des situations de contre suite à des balles perdues bêtement au milieu de terrain. Pailladins comme Sochaliens garderont donc forcément un sentiment d’inachevé de cette 29e journée de Ligue 1. Et la sensation évidente d’avoir laissé filer bêtement deux points.
Les colères lyonnaises
Claqué ce weekend à Bastia (4-1), l’OL n’a pas bien joué. Du tout. À tel point que le coach Rémi Garde en a taillé ses joueurs en conf’ de presse : « On a attaqué la première mi-temps en dormant. Et puis, juste avant qu’on prenne ce premier but inadmissible, on avait eu 10-15 bonnes minutes, je pense que ce sont les seules du match. Et puis ce but qu’on encaisse… d’une naïveté digne d’une équipe de minimes. (…) J’ai envie de dire qu’on a pris l’eau de toute part, qu’on a pris une bonne claque, et qu’on n’a pas été au niveau, que ce soit individuellement, collectivement, offensivement, défensivement. Y a quand même pas grand-chose à retirer de positif. (…) L’équipe a donné le sentiment de s’être arrêtée de jouer à 3-1. Du moins, si équipe il y avait sur le terrain ce soir. » Pas plus tendre, le président du club Jean-Michel Aulas : « J’en veux personnellement à mes joueurs qui ont montré plus d’assurance dans les discussions individuelles, dans leur envie de négocier leurs contrats, que dans la solidarité sur le terrain. » Si après de telles punchlines, il n’y a pas remise en question…
Govou, la fin ?
C’est l’image crade de la journée. Et inquiétante, aussi. Entré en jeu à la 75e minute de la rencontre face à Lille, Sidney Govou s’est fait mal, en toute fin de rencontre suite à un duel avec Lucas Digne. L’ancien international est sorti sur civière, victime, comme on l’apprendra plus tard, d’une fracture de la rotule. Une grosse blessure nécessitant une opération, prévue ce mardi. S’ensuivront six longs mois de rééducation. Une absence qui pour un joueur de 33 ans pourrait peut-être signifier une fin de carrière anticipée. D’autant que Govou arrive en fin de contrat avec l’ETG…
Par Alexandre Pauwels