Brighton & Hove Albion : digérer la déception
Le surnom : Les
Seagulls (traduction : les Mouettes)
Le palmarès : Néant au plus haut niveau.
Plus beau frisson : Une finale de FA Cup perdue face à Manchester Utd sur
replay en 1983 (2-2, 0-4).
La dernière fois en élite : Saison 1982/1983. Une éternité.
Le coach : Chris Hughton, en poste depuis 2014, un entraîneur qui n’avait jusqu’à présent pas fait grosse impression (Newcastle, Bimingham City et Norwich pour les dernières expériences), mais qui a su bien redresser la barre à Norwich depuis son arrivée à Brighton, en lieu et place de Sami Hyypiä.
La saison régulière : Une défaite avant les fêtes de fin d’année, une défaite après, et entre les deux, un gros passage à vide (4 défaites, 3 nuls, 0 victoire entre mi-décembre et mi-janvier) : la saison régulière des
Seagulls est facile à lire. Depuis l’entame et jusqu’à l’épilogue le week-end dernier, ils ont toujours évolué en haut de tableau, mais ne sont jamais parvenus à s’installer aux deux premières places directement qualificatives pour la Premier League de toute la phase retour.
L’atout numéro 1 : Brighton & Hove Albion a terminé la saison meilleure attaque de Championship, à égalité avec le champion Burnley. L’équipe, disposée le plus souvent en 4-4-2, dispose d’un atout offensif intéressant en la personne de l’Israélien Tomer Hemed, 17 buts marqués depuis l’été dernier. Son récent bilan plaide aussi pour elle puisqu’elle a marqué au moins un but sur ses dix derniers matchs (7 victoires, 2 nuls).
Le point faible : La déception de la dernière journée de saison régulière samedi dernier a pu laisser des traces. Lors de la «
finale » pour la montée sur la pelouse de Middlesbrough, les locaux sont parvenus à assurer une promotion directe en arrachant le match nul face à des
Seagulls qui ont pu y croire, en revenant à 1-1 plus d’une demi-heure avant la fin, mais sans parvenir à marquer le deuxième but synonyme de victoire et de deuxième place arrachée dans le
money time. Cet interminable marathon qu’est le Championship est vraiment cruel, et la fraîcheur mentale peut compter sur la fin. Or, des quatre qualifiées pour les
play-offs, pas dit que Brighton soit l’équipe la plus enthousiaste à les disputer, elle qui a pu rêver de pouvoir s’en dispenser…
French compatible ? Un Français dans l’effectif depuis cet hiver : Anthony Knockaert, ancien Guingampais qui avait réussi ses débuts en Angleterre avec Leicester, avant de perdre sa place de titulaire la saison de la montée des
Foxes en Premier League et qui sort d’une expérience ratée avec le Standard de Liège. Il s’est bien relancé avec les
Seagulls, dont il est devenu l’un des atouts offensifs majeurs.
Une raison de les voir monter : Parce que ça ferait plaisir de voir cette jolie cité balnéaire en Premier League. Brighton est une ville historique de tourisme et de villégiature pour les Londoniens, théâtre des affrontements entre mods et rockers dans les
sixties, aujourd’hui prisée des hipsters avec son festival, ses bars-concerts et sa large scène musicale : Electrelane, Pipettes, Macabees, Kooks, Bat for Lashes, sans oublier le daron Fatboy Slim, grand fan des
Seagulls.
Sheffield Wednesday : Hillsborough l’attend tellement…
Le surnom : Les
Owls (traduction : les Hiboux)
Le palmarès : Très joli, mais il commence à sérieusement sentir la naphtaline : 4 championnats entre 1903 et 1930, 3 FA Cup entre 1896 et 1935, ainsi qu’une League Cup en 1991.
La dernière fois en élite : Saison 1999-2000, avec une 19
e place à la clé. Depuis, Wednesday a fait le yo-yo avec la League One et c’est la première fois qu’il accède aux
play-offs de promotion en Premier League.
Le coach : Carlos Carvalhal, Portugais de 50 ans. En poste depuis moins d’un an, il a succédé à Stuart Gray et est le premier entraîneur non-britannique de la très longue histoire de Sheffield Wednesday. Une première plutôt réussie avec cette qualification historique des
Owls pour les
play-offs de PL. Carvalhal s’appuie sur quelques compatriotes pour réussir sa mission de faire remonter ce club historique en élite : Lucas João, Marco Matias, José Semedo, sans oublier le Français Vincent Sasso et le Sénégalais Modou Sougou, qui ont eux aussi évolué en Liga Nos par le passé.
La saison régulière : L’entame a été compliquée, avec une seule victoire acquise lors des sept premières journées et une 19
e place mi-septembre. Depuis, c’est très correct, même si les
Owls n’ont jamais été en mesure de viser les deux premières places directement qualificatives, la faute à quelques défaites évitables contre des équipes moins bien classées (MK Dons, Rotherham, Preston, Bristol…). Au moins ont-ils su assez vite ces dernières semaines garder une bonne marge de distance avec les autres candidats aux
play-offs (Ipswich, Cardiff, Birmingham…).
L’atout numéro 1 : Sa solidité dans son stade d’Hillsborough est un atout non négligeable pour mettre la pression sur son adversaire des demi-finales, Brighton, dès le match aller. Depuis fin août, Wednesday n’a perdu qu’une fois à domicile (face à Rotherham début mars), un accident de parcours dans une enceinte qui a accueilli en moyenne plus de 22 000 spectateurs depuis le début de la saison.
Le point faible : À l’issue de la saison régulière, 15 points séparent Sheffield de son adversaire en demi-finale des
play-offs, Brighton. C’est dire l’avantage présumé des Mouettes sur les Hiboux dans cette double confrontation, qui plus est avec un match retour à Brighton. Double confrontation qui pourrait se jouer d’un rien : les trois dernières rencontres entre ces deux équipes se sont soldées par des 0-0.
French compatible ? Deux Français dans l’effectif depuis que Claude Dielna s’est envolé en Slovaquie. En délicatesse avec un genou, Vincent Sasso a trouvé le moyen de dégainer quelques jolies prestations, mais reste derrière la paire Loovens-Lees. Un temps prêté à Wolverhampton, Jérémy Helan, lui, joue le rôle de doublure dans le couloir gauche.
Une raison de les voir monter : Parce que merde, cette ville de Sheffield, un temps capitale industrielle de l’Angleterre, mérite d’avoir un club en Premier League. Et si ce n’est pas Sheffield United, ce doit être Sheffield Wednesday, une institution du football outre-Manche avec ses 66 saisons en élite. Parce que Chris Waddle, Trevor Francis, Benito Carbone et Paulo Di Canio. Parce que Jonny Greenwood, les Arctic Monkeys et Jarvis Cocker. Et aussi parce Fernando Forestieri est probablement un des joueurs les plus sexys de Championship.
Sheffield Wednesday/Brighton & Hove ce vendredi soir, match retour à Brighton lundi
Hull City : des tigres dans l’ascenseur
Le surnom : Les
Tigers
Le palmarès : Néant en élite. Plus gros frisson : une finale de FA Cup perdue en prolongation en 2014 face à Arsenal (2-3), alors que l’équipe menait 2-0 après moins de 10 minutes de jeu…
La dernière fois en élite : La saison dernière. Les Tigres ont une fâcheuse tendance à faire l’ascenseur depuis leur première montée historique en Premier League : relégation en 2010, remontée en 2013, relégation en 2015…
Le coach : Steve Bruce est en poste depuis 2012. Avec sa tronche de tenancier d’un bar PMU, l’ancien capitaine de Manchester United au début des années 90 est une figure du football anglais, même s’il a passé toute sa carrière d’entraîneur chez des
underdogs du Royaume : Sheffield United, Huddersfield, Wigan, Palace, Birmingham, Sunderland et donc Hull, qu’il était parvenu à faire remonter en PL dès sa première saison en poste, sans réussir toutefois à le maintenir plus de deux saisons.
La saison régulière : Du haut de tableau, rien que du haut de tableau : étant donné son parcours depuis l’été dernier, rien d’étonnant à voir Hull City jouer encore la montée au printemps. Les
Tigers ont même été leaders du championnat pendant 9 journées au total, mais ils ont un peu coincé sur la fin face à des adversaires directs. Le bilan reste néanmoins très correct avec la 4
e attaque de Championship et la 2
e défense, à égalité avec le champion Burnley.
L’atout numéro 1 : Possible que l’on parle là de l’équipe la plus complète des quatre candidats à la montée. Sa défense est solide, son milieu expérimenté (Huddlestone, Livermore, Elmohamady…) et son attaquant uruguayen Abel Hernández en est à 20 buts depuis le début de saison. C’est cohérent, costaud, et ça n’a perdu qu’un seul de ses 23 matchs à domicile…
Le point faible : L’ascendant psychologique de son adversaire Derby County est évident : la dernière confrontation entre les deux équipes remonte seulement à début avril et Derby avait balayé les
Tigers 4-0. Même sur la pelouse de Hull, lors de la phase aller, c’est Derby qui s’était déjà imposé 2-0. Putain de bête noire.
French compatible ? Un Franco-Sénégalais dans l’effectif : Mohamed Diamé, deuxième meilleur buteur du club avec 9 réalisations, même s’il évolue au milieu de terrain. Le joueur formé à Lens est arrivé à Hull en 2014 en provenance de West Ham.
Une raison de les voir monter : Parce que Bernard Mendy a pu y découvrir la Premier League. Ou plutôt l’inverse : parce que la Premier League a pu découvrir Bernard Mendy. C’est là aussi qu’Hatem Ben Arfa a tenté de se relancer. Bon ok ça n’avait pas fonctionné, mais c’était quand même bien tenté.
Derby County : en mémoire de Brian Clough
Le surnom : Les
Rams (traduction : les Béliers)
Le palmarès : 2 titres nationaux en 1972 et 1975, 1 FA Cup en 1946, 1 Charity Shield en 1975. Pas si mal.
La dernière fois en élite : Saison 2007/2008, et ce fut particulièrement pénible : une dernière place à l’issue de cette saison alors que le club était tout juste promu, 1 victoire en 38 journées, – 69 de différence de buts, 11 points… La cata. Même Aston Villa cette saison a fait mieux.
Le coach : La stabilité n’est pas le point fort de Derby County ces derniers temps. Steve McClaren viré il y a un an, son remplaçant Paul Clement s’est lui-même fait dégager en février. Depuis, c’est la solution interne qui a été privilégiée avec la nomination de Darren Wassall, qui s’occupait jusqu’alors de la formation. Il n’est pas parvenu à atteindre les ambitieux objectifs de la direction, à savoir une promotion directe en Premier League.
La saison régulière : Derby County est progressivement monté en puissance et au classement durant toute la phase aller, jusqu’à atteindre la première place, pour finalement perdre 8 fois en 2016 et se faire irrémédiablement distancer au classement par Burnley, Middlesbrough et Brighton. L’inconstance des
Rams leur a été fatale, et le changement d’entraîneur pour relancer le jeu n’a pas eu l’effet escompté.
L’atout numéro 1 : Le public, incontestablement. Le Pride Park stadium de Derby possède la meilleure affluence de la D2 anglaise avec une moyenne supérieure à 29 000 spectateurs par match. Et puis il y a quand même de l’expérience dans cette équipe avec le gardien Scott Carson, les défenseurs Jason Shackell et Richard Keogh, le milieu Bradley Johnson ou encore l’attaquant Chris Martin.
Le point faible : Son inconstance apparaît comme un sérieux problème. L’équipe paraît également moins armée en jeunes talents que lors de sa dernière campagne de
play-offs en 2014, lorsqu’elle avait échoué en finale à Wembley face à QPR (0-1). Heureusement, la pépite Will Hughes revient juste à temps pour disputer cette fin de saison, lui qui a été absent de très longs mois sur blessure. Il vient d’enchaîner trois titularisations avant cette double confrontation face à Hull.
French compatible ? Un tout récent ex de la L1 dans l’effectif : Abdoul Camara, qui a su profiter de son excellente première moitié de saison avec Angers pour filer outre-Manche, où il a commencé par disputer quelques bouts de match avant de disparaître complètement de la circulation. Dommage.
Une raison de les voir monter : Parce que c’est le club où la légende Brian Clough est née. Avec son fidèle Peter Taylor, il a fait de ce club de D2 un champion d’Angleterre en 1972 à la surprise générale, un peu à la façon de Leicester aujourd’hui. Derby County est un club qui compte outre-Manche, avec son joli bélier en blason.
Derby County/Hull City samedi soir, match retour à Kingston-upon-Hull mardi
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