- Les restes du monde
Un Porto, tous bourrins ?
En route pour le Portugal. Démissions, buts, expulsions... Malgré un FC Porto imbattable, l'autre Liga d'Europe connaît une saison riche. Et comme toujours, elle va faire naître plus d'une star...
Les Dragons tout feu tout flamme
Meilleure attaque et meilleure défense de Liga. Unique équipe invaincue d’Europe en championnat avec Manchester United, le FC Porto déroule. Cette saison, son façonneur s’appelle André Villas-Boas. Ex-protégé de José Mourinho. A 33 piges, AVB a planté cinq goals lors du classico contre Benfica (5-0) et a filé la gaule à son président Pinto da Costa. Toujours engagé sur tous les tableaux, le FCP s’apprête à lâcher une nouvelle perle : Hulk. Goleador de la Liga (16 buts), le Brésilien attise les convoitises malgré une clause libératoire de 100M€. Avec huit longueurs d’avance sur son ennemi de Benfica, Porto a quasiment torché le boulot. Porto, porte-drapeau d’un championnat prolifique comme jamais depuis son passage à seize clubs en 2006.
Les Aigles perdent des plumes
Après un début d’exercice foireux comme jamais dans son histoire, Benfica a retrouvé le droit chemin. Sous la parole de Jesus. Celui-là même qui, il y a un an, avait mené son troupeau vers les cieux. Éliminé de la C1 par l’Happoël Tel-Aviv, claqué par son rival portiste en Liga (0-5), le Glorioso semble accuser les départs de Di Maria et Ramires. Et il n’a pas fini de payer les très chères –et peu chéries– recrues Roberto (8,5M€), Jara (5,5M€) et Rodrigo (6M€). L’été prochain, ce sont les cadors David Luiz et Fabio Coentrão qui devraient s’envoler du nid. A prix d’or. Cardozo, lui, est resté. A contrecœur. Ses accrocs avec Rui Costa et le président Vieira sont devenus de plus en plus problématiques. Mais à la Luz, on espère un éclair. Encore un miracle de Jesus.
Le Lion est mort
Largué par ses deux rivaux au classement, le Sporting a aussi perdu son président. Le week-end dernier, au terme d’une énième défaite cette saison contre Paços de Ferreira (2-3), Bettencourt a lâché son fauteuil. Acculés par les dettes, les Lions misent sur leurs jeunes mais la vente de leur capitaine João Moutinho, à l’intersaison, au rival de Porto laisse penser que le SCP est rentré dans le rang. Celui du milieu, car la place du troisième est devenue celle du mort au Portugal. A Alvalade, on attend un titre de champion depuis 2002. Depuis le passage de Bölöni…
… et les poursuivants
Révélation de la saison dernière (second), le Sporting Braga galère. La faute à un casting raté. Cet hiver, les Guerriers du Minho sont les plus actifs sur le marché et ils y perdent bon nombre de soldats. La transition est en route. Marco Ramos aussi. C’est son voisin-rival de Guimarães qui lui pique la vedette. Le club aux supporters les plus tarés du bled veut statufier sa revendication de quatrième grand du pays. Suit le Nacional, toujours aussi régulier et intelligent dans sa gestion. Là encore, le honni n’est pas loin. Maritimo renaît depuis la nomination de Pedro Martins. Leiria réussit une première partie de saison presque mourinhesque ; malgré son vide directoire et budgétaire, Beira-Mar assure sur le terrain, Olhanense et l’Académica commencent à glisser et Paços de Ferreira joue toujours aussi bien –et gagne parfois. En bas de tableau, le Vitoria de Setubal d’Aurélien Collin perd et se perd. Rio Ave tente de survivre avec son Guy Roux local, Carlos Brito. Relégable, Portimonense paraît condamné, à peine un pied dans l’élite. Le limogeage de Litos (ex-Lusitanos de Saint-Maur) a carrément plongé le vestiaire dans le doute. Quant à la lanterne rouge, Naval, après le limogeage aussi express qu’inexpressif de Zvunka en tout début de saison, elle abat sa troisième carte de la saison : Carlos Mozer. Mais le club le plus francophone de Liga a un océan à traverser. Et il rame depuis un moment…
Nicolas Vilas
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