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Un Stade rennais breizhilien en 2016 ?
C’est l’une des promesses de ce passage de la nouvelle année en Ligue 1 : voir le Stade rennais régaler offensivement et tenter de retrouver goût à la bagarre en haut de tableau. Il pourrait en tout cas vite avoir les moyens de ses ambitions avec un quatuor offensif frisson constitué de Gourcuff, de Ntep, de Quintero et de Dembélé.
« La récupération de Gourcuff dans l’entrejeu, il s’avance, lève la tête et voit Ntep lancé côté gauche. Le ballon file sur l’aile, Paul-Georges provoque et décale parfaitement la balle pour Quintero. À l’entrée de la surface, le petit Colombien anticipe l’appel de Dembélé venu jouer le surnombre dans la surface. Il devance la sortie du gardien et c’est le buuuuut ! » Idéalement, c’est le genre d’actions que les supporters rennais aimeraient voir au Roazhon Park durant la deuxième moitié de saison. C’est aussi d’ailleurs le souhait de nombreux observateurs de Ligue 1 sevrés d’équipes pratiquant un jeu chatoyant ces derniers mois. Sur le papier, le club breton a la possibilité de régaler offensivement comme très peu de ses adversaires hexagonaux, même si les conditions sont particulièrement restrictives. Il faut d’abord que Philippe Montanier ait l’envie d’aligner ensemble ce quatuor. Qu’il ose proposer une équipe résolument tournée vers l’avant, quitte à bousculer sa tentation naturelle de donner la priorité au blindage défensif. Ses dernières compositions de l’année 2015 laissent penser qu’il en est capable. Et puis surtout, il faut que ces quatre joueurs frisson arrivent tous en forme au même moment pour qu’ils puissent être alignés ensemble, et ça pour le coup, c’est loin d’être gagné.
Ntep et Gourcuff de retour à l’entraînement
Car dans ce quatuor, il y a Yoann Gourcuff, sa tendance à l’hypocondrie et son absence des terrains depuis mars dernier. Il y a Paul-Georges Ntep, sa fragilité physique qui interpelle et ses six matchs seulement disputés depuis le début de saison. Il y a Juan Quintero, son visage joufflu et ses cuisses potelées qui ont retardé son adaptation au championnat français. Il y a Ousmane Dembélé enfin, le joyau du centre de formation qui a bien failli se griller avec le club avant même de faire ses débuts en pro. Il faudrait donc un alignement des astres improbable pour que ces quatre-là soient suffisamment en forme et dans les petits papiers de Montanier pour être sur le pré ensemble au coup d’envoi d’un match. Or, il semblerait que cet alignement d’astres puisse avoir lieu en ce début d’année. En effet, les premiers entraînements d’après la courte trêve hivernale semblent révéler que Yoann Gourcuff s’entraîne désormais normalement. Et que Paul-Georges Ntep, éloigné des terrains depuis fin novembre pour consolider une fracture de fatigue au tibia contractée l’été dernier, court de nouveau et semble en phase normale de reprise. Si, avec ça, Juan Quintero rentre de vacances au pays pas trop lesté de kilos en trop et qu’Ousmane Dembélé a envie de se poser un peu et de profiter de l’opportunité qui lui est offerte de se révéler avec son club formateur, alors oui, il se pourrait bien que les quatre soient opérationnels ensemble en janvier. Dès le 9 pour la reprise de la L1 à domicile face à Lorient ? Peut-être est-ce un peu tôt, mais par chance, les oppositions qui suivent (Troyes en déplacement, le Gazélec au Roazhon Park) peuvent permettre d’envisager que Montanier soit tenté d’opter pour une stratégie offensive.
Gourcuff un cran plus bas que Quintero ?
Dès lors une question se pose : s’ils sont disponibles pour évoluer ensemble, ces joueurs sont-ils pour autant compatibles entre eux ? A priori oui, même si Gourcuff et Quintero ont naturellement un même profil de meneur de jeu dans l’axe, et Ntep comme Dembélé une même préférence pour l’aile gauche de l’attaque. Il faudrait donc que deux des quatre consentent à tenter un registre qui n’est pas le leur a priori. Gourcuff pourrait ainsi être amené à évoluer un cran en dessous, en poste 8 dans le cœur du milieu pour laisser le rôle de 10 au Colombien, aux prestations encourageantes fin 2015 et qui semble cette fois bel et bien concentré sur le projet rennais. En attaque, si l’aile gauche revient naturellement à Ntep, Dembélé semble avoir la capacité d’évoluer sur l’aile droite, voire en pointe, rapport à son efficacité dans le dernier geste lors du dernier match face à Guingamp (1 but, 1 passe décisive). Dans le premier cas de figure, il resterait une place à pourvoir pour un attaquant central (Sio ?), dans le second cas une place pour un ailier droit (Grosicki). Cette réorganisation tactique, avec un Gelson Fernandes en candidat naturel pour jouer le rôle de sentinelle du milieu de terrain, pourrait faire un sacrifié : Abdoulaye Doucouré, qui risque de perdre sa place au profit de Gourcuff et est d’ailleurs annoncé comme partant possible cet hiver. Les prochaines feuilles de match délivrées par Montanier seront particulièrement scrutées…
Par Régis Delanoë