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Une histoire de défense nationale

Par Maxime Brigand
Une histoire de défense nationale

C'est le plus gros chantier en cours. Une sorte de débat éternel. Alors que l'animation offensive de l'équipe de France semble dessiner de premières assurances à quelques semaines du début du championnat d'Europe, le secteur défensif pose aujourd'hui question avec un flottement inquiétant. L'heure des choix, c'est maintenant.

L’expression est bien connue. Le haut niveau se joue sur « des détails » . Et certains succès ne peuvent effacer la manière. Vendredi soir, dans les couloirs de l’Amsterdam ArenA, Didier Deschamps a insisté pour rester dans la mesure, a parlé de gestion, de « fautes d’inattention » , et Christophe Jallet, lui, a expliqué que le sélectionneur avait haussé le ton dans le vestiaire. Histoire de remettre la tête à l’endroit d’une défense qui inquiète. Le défenseur lyonnais parle « d’un avertissement sans frais » , mais le problème est plus profond. Comme un chantier interminable, débuté il y a maintenant plusieurs années, dans un secteur qui cherche encore sa marque de caractère et un réel patron. Face aux Pays-Bas (3-2), l’équipe de France n’aurait jamais dû douter face à la faiblesse de son adversaire, à qui elle a donné l’occasion de revenir dans le match. Par un mauvais placement, une légèreté dans le duel, un déficit dans l’impact physique ou un marquage lâché. Les Oranje sont revenus dans la rencontre sur une faute de marquage majeure de l’axe Koscielny-Varane, laissant Luuk de Jong réduire l’écart du bras avant de laisser Ibrahim Afellay égaliser seul à l’entrée de la surface. L’image est symptomatique d’un manque de communication et d’entente. L’Euro n’est que dans 74 jours et un favori sans défense n’est pas un favori. La colère de Mandanda – qui pensait être tranquille loin de Marseille – sur l’égalisation batave en est une mise en exergue.

Varane, jeune cadre sans dynamique

Face au 3-5-2 installé par Dirk Franciscus Blind, Didier Deschamps avait décidé, sans surprise, de dessiner une défense à quatre Jallet-Varane-Koscielny-Évra. C’est une constante du 4-3-3 tricolore avec les interrogations qui l’accompagnent. La question tient du choix des hommes, mais aussi du réservoir, d’abord. Vendredi, la France a perdu le fil de sa rencontre lorsque Patrice Évra a cédé sa place à Lucas Digne, lâche dans le marquage et dépassé sur la vitesse. Ces deux hommes devraient être du groupe pour le championnat d’Europe au poste de latéral gauche, sauf si Deschamps préfère finalement Kurzawa (2 sélections) lors de sa découpe de mai. Le choix ne serait pas discutable et probablement peu discuté tant les performances du latéral parisien impressionnent cette saison, malgré un temps de jeu lesté d’un Maxwell pas simple à déloger au PSG. La donne est similaire côté droit où Christophe Jallet devrait avoir sa place aux côtés de Bacary Sagna sans que cela ne rassure quelqu’un. Pour le coup, là, on touche à la faiblesse du réservoir français qui ne possède pas, sur le poste, une référence internationale comme peut l’être Évra à gauche, et ce, depuis Willy Sagnol, soit huit ans quand même.

Reste que la principale courbe d’interrogations entoure la défense centrale française. Individuellement, les hommes en place ont des références, mais questionnent. Appelé à devenir le patron de la future garde bleue, Varane en est le plus bel exemple, englué dans une saison où ses titularisations sont dues aux blessures de Pepe et qui semble avoir pris du retard sur le Portugais. Sa progression est stagnante, et le gamin multiplie des erreurs qu’il ne faisait pas hier, à l’image de sa déroute de février contre Bilbao (4-2). Pire, Varane semble avoir perdu l’assurance qu’il dégageait encore il y a quelques mois et qui faisait de lui un leader naturel. Didier Deschamps en avait fait son défenseur numéro un, une sorte d’incontestable, mais la question du jour n’est plus qui va accompagner Varane, mais Raphaël est-il vraiment indiscutable ? Le débat semble mûrir dans les têtes, dont celle du sélectionneur qui pourrait être amené à faire des tests contre la Russie, mardi, notamment en lançant Sakho ou Mathieu.

De la nécessité de l’impact

Le problème est double, car si le défenseur du Real pose question, son ami à crête reste un sujet de doutes également. Si Laurent Koscielny claque probablement sa meilleure saison en Angleterre, certains parlant même de lui comme le « meilleur défenseur de Premier League » , sa prestation face aux Pays-Bas a rappelé que le patron d’Arsenal pouvait lâcher à un moment X ou Y. Là aussi, c’est une question de détails, et le haut niveau n’offre pas de place au relâchement. Le défi russe devrait être un révélateur concernant ce qu’on appelle l’attention. Comme un gros contrôle qu’il ne faut pas rater au risque de voir souffler la concurrence. Car dans le détail, la France pêche avant tout dans l’impact défensif, dans le duel et le combat. Un secteur où la présence de Mamadou Sakho et de son totem d’immunité ukrainien pourraient être utiles. Si Sakho n’est pas le plus élégant, ni le plus beau à regarder, il est un défenseur de défi qui ne lâche pas un affrontement physique. C’est ce que l’on attend d’un leader, probablement ce qu’il a manqué, aussi, par moments vendredi soir.

Le trio Varane-Sakho-Koscielny est quasiment assuré d’avoir sa chambre à Clairefontaine en juin. Reste à savoir qui sera aligné contre la Roumanie, le 10 juin, et comment. Aujourd’hui, un duo Varane-Sakho est ce qui apporte le plus de garanties, même si l’impact aérien de Koscielny pourrait être difficilement dispensable. Reste un quatrième homme à installer dans la vie de groupe et dans un rôle de substitute. Mathieu ? Le défenseur du Barça semble en avance sur les autres, du fait de sa présence dans le groupe France cette semaine et alors que Laporte a terminé sa saison dans les larmes jeudi dernier avec les Espoirs. Une surprise Umtiti est encore possible et plausible, alors que la possibilité avait fait rire le sélectionneur en octobre dernier. Sauf que Big Sam a relevé à la force de ses performances un OL boitillant derrière et qu’il peut aujourd’hui frapper à la porte des Bleus avec le sourire. Le tout dans une recherche de l’équilibre parfait, pour que le jeu en mouvement ne laisse plus sa place à la gestion. Ou à la tentative de gestion. Les succès passés du foot français ont tenu à une défense solide, comme une marque de fabrique. La parole est à la défense maintenant. Le brouillon doit être rendu au propre.

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Les Pays-Bas et l’Allemagne se neutralisent
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Par Maxime Brigand

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