- Italie
Un Ravanelli peut en cacher deux autres
Drôle d'histoire en Italie : deux homonymes répondant au nom de Luca Ravanelli créent la confusion dans les médias italiens. L'un est le fils de Fabrizio, l'autre n'a aucun lien de parenté. Et tout le monde se goure.
Dimanche, en fin d’après-midi, de nombreux médias italiens ont célébré le premier but du fils de Fabrizio Ravanelli en Serie B. De fait, le bien-nommé Luca Ravanelli, défenseur de Padova (tout juste promu en Serie B), a égalisé sur la pelouse du Hellas Vérone. Deux fois buteur la saison dernière en Serie C, il faisait ce week-end son baptême en deuxième division, et l’a donc célébré avec un but qui rapporte un point précieux à son équipe. « Luca est défenseur, mais il a hérité des qualités de buteur de son papa » écrit la pourtant très sérieuse Gazzetta dello Sport. D’autres médias ont repris l’info. Problème : Luca Ravanelli n’est absolument pas le fils de Fabrizio, mais un parfait homonyme.
Une bronchopneumonie contagieuse
Il y a donc deux Luca Ravanelli. Le premier est né en janvier 1995 et son papa s’appelle Fabrizio Ravanelli, à l’époque attaquant de la Juventus. Le deuxième est né en janvier 1997 et n’a aucun lien de parenté avec Penna Bianca. Ce qui créé la confusion, outre le nom, c’est que les deux jeunes jouent au foot. Le fils de Fabrizio a fait ses gammes chez les jeunes de la Juventus, mais n’a jamais réussi à percer. Il a, depuis, enchaîné les prêts dans les divisions inférieures. On l’a vu porter les maillots de Gubbio (2012-2013), Foligno (2013), Grossetto (2013-2014) avant d’aller taper le ballon chez les amateurs de l’ASD Tavernelle (2015-2016). Sa carrière n’a jamais décollé, à tel point qu’il a aujourd’hui disparu des radars.
Luca Ravanelli, fils de Fabrizio, avec Bobo Vieri
Anecdote : Luca Ravanelli a, bien malgré lui, changé irrémédiablement la carrière de son père. C’était en juin 1998. Après quelques jours en famille, Fabrizio débarque en France pour le stage de préparation de la Nazionale en vue de la Coupe du monde. Le 4 juin, il apprend que son fiston, âgé de 3 ans et demi, est tombé gravement malade. Fièvre, vomissements, le petit Luca est emmené d’urgence à l’hôpital. Ce qui perturbe considérablement la préparation de Fabrizio. « Actuellement, je pense uniquement à mon fils Luca. Ma Coupe du monde, c’est lui » , déclare-t-il aux journalistes. Le 7 juin, des nouvelles « rassurantes » arrivent de l’hôpital : les médecins ont décelé une gastro-entérite virale qui, couplée à un début de bronchopneumonie, avait causé cet accès de fièvre. C’est là que la vraie galère commence pour l’attaquant… Quelques jours plus tard, et alors que le bambin va mieux, Fabrizio est à son tour frappé par les mêmes symptômes : forte fièvre, vomissements, toux. Les médecins de la Nazionale prennent la douloureuse décision : Ravanelli doit rentrer chez lui, à la veille du premier match de l’Italie contre le Chili. Il est remplacé au pied levé par Enrico Chiesa. Cette maladie marque la fin de ses rêves de Coupe du monde, mais surtout de son aventure avec les Azzurri : il ne sera plus jamais appelé en équipe nationale.
Fabrizio Ravanelli avec Alex Del Piero
Prêté par Sassuolo
Pour en revenir à sa descendance, Fabrizio a également un autre fils qui joue aujourd’hui au football : il s’appelle Mattia et est né à Marseille en 1999. Aujourd’hui âgé de 18 ans, il est passé par le centre de formation de Perugia, l’un des autres anciens clubs de son père. Aux dernières nouvelles, son contrat à Arezzo n’avait pas été prolongé et il était donc en recherche d’un club.
Si les carrières des deux fils Ravanelli sont au point mort, celle de l’autre Luca Ravanelli se porte plutôt bien. L’homonyme pas vraiment anonyme a été formé à Parme, avant de rejoindre les jeunes de Sassuolo en 2015. S’il n’a jamais disputé le moindre match de Serie A avec les Neroverdi, il fait partie de ces joueurs sur lesquels le club compte pour l’avenir. Prêté à Padova en juillet 2017, il a effectué une bonne première saison là-bas, saison qui s’est terminée par une montée en Serie B. Les dirigeants padovani ont ainsi insisté auprès de ceux de Sassuolo pour que Ravanelli puisse rester une année supplémentaire, au grand bonheur du joueur. « Je suis venu à Padova pour faire mes armes et je suis très heureux de rester ici encore une année pour continuer ma progression » , déclare-t-il après l’annonce de la prolongation de son prêt. Son premier but, et la confusion autour de son patronyme, ont mis un coup de projecteur inattendu sur lui. En attendant de venir pointer le bout de son nez dans l’élite.
Luca Ravanelli, l’homonyme
Par Éric Maggiori