- C1
- Quarts
- Real Madrid-Juventus (1-3)
Un seul Ramos vous manque et tout est dépeuplé
Privé de Sergio Ramos, suspendu, le Real Madrid a semblé totalement perdu sur le plan défensif face à une Juventus remontée comme un coucou. Et si les Merengues se sont qualifiés in extremis grâce à un penalty transformé par Cristiano Ronaldo (1-3), Zinédine Zidane va devoir prier pour que les blessures ne s'abattent pas sur son capitaine.
Confortablement assis dans sa loge sous son chapeau qui lui donne un style à la Marc Veyrat, Sergio Ramos, suspendu pour cette rencontre, a le sourire alors que son Real Madrid est déjà mené 1 à 0 au bout de deux petites minutes de jeu. Quatre-vingts minutes plus tard, le défenseur espagnol ne rigole plus du tout et a quitté sa loge présidentielle pour venir aux portes du tunnel afin de donner de la voix et crier sur ses partenaires. Car, plus que de l’efficacité offensive, c’est d’un patron défensif que le Real Madrid a manqué ce mercredi soir. Un mec prêt à haranguer ses partenaires, mais aussi présent pour les calmer et les empêcher de paniquer alors que la Juventus entamait sa « rimonta » . Bref, il manquait Sergio Ramos.
Varane taille pas patron
C’était l’interrogation de la soirée : quel joueur allait choisir Zinédine Zidane pour pallier la suspension de son capitaine, sachant que son couteau-suisse défensif, Nacho Fernández, était blessé ? Le jeune Jesús Vallejo qui n’avait pas le moindre match de Ligue des champions dans les pattes ? Ou bien Casemiro qui abandonnerait alors son poste si précieux de garde fou du milieu de terrain ? Et c’est finalement l’Espagnol qui sera choisi par le double Z pour un baptême du feu en C1. 90 minutes plus tard, difficile d’en vouloir à Jesús Vallejo pour son match où il n’a pas fait la moindre erreur grossière et a plutôt bien contenu Gonzalo Higuaín.
Fatalement, les regards se tournent alors vers son compagnon de charnière, Raphaël Varane qui devait être LE patron de cette défense en l’absence de Sergio Ramos, malgré ce qu’il a pu dire 24 heures avant ce quart de finale retour : « Ce qu’on attend de moi, c’est d’être performant, d’être bon. Je ne vais pas me transformer en quelqu’un qui va aboyer partout et crier pour rameuter les troupes. Je vais le faire avec ma personnalité, comme d’habitude. L’important, c’est que mes coéquipiers puissent compter sur moi tel que je suis. Je ne vais pas changer. » Et pourtant, c’est ce qu’il aurait fallu au Real Madrid pour éviter de se faire peur jusqu’à la dernière seconde de la partie et ce penalty transformé par CR7. Alors oui, ce constat peut paraître cruel puisque Varane est passé tout près de refroidir la Juventus d’un coup de tête sur la barre transversale, mais c’est bien sur sa défense et sur sa personnalité que les supporters l’attendaient ce soir.
Les ailes de l’enfer
Pour sa défense, Raphaël Varane n’a pas vraiment été aidé par son gardien de but, Keylor Navas, auteur d’une énorme cagade sur le but de Blaise Matuidi, ni par ses latéraux pourtant si précieux habituellement. Réputé comme les meilleurs latéraux du monde, ou presque, Dani Carvajal et Marcelo ont montré leurs limites ce mercredi soir : la défense lorsque le Real Madrid est acculé dans son camp. Simple, d’où partent les deux premiers buts de la Juventus ? Du côté de Marcelo qui était étrangement absent sur les centres de Sami Khedira et de Stephan Lichtsteiner. Et qui est au marquage de Mario Mandžukić sur ces deux buts ? Dani Carvajal, qui, certes, mesure 17 centimètres de moins que l’attaquant croate. Alors oui, les deux hommes délivrent des centres merveilleux, Marcelo a la technique pour jouer numéro 10 dans 98% des clubs européens, mais ce mercredi soir, le Real Madrid avait besoin de leurs qualités défensives, ce que les deux hommes n’ont pas réussi à offrir. Mais, les Merengues peuvent souffler : sauf blessure, Sergio Ramos devrait bien être présent pour les demi-finales. Et comme par magie, Carvajal, Marcelo et Varane devraient retrouver leur talent.
Par Steven Oliveira