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Un seul 9 vous manque…

Eric Maggiori
Un seul 9 vous manque…

En Italie, on apprécie tout particulièrement les numéros 9. Les vrais avant-centres quoi, ceux qui dépassent 20 buts par saison. Le problème, c’est que lorsque ce joueur s’arrête de marquer, c’est toute l’équipe qui en pâtit. La preuve.

Les statistiques sont parfois nos meilleures alliées pour étoffer un début d’analyse. Prenons trois clubs de Serie A dont l’avant-centre est le joueur-clef. Par exemple, Miroslav Klose à la Lazio. Avec lui sur la pelouse, le club romain a tourné depuis le début de la saison à une moyenne de 2,1 points par match. Moyenne digne d’un prétendant au titre. En revanche, lorsque l’Allemand n’est pas là, son équipe accuse le coup : 5 points pris en 8 matches, soit 0,62 point par match. Moyenne digne d’un club relégué en fin de saison. Lorsque Klose n’est pas sur la pelouse, la Lazio n’a d’ailleurs marqué que 5 buts en 8 rencontres, dont un par un défenseur (Radu), et deux par des milieux (Lulic et Mauri). Côté Inter, on pourrait faire les mêmes constatations par rapport à l’absence de Diego Milito. Avec son Principe en forme, l’équipe nerazzurra avait engrangé 41 points en 20 rencontres, soit 2,05 points par match. En revanche, sans lui, la moyenne s’effondre à 0,75 point par rencontre. On aimerait ne pas parler de dépendance, mais c’est tout simplement impossible tant les chiffres sont criants. Et ces chiffres pourraient même s’étendre, dans une moindre mesure, au Napoli. Cavani n’est pas blessé, lui. Mais Cavani, depuis quelques matches, ne marque plus. Et le rendement du Napoli n’a plus rien à voir : depuis le début de la saison, quand Cavani marque, c’est une victoire pour le Napoli, à 70%, et une défaite à seulement 15%. En revanche, lorsqu’il ne marque pas, il y a une victoire à la clef à seulement 33%. Les chances de s’imposer sont donc réduites de moitié si Cavani ne marque pas. Indispensable.

De l’importance du remplaçant

Alors, quoi ? Quelle est la première conclusion de ces statistiques ? La conclusion, c’est qu’une équipe qui choisit d’avoir un numéro 9 dans son effectif (un numéro 9 de qualité, un mec qui plante vraiment but sur but) a forcément quelque chose en plus que son adversaire. On dit d’ailleurs que pour gagner des trophées, il faut un grand attaquant et un grand gardien. Pas faux. Le numéro 9, comme Klose, Cavani ou Milito, est le genre de joueur qui peut résoudre un match à lui seul, parfois même à la dernière minute alors qu’il n’a pas touché une cacahouète du match. Pour sortir de l’Italie, on a d’ailleurs pu le voir mardi soir lors du Barça-Milan. David Villa n’a pratiquement pas touché une bille jusqu’à avoir un ballon exploitable dans la surface et le foutre au fond. Auparavant, sa simple présence avait suffi à libérer des espaces que les Milanais n’avaient pas laissés au match aller, lorsque le sosie de Jean-Pascal était sur le banc. Bref, le 9 est essentiel. Regardez donc les statistiques de l’Atlético Madrid avec ou sans Falcao. Le jour et la nuit. Mais c’est aussi cela le risque. A vouloir trop miser sur un joueur, aussi déterminant soit-il, on se reçoit le boomerang en pleine face lorsque celui-ci n’est plus là pour la foutre au fond.

Alors d’accord, l’Inter a Palacio, le Napoli Pandev, la Lazio Floccari. Mais on voit bien dans les faits qu’ils n’apportent pas la même chose. Oui, ils pourront résoudre une situation, comme Floccari en demi-finale de Coupe d’Italie contre la Juve, ou Palacio avec son doublé salvateur contre Catane. Mais on reste loin de la régularité des illustres buteurs. Surtout, un Klose ou un Milito mobilise une défense par son aura, son charisme. Un défenseur qui a le deuxième meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde en face de lui aura forcément plus la pression que s’il a le sympathique Floccari. Et surtout, il sera complètement mobilisé sur le cas Klose, laissant des espaces aux autres joueurs. Pour Cavani, le problème est encore plus frustrant. L’Uruguayen n’est pas blessé, mais c’est tout comme. Depuis son but décisif sur la pelouse de Parme, il n’a plus scoré et a même raté un pénalty dimanche contre le Chievo. Et forcément, Naples galère : deux 0-0 consécutifs contre la Sampdoria et l’Udinese, 1-1 contre la Juve (but d’Inler, milieu de terrain), et défaite 2-0 chez le Chievo. Oui, le jeu aura beau être flamboyant, si personne n’est là pour finaliser les actions, cela devient beaucoup plus compliqué.

Collectivité du but

C’est là que le paradoxe est, quelque part, amusant. Depuis le début de la saison, on reproche à la Juventus de ne pas avoir dans son équipe un vrai striker, un Trezeguet, un mec à 20 buts par saison. Et en effet, les meilleurs buteurs turinois cette saison, Giovinco et Quagliarella ne comptent que 7 buts chacun et sont bien souvent remplaçants. Oui, mais à cela, on peut répondre : d’accord, mais où se situe la Juve en Serie A ? A la première place, avec 9 points d’avance sur son premier poursuivant, et avec la deuxième meilleure attaque du championnat (en vrai, elle est même la meilleure attaque à égalité avec la Roma, puisque la Roma a « marqué » 3 buts sur tapis vert). C’est aussi ça l’une des recettes turinoises : elle n’a pas de vrai 9, certes, mais tout le monde est capable de marquer. Si Vucinic est blessé, pas grave, il y a Matri. Si Matri ne marque pas, c’est bon, Giovinco s’en charge. Et si les attaquants sont muets, Marchisio et Vidal prennent le relais. Depuis le début du championnat, la Juve vante 13 buteurs différents en Serie A. Seule la Roma a fait mieux avec 15 buteurs. Une collectivité du but.

Après, on peut aussi se dire que cette « technique » du numéro 9 tout-puissant peut parfois porter ses fruits. L’Udinese par exemple s’est qualifié deux fois pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions grâce au seul Di Natale. Ce serait un peu réducteur pour ses coéquipiers de l’époque (Alexis Sanchez, Isla, Handanovic, Asamoah, Inler), mais pas forcément faux. On peut aussi se dire que cette saison, le buteur frioulan est moins prolifique, et que, du coup, l’Udinese n’est que neuvième. Alors, oui, le poste de numéro 9 est très important, tant par sa présence que par son rôle de pivot, mais à trop compter dessus, on peut vite se retrouver à poil lorsque ce dernier n’est plus là, ou ne marque plus. Et ce n’est pas nouveau. Lors de la saison 1998-99, la Fiorentina de Trapattoni caracole en tête de la Serie A et semble lancée vers le Scudetto, avec un Batistuta en feu, auteur de 18 buts lors des 19 premières journées. Le 7 février, Batistuta se blesse face au Milan AC. La Fiorentina passe d’une moyenne de 2,15 points par match à une moyenne de 1 point par match. Elle terminera troisième. A méditer.

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