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Une bonne branlée espagnole pour les Bleuets

Par Clément Gavard
Une bonne branlée espagnole pour les Bleuets

La réussite a ses limites. Après une phase de poules décevante dans le jeu, les Bleuets auront été incapables d'élever leur niveau de jeu en demi-finales, subissant la loi d'une Espagne largement supérieure dans tous les domaines (1-4). Messieurs, par ici la sortie !

Espagne 4-1 France

Buts : Roca (28e), Oyarzabal (45e+5 sp), Olmo (47e) et Mayoral (66e) pour la Rojita // Mateta (16e sp) pour les Bleuets.

Il paraît que le pragmatisme est à la mode dans le football français, où le romantisme n’est pas toujours le bienvenu. Sauf qu’après avoir rempli un double objectif (une qualification pour les demi-finales de l’Euro Espoirs et les JO 2020), les Bleuets étaient invités à proposer autre chose dans le jeu pour faire tomber l’Espagne sur le chemin de la finale. Résultat, les jeunes Français ont été dépassés techniquement et tactiquement par des Espagnols largement supérieurs (4-1). Rideau !

Douche froide

Pour faire bouger les choses, Sylvain Ripoll avait opté pour un système évolutif entre le 4-4-2 et le 4-3-3 en fonction des phases défensives et offensives, comptant notamment sur l’activité d’Aouar et Guendouzi au cœur du jeu. Mais l’Espagne impose un rythme élevé d’entrée et Firpo tente une première incursion sur son côté gauche, mais son centre est coupé par Upamecano (5e). Sous un soleil de plomb à Reggio Emilia, les Bleuets ne prennent pas encore l’eau et bénéficie d’un enchaînement heureux : l’arbitre ne signale pas une main litigieuse de Ballo-Touré dans la surface, avant de désigner le point de penalty dans l’autre camp pour une faute de Firpo sur Reine-Adelaïde. Et c’est Mateta, préféré à Dembélé à la pointe de l’attaque, qui s’occupe de le transformer (1-0, 16e), avant de voir Siviera lui enlever un doublé dans la foulée (17e). Dans le milieu, c’est ce qu’on appelle un tournant.

Car la rencontre va rapidement prendre une nouvelle tournure entre la blessure de Dagba (23e) et l’affirmation de la supériorité espagnole dans le jeu. Bernardoni sauve d’abord les meubles avec une belle parade devant Fornals (27e), puis Ballo-Touré lâche Roca au marquage sur le corner suivant et le portier nîmois est battu en deux temps par le milieu espagnol (1-1, 28e). Ripoll avait indiqué qu’il fallait tenir le ballon pour « moins souffrir » contre l’Espagne. Raté, la Rojita affiche plus de 60% de possession en première période et se permet de prendre l’avantage au bout du temps additionnel. Cette fois, l’arbitre siffle contre les Bleuets pour une légère poussette de Konaté dans la surface, et Oyarzabal fait le boulot face à Bernardoni (2-1, 45e+5). Le début de la fin.

La leçon espagnole

Le second acte est un récital espagnol devant des Bleuets ne pratiquant pas vraiment le même sport. Le ton est donné dans les premières secondes, la Rojita profitant de l’apathie défensive des Français pour faire parler la fluidité de son jeu. Bien servi par Oyarzabal, l’excellent Fabián Ruiz centre en retrait pour Olmo, qui ne laisse aucune chance à Bernardoni (3-1, 47e). Un nouveau coup sur la tête déjà bien abîmée de la bande à Ripoll, dépassée à tous les niveaux. La suite ressemble plus à un calvaire qu’à un match de football pour les Espoirs : aucune réaction et une incapacité à enchaîner trois passes ou combiner intelligemment dans le camp adverse.

En face, le bloc espagnol ne tremble pas, et Mayoral se distingue quelques secondes après son entrée en jeu. L’attaquant du Real Madrid, prêté à Levante cette saison, perd son premier duel face à Bernardoni (65e), avant d’être à la réception d’un amour de passe de l’extérieur du pied de Fornals pour envoyer un missile au fond des filets (4-1, 66e). Le foot n’est pas vraiment cruel lorsqu’il est logique, la réaction des Bleuets se limitant à une frappe lointaine d’un Aouar qui sera passé à côté de son Euro. Et l’addition aurait pu être plus salée sans le sauvetage de Ballo-Touré sur sa ligne après un lob astucieux de Soler (90e). Après la finale perdue en 2017, l’Espagne aura le droit à une revanche contre l’Allemagne, dimanche à Udine. Et les Bleuets, eux, seraient bien inspirés de prendre quelques notes devant leur télé.


Espagne (4-2-3-1) : Sivera – Aguirregabiria, Vallejo, Núñez, Júnior Firpo – Roca, Ruiz (Merino, 85e) – Olmo, Ceballos (Soler, 74e), Fornals – Oyarzabal (Mayoral, 63e). Sélectionneur : Luis de la Fuente.

France (4-4-2) : Bernardoni – Dagba (Amian, 23e), Konaté, Upamecano, Ballo-Touré – Reine-Adelaïde, Guendouzi, Tousart (Dembélé, 58e), Aouar – Ikoné, Mateta (Thuram, 71e). Sélectionneur : Sylvain Ripoll.

Dans cet article :
Trois nouvelles têtes débarquent avec la sélection espagnole
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Par Clément Gavard

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