- Portugal
- Superliga
- 27e journée
Un titre, trois prétendants
Après la qualification du Sporting en Europa League jeudi dernier, et le passage devant la France à l'indice UEFA, la fête se poursuit ce week-end au Portugal, puisque les quatre gros vont s'entretuer. Le Sporting Braga reçoit Porto samedi alors que le vrai Sporting recevra Benfica lundi à l'Estadio de Alvalade. L'enjeu, c'est le titre. La question sera de savoir si la Liga Sagres va encore changer de leader aujourd'hui.
La saison 2010-2011 du championnat portugais est loin, très loin. A voir la tournure que prend la fin de l’exercice de 2012, c’est un peu comme si elle n’avait jamais existé, comme si Villas-Boas n’avait jamais été là et comme si Porto n’avait jamais relégué Benfica, deuxième l’an passé, à 19 points d’un titre inaccessible. Lors de la dernière décennie, la lutte pour le Graal a rarement été aussi serrée qu’aujourd’hui. Porto, Benfica et Braga se tiennent, dans l’ordre, en deux points, à cinq journées de la fin, et surtout à l’heure d’attaquer l’un des ultimes tournants de la saison.
Sporting Braga – FC Porto (Samedi 21h30)
Leonardo Jardim n’a plus peur. Maintenant, il le sait, son équipe fait flipper n’importe qui au Portugal depuis son incroyable série de 13 victoires consécutives. C’est d’ailleurs pour ça que Benfica a manifesté tant de joie après avoir battu les Minhotos la semaine dernière à la Luz. Ceci étant, Jardim sait aussi que s’il ne veut pas dire adieu au titre, il doit au moins arracher un nul contre le FC Porto, qui, malgré une prestation satisfaisante à Olhanense et sa première place au classement, se trouve dans la tourmente. Le vrai faux licenciement de Vitor Pereira a circulé cette semaine dans la presse portugaise histoire de ternir un peu plus l’image déjà bien érodée du champion en titre. Si Pinto da Costa a immédiatement nié l’intox, ajouté que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes dans sa baraque et que tous étaient unis autour de l’entraîneur, il n’en demeure pas moins que Pereira est sur la sellette. Les supporters le désignent comme l’un des pires entraîneurs de l’histoire de Porto et contestent la majorité de ses choix, comme celui de laisser Rolando dehors la semaine dernière face à Olhanense. Le niveau de ce dernier est médiocre depuis le mois de janvier et c’était, semble-t-il, la meilleure décision à prendre.
Pourtant, sous pression, Vitor Pereira est bien parti pour revenir sur son choix et aligner l’international portugais contre Braga, au détriment d’une charnière Maicon-Otamendi plutôt convaincante. Quoi qu’il en soit, dans le camp adverse, il va falloir un meilleur Lima que contre Benfica pour inquiéter la meilleure défense de Liga Sagres. La tâche semble cependant moins insurmontable que face à Benfica. Certes Leonardo Jardim et ses hommes ont été stoppés dans leur élan par les encarnados le week-end dernier, mais ils auront samedi en face d’eux un adversaire diminué par l’absence de son homme-clé Fernando, remplacé par le volontaire mais moins performant Steven Defour. Hugo Viana et Mossoro, brillants à la Luz, devraient donc s’infiltrer plus aisément dans l’entrejeu de Porto afin d’épauler Lima, qui n’aura plus d’excuses en cas de match foiré. Son duel à distance avec Hulk fera parti des grandes attractions du soir à l’Estadio Axa, où seront présents des superviseurs du PSG, de Manchester United et Hambourg.
Sporting Lisbonne – Benfica (Lundi 21h15)
Le derby du Nord en apéro, celui de Lisbonne pour digérer le chocolat. Au Portugal, on ne joue pas le dimanche de Pâques, et ça tombe bien parce que Benfica et le Sporting sortent, avec plus ou moins de succès, d’une éprouvante semaine européenne. Les leões disposeront d’un jour de récupération en moins par rapport à leurs rivaux, mais ne partiront pas pour autant désavantagés, car Jorge Jesus sera privé de pas mal de joueurs, notamment Pablo Aimar, dont la suspension a été confirmée cette semaine. Et vu la forme récente du gaillard, c’est un vrai problème pour le blond de Benfica. Mercedi, Aimar a ridiculisé le milieu et la défense de Chelsea, à base de petits ponts, crochets, sombréros et passes de génie. Tout le jeu se faisait à partir de lui, et si les « encarnados » ont aussi bien joué même à dix sur le terrain, c’est en grande partie grâce à son meneur de jeu. En revanche, Jorge Jesus va enfin avoir à sa disposition une défense digne de ce nom. Garay et Jardel ont reçu le feu vert de la part du staff médical pour lundi, et Luisao pourrait également refaire son retour sur la pelouse de l’Estadio de Alvalade.
Outre cela, la prestation héroïque de Stamford Bridge ajoutée au succès de la semaine passé contre Braga apportent un gros plus dans la tête des Benfiquistas, bien que de l’autre, le Sporting de Sa Pinto soit également très en forme. Grâce à l’ancien attaquant local, le club lisboète est qualifié pour les demies de la C3, une première depuis 2005. Encore plus rassurant pour les supporters « sportinguistas », depuis l’arrivée du nouvel entraîneur, les leoes ont gagné tous leurs matchs à domicile. Même si le Sporing n’a plus grand chose à gagner ni à perdre en championnat à l’inverse de Benfica ce derby de la capitale entre deux rivaux adeptes du beau jeu, s’annonce explosif sur le terrain, avec un joli duel de gardiens à prévoir entre les excellents Artur et Rui Patricio. Et dans les tribunes, il faut croiser les doigts pour qu’il n’y ait pas d’incendie cette fois-ci…
Par William Pereira