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Un peu de bordel au Camp des Loges
Encore des rebondissements dans le conflit qui oppose le PSG à certains de ses anciens abonnés ! Au menu du jour, une lettre ouverte de supporters mécontents au président du club et une matinée mouvementée au camp des Loges.
Une lettre ouverte pour que le PSG soit soutenu par « un stade rempli de ferveur »
Alors que le président du PSG, Nasser Al-Khelaifi, a confié hier vouloir investir 100 millions d’euros par saison pendant plusieurs années, des anciens abonnés du Parc des Princes lui adressent aujourd’hui une lettre ouverte. Au menu des dénonciations : « la supercherie du plan sécuritaire » autrement connue sous le nom de « plan Leproux » , « le bilan désastreux de Jean-Philippe d’Hallivillée (directeur de la sécurité du PSG, ndlr) à qui on confie encore des responsabilités alors que sa gestion est catastrophique » et la reprise en main de l’ambiance au Parc des Princes par le collectif Sportitude. Le courrier dénonce aussi la dernière décision en date du PSG mettant un terme aux déplacements libres des supporters parisiens à compter de la rencontre en Bourgogne face à Dijon. Désormais, les fans voulant suivre le PSG à l’extérieur devront, comme l’an dernier, prendre les bus affrétés par le club. Une décision motivée par des « incidents à Lyon lors du dernier déplacement » , précise le PSG sur son site internet.
C’est peu dire que les supporters contestataires n’ont pas la même vision de la soirée lyonnaise. Ils estiment que les fumigènes utilisés n’ont pas causé de blessures. Ils vantent surtout « la manière dont les joueurs ont été soutenus pendant ce match » , notamment quand le PSG était mené 4-2, et soulignent « combien notre amour pour ce club est sincère et indéfectible » . « C’est avec ce genre de supplément d’âme qu’un club gagne des titres » assènent-ils. Du fait de tous ces griefs, ces anciens abonnés réclament une nouvelle gestion du « département supporters » et la réouverture d’un dialogue direct avec le directeur général du club, Jean-Claude Blanc. Ils accusent en effet Jean-Philippe d’Hallivillée, l’actuel responsable du département supporters, de court-circuiter les discussions entre le PSG et eux. Au final, ils affirment vouloir chasser « toute la politique du stade » et se déclarent « ouverts à un dialogue afin que le Parc des Princes retrouve une ferveur populaire qui peut galvaniser les joueurs » .
Une manifestation agitée au Camp des Loges
Par ailleurs, plusieurs dizaines de supporters parisiens eux aussi opposés au plan de sécurité du PSG se sont invités, ce matin, à l’entraînement de l’équipe première au Camp des Loges. Une tentative rapidement avortée, malgré le cadrage-débordement du service de sécurité du club. Selon le site lequipe.fr, certains manifestants auraient « insulté » un journaliste de L’Equipe TV qui tentait de filmer la scène et lui auraient même « craché » dessus. Des faits qui accréditent l’idée que les supporters contestataires ne seraient pas suffisamment fiables pour être des interlocuteurs crédibles du club. Mais des faits partiellement démentis par Youssef, le porte-parole de la K-Soce-Team, présent sur les lieux : « Il n’y a pas eu de crachats, certains ont juste invectivé cette personne » . Il ajoute : « Nous déplorons ce qui s’est passé, mais ceci est lié au contentieux que nous avons avec des journalistes de L’Equipe et du Parisien qui sont les « nègres » du PSG » . Youssef explique « l’énervement » des supporters par la décision du club de les empêcher d’assister à l’entraînement, alors que Carlo Ancelotti leur aurait donné son accord, sous certaines conditions (ne pas chanter notamment), quelques minutes auparavant. Néanmoins, deux représentants des supporters mécontents ont finalement pu rencontrer Claude Makélélé et Mamadou Sakho pour exposer leurs revendications. En attendant, le PSG annonçait dès le début d’après-midi qu’il allait déposer une plainte via un communiqué publié sur son site officiel.
Le PSG « une famille normale » ?
Il ne reste plus qu’à espérer que, selon les termes de la lettre ouverte, les différentes composantes du PSG arrivent à s’entendre comme dans « une famille normale » et qu’ « un vrai dialogue » puisse voir le jour entre ces supporters, qui se disent très attachés au club, et la nouvelle direction. Cela pourrait permettre le retour d’une ambiance plus fervente au Parc, sans pour autant retrouver les violences et le racisme des anciennes années, et éviter que des supporters parisiens ne s’invectivent entre eux comme lors du dernier PSG-Ajaccio.
Antoine Aubry, Quentin Blandin et Anthony Cerveaux