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- Ce qu’il faut retenir du week-end
Un week-end de sensibles en Europe
Des adieux, des heureux, des titrés, des vaincus... Le week-end européen a été chargé en émotions et, comme souvent, c'est Franck Ribéry qui a pris l'affiche.
L’équipe du week-end : Manchester City
Les chiffres, d’abord. Jamais une équipe anglaise n’avait remporté plus de cinquante matchs sur son sol lors d’une même saison. Jamais une équipe anglaise n’avait réussi à gagner, sur une même année, le championnat, la FA Cup et la League Cup. Aucune équipe anglaise n’avait réussi à remporter une finale de FA Cup par six buts d’écart depuis Bury, contre Derby County, le 18 avril 1903. Oubliez tout : Manchester City est passé par là, et a tout détruit sur son passage. Et Pep Guardiola prévient : « Cela n’aurait aucun sens de rester là où nous en sommes. Nous devons continuer à progresser. » Ce qui nous amène au nœud du moment : comment faut-il regarder ce Manchester City ?
Tout simplement comme quelque chose qui arrive tous les dix, quinze ou vingt ans. On parle bien d’un monstre à part, d’un truc qui a avalé cette saison 43 des 51 matchs nationaux qu’on lui a présentés, qui n’a glissé qu’une fois depuis Noël et qui ne cesse, chaque semaine, de grossir, encore et encore. Personne ne sait jusqu’où ce City ira. Peut-être ne touchera-t-il jamais les grandes oreilles, mais il a déjà changé l’histoire de son pays. Un mot sur sa victime du jour, car Watford n’a pas fait un mauvais match et aurait même pu mener au score : sur les trois dernières saisons, les Hornets ont affronté City sept fois. Résultat ? Sept défaites et un score combiné de 30-4. Un monstre, on disait.
Le colosse du week-end : Franck Ribéry
« Maintenant, je m’en vais. » Monstre toujours, mais en fin de course, ce qui ne veut pas dire qu’il a trébuché. Pas le genre du type. Non, samedi, Franck Ribéry est tout simplement devenu le joueur le plus titré de l’histoire de la Bundesliga (neuf titres) au moment où le Bayern dérouillait Francfort (5-1) et accrochait une 28e Buli à son palmarès. Surtout, Franck l’a fait à sa manière, soit le jour de son dernier match à Munich et en s’offrant un but à son image (slalom + ballon piqué sur Trapp) à dix-huit minutes de la fin. Avant ça, le bonhomme a lâché quelques larmes alors qu’il recevait un bel hommage aux côtés de Robben et Rafinha et avait pris le temps d’enregistrer comme il faut chaque image. Au bout, il faudra en garder une : celle d’un génie éternel et incompris devenu héros à vie dans un pays qui n’est pas le sien. Putain de légende.
La frustration du week-end : Getafe
L’histoire était belle, la fin a quelque chose de presque cruel. Placé tout au long de la saison et alors qu’il a rendu le meilleur exercice de son histoire (5e), Getafe va devoir se contenter d’un ticket pour la Ligue Europa après son nul du week-end (2-2) face à Villarreal. Quoi, Getafe ?! Oui, Getafe, le même Getafe qui possédait il y a quelques années la pire affluence de Liga (ce qui avait poussé le club à créer une application de rencontres spécialement dans son stade), dont tous se cognaient pas mal, qui galérait chaque saison… et qui a été (re)transformé par José Bordalás. Onze ans après avoir disputé un quart de finale de Coupe de l’UEFA contre le Bayern (3-3, 1-1), les Madrilènes ont même longtemps cru pouvoir accrocher la Ligue des champions, mais une fin de saison compliquée (une victoire sur les cinq derniers matchs) a laissé Valence revenir et faire le break lors de la trente-huitième journée en allant s’imposer à Valladolid (0-2). Amer.
La décla du week-end : Massimiliano Allegri
Week-end pour les cœurs en mousse en Italie. Si la retraite de Sergio Pellissier a fait chialer tout Vérone, Massimiliano Allegri, lui, devait donner des explications après l’annonce de son départ de la Juventus. Extraits : « Le moment était venu de se séparer, de la meilleure des façons. On a parlé, discuté, et chacun a donné son avis sur le futur et sur ce qu’il faut pour la Juve. Le club a jugé que le mieux était que je ne sois plus l’entraîneur. Je vis ce moment avec sérénité. Dans la vie professionnelle, il y a des moments où on se sépare, c’est physiologique. » Et il y a surtout des moments où votre patron vous demande de dégager. Il n’en fallait pas plus pour faire naître la millième rumeur reliant Antonio Conte à un club.
Le but du week-end : Haris Seferović
Benfica n’avait besoin que d’un point pour dégager pour de bon le FC Porto de sa route. Résultat ? Les Lisboètes ont préféré prendre une autre voie : celle de la démolition face à Santa Clara (4-1). Il s’agit là du trente-septième titre de l’histoire du club, déclenché notamment par ça…
? Haris Seferović inscrit un superbe but pour le 1-0 dans le match du titre pour Benfica. 22e réussite de la saison pour le Titan du Lac des Quatre-Cantons #SLBCDSC pic.twitter.com/Onb0rQpHYx
— HoppSuisse ?? (@HoppSuisse) 18 mai 2019
Vous avez raté Real-Betis et vous n’auriez pas dû
Pour voir le Betis venir s’imposer pour la deuxième année consécutive au Bernabéu, Zinédine Zidane est dans une situation plus que jamais bordélique avec Gareth Bale, mais aussi Quique Sétien une dernière fois sur le banc sévillan. Cette fois encore, c’était beau, c’était chouette, risqué et maîtrisé, et c’est tout ce que l’on retiendra au bout d’une saison finalement assez anecdotique pour les deux clubs : les chantiers peuvent commencer.
Et sinon…
… pour la première fois de l’histoire, les cinq grands championnats européens ont conservé leur champion. Peut-être aussi car, Premier League à part, les crus n’étaient pas si bons que ça.
… après des années de galère, Paderborn revient en Bundesliga, un an après avoir pris l’ascenseur entre la 3. Liga et la 2. Bundesliga. Costaud.
… joueur le mieux noté de FIFA 2003, Matteo Brighi a inscrit face au Torino (4-1) le but le plus rapide d’un remplaçant cette saison (29 secondes).
… intouchable sur le terrain de Sassuolo samedi (0-0), Antonio Mirante est le gardien d’Europe qui aura eu le meilleur pourcentage de clean sheet cette saison (60%, 6 en 10 rencontres disputées).
… Galatasaray a plié la course au titre en Turquie en battant Başakşehir (2-1) dimanche dans une rencontre marquée par des embrouilles et une interruption. Simple, classique.
… Pedro Lopéz a fait ses adieux à Levante. Et ça fait bizarre.
¡Hoy es un gran día! Queremos que soñéis y nos hagáis soñar ?.El gran capitán Pedro López en nombre de todo el levantinismo tiene un mensaje antes de la gran batalla. ¡À por ellos ? @LUDfutbolsala ! pic.twitter.com/YpecoMJKfM
— Levante UD ? (@LevanteUD) 19 mai 2019
Par Maxime Brigand