- Espagne
- Liga
- 8e journée
- Real/Levante (3-0)
Un petit Real prend les commandes de la Liga
Vainqueurs sans forcer de Levante (3-0), les Merengues n'ont pour autant convaincu. Trop sûrs de leur force, trop nonchalants par moment, ils devront hausser leur niveau au Parc des Princes, mais se consolent par une première place provisoire en Liga.
Real Madrid 3 – 0 Levante
Buts : Marcelo (27e), Cristiano Ronaldo (30) et Jesé (81e) pour les Merengues
Entre Levante et le PSG, les similitudes sont rares. Mis à part des maillots aux tons rouge et bleu, tout oppose ces deux fanions. Ou presque, puisqu’ils s’affichent en cette semaine comme les deux adversaires du Real Madrid. La partition des banlieusards valenciens peut même donner quelques idées aux hommes de Laurent Blanc. Bien que battus (3-0), et même largement, les Granotes offrent un visage et un plan de bataille séduisants tout au long du premier acte. Sans un grand Keylor Navas et avec un peu plus de réussite, Roger et Deyverson auraient même pu inscrire le premier but d’une équipe visiteur au Bernabéu depuis le début de la saison. Il n’en a rien été, ce qui n’empêche pas Levante de repartir de Castille avec la tête haute. Le Real, lui, trouve son bonheur dans ses trois points synonymes de première place provisoire, ainsi que dans une infirmerie, déjà bien pleine, qui ne déplore aucun nouveau blessé. Les hommes de Benítez, dont le système ennuie clairement un Bernabéu à moitié vide à vingt minutes du terme, devront pourtant élever leur niveau ce mercredi au Parc des Princes. Sous peine de connaître leur premier revers de la saison.
L’as Marcelo, le boulet Danilo
Aux hommages successifs en l’honneur de Cristiano Ronaldo, pour la quatrième fois Soulier d’or, et d’Ignacio Zoco, légende madridista décédée il y a peu, le Santiago Bernabéu en oublie presque sa rencontre. Tandis que la Grada Joven kop, censé ambiancer le Bernabéu, préfère rendre grâce à Raúl par un tifo emprunt de nostalgie – « Ta maison, ton public, merci » -, Levante choisit lui d’appuyer sur l’accélérateur. Face à une défense aussi bien juvénile que remaniée, le binôme composé de Roger et Deyverson refroidit l’antre merengue. Grâce à des récupérations hautes, fruit des imprécisions locales plus que du pressing visiteur, Levante oblige son ancien portier costaricain à étaler tout son talent. De par ses interventions décisives, Keylor Navas fait mieux que de sauver son invincibilité dans l’ancien Chamartin : il impulse les contres du Real. À la peine à la construction, les Blancs font appel aux vieilles recettes. Marcelo, capitaine d’un après-midi, récupère dans la moitié de terrain des Granotes, trouve un relais avec le Portugais et fusille Ruben. Une ouverture du score qui rassure, car un tour de cadran plus tôt, Deyverson, surpris par la bévue de Danilo, se trouve en position idoine pour tromper Navas.
Une douche froide, puis Jesé
La mi-temps est, elle, rythmée par les bavardages autour de Cristiano Ronaldo. Auteur du pion du break à la demi-heure de jeu sur une limpide frappe lointaine, il ne rentre pas aux vestiaires avec ses comparses, la faute à une gêne derrière la cuisse qui pousse les soigneurs merengues à le raccompagner, boitant, dans les arcanes du Bernabéu. Une fausse frayeur, puisque c’est le Gallois, fantomatique, qui laisse sa place à Lucas Vázquez. Un changement qui n’empêche l’ennui de s’installer sur le pré et dans les tribunes. À l’exception du canterano entrant et d’un coup franc une énième fois raté par Ronaldo, les offensives manquent de tranchant, et les combinaisons de qualité technique. Un comble qui suffit à de nombreux supporters, trempés et frigorifiés, pour quitter le stade, ponchos sur le dos, alors qu’il reste encore une vingtaine de minutes. Des minutes qui s’égrainent lentement, tant le rythme affiché sur le pré s’apparente au niveau régional. Seul Jesé, revanchard, ranime le Bernabéu. Servi par Lucas Vázquez, le Canarien, par une série de passements de jambe, donne le tournis à Simão et crucifie Ruben. Un troisième et ultime pion qui offre au Real une place de leader provisoire. En attendant mieux.
Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu