- Ligue 1 – 2012/2013 – Présentation des équipes
Un Stade Rennais petits bras ?
Rennes, qui sort d’une énième fin de saison décevante, semble décidé autant que contraint financièrement à changer de stratégie pour ce nouvel exercice : plus d’humilité, des recrues issues de L2 et aucune réelle ambition affichée, si ce n’est de faire « du mieux possible », dixit le président. Au moins, ça peut permettre de s’éviter toute nouvelle désillusion. Et qui sait, le meilleur est peut-être enfin à venir.
Bilan de l’été La fin de saison a été agitée en coulisses pour le Stade Rennais, qui a longtemps attendu un successeur à la présidence au partant Patrick Le Lay, monsieur temps-de-cerveau-humain-disponible, qui ne laissera pas un grand souvenir dans les caboches des supporters rouge et noir. Son remplaçant est un ancien de la maison, Frédéric de Saint-Sernin, contraint de céder sa place il y a deux ans pour raisons de santé. Rien de révolutionnaire à Rennes, donc, un club un peu trop habitué à évoluer dans le calme. Là, tout doux, gentil… Antonetti, qui ne fait pourtant plus franchement l’unanimité, est resté au poste d’entraîneur et l’effectif n’a pas tellement changé. Même Yann M’Vila est encore là, faute d’acheteurs disposés à mettre le prix pour racheter la fin de son contrat. L’équipe devrait être globalement la même que la saison dernière, avec pour l’instant comme principaux changements les départs de Mangane, Doumbia et Hadji, et les arrivées de deux révélations de L2, Alessandrini le Clermontois et Sadio Diallo le Bastiais.
Coefficient de résistance au PSG 90%. Quand les Lyonnais dominaient outrageusement la L1, les Bretons mettaient un point d’honneur à faire leur meilleur match de la saison contre eux. Histoire de bien montrer aux supporters qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleurs, mais que tout au long d’une année, pfiou non, c’est trop fatigant. Lyon rentré dans le rang, la confrontation de gala dont les Rennais devraient sortir victorieux se fera désormais contre Paris. Mégateuf en prévision dans les pubs de Montparnasse à la fin des 90 minutes pour les Bretons exilés.
Ça va se terminer comme ça le 21 décembre 2012
Leader depuis la première journée de championnat, Rennes atomise tout suspense en L1, avec une domination sans partage. La victoire acquise au Parc un mois plus tôt notamment a marqué les esprits. Erding a déjà dépassé la barre des 10 buts, Féret est zidanesque, Pitroipa ronaldinhesque, Pajot deschampsoupresque. Cette fois, c’est sûr, c’est LA saison des Bretons. Enfin ! A moins d’une énorme catastrophe, il ne peut rien leur arriver. Et puis le 21 décembre 2012.
Le portrait-robot
40% d’Erminig, une mascotte qui sied si bien à Rennes : yeux de foncedé, méchant bide à bière et le sourire jusque dans la défaite.25% de Salma Hayek, la meuf du boss. La touche un peu bourge du club.
25% de Jacky Sourget, le speaker galette-saucisse. La touche un peu beauf du club.
10% de Jeanne Mas 0% de sacoche Vuitton, la nouvelle charte de bonne conduite adoptée au club bannissant les signes ostentatoires de richesse des joueurs.
La banane L’équipe entière a-t-on envie de dire, voire même le club dans son ensemble. La lose semble coller aux sabots du Stade Rennais Football Club, incapable de gagner ses matchs phares ni d’aborder de la bonne manière les tournants décisifs d’une saison. Que ce soit pour accrocher un podium de L1 avec lequel ils flirtent depuis pas mal d’années, faire une perf sur la scène continentale ou enfin accrocher un trophée national, Coupe de France, Coupe de la Ligue, n’importe quoi, les protégés de Pinault n’y arrivent pas. Débutant le nouvel exercice cet été avec un budget et des ambitions en baisse, ça va être difficile de mettre fin à cette spirale négative.
Homme à suivre Mevlut Erding va-t-il finir par y arriver ? On est en droit de penser que peut-être bien que oui. Barré au/du PSG 2.0, l’attaquant franco-turc a débarqué cet hiver en Bretagne, mais sa demi-saison a été perturbée par des pépins physiques. Cette fois, il n’a plus d’excuse, d’autant qu’il n’est clairement pas étouffé par la concurrence, avec le départ acté d’Hadji et celui probable de Montano. A son service, il dispose désormais de deux meneurs en concurrence, Féret et Diallo, et d’excellents tripoteurs sur les côtés, avec Pitroipa, Kembo et Alessandrini. Mis dans de telles dispositions, il peut retrouver la réussite qu’il avait à Sochaux et durant sa première saison au PSG. Il a plutôt intérêt.
Ce qu’il va se passer cette saison Si l’exercice 2012-2013 est fidèle aux précédents, il va surtout se passer beaucoup de désillusions pour les supporters. Genre un bon parcours en Coupe stoppé aux portes de la finale par – au hasard – Reims sur un but de Fauvergue dans le temps additionnel et un plantage dans le money-time de L1 avec une défaite lors de l’avant-dernière journée à Ajaccio suite à un doublé de – là encore, hasard complet – Eduardo. Failers gonna fail.
La banderole de supporters « Enfin une victoire pour Rennes, merci Salma » . A l’attention de Salma Hayek-Pinault récompensée à la cérémonie des Golden Globes pour son rôle dans Savages, le dernier Oliver Stone. Un trophée qui lui va si bien en plus.
Le nom du derby pourri Le « Galettesaucissedemorteau » avec Sochaux, soit un mash-up de deux fameuses spécialités culinaires d’Ille-et-Vilaine et du Doubs.
La chanson de la saison Cloud Nothings, « No Future No Past » . Rouge, noir, punk, nihilisme, Stade Rennais.
Celle de Frédéric Antonetti : Nirvana, « Tourette’s »
Par Régis Delanoë