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Un OMicide aussi triste que logique

Par Alexandre Doskov
3 minutes
Un OMicide aussi triste que logique

Pas motivé, pas inspiré, pas réveillé, l'OM rentre de Salzbourg avec une triste mine. En même temps, s'ils avaient voulu ne pas remporter ce match, les Marseillais ne s'y seraient pas pris autrement. Du système à la composition en passant par les changements, tout était fait pour que la défaite soit au bout du chemin.

L’OM avait remporté ses deux derniers matchs, alors Rudi Garcia s’est dit qu’il avait les coudées franches. Le 4-2-3-1 a bien fonctionné contre Amiens et Toulouse ? Génial, revenons au 4-3-3 si mal huilé qui avait envoyé les Marseillais dans le mur contre Rennes ou contre Angers. Le onze de départ est à peu près stabilisé et des éléments indispensables ont émergé ? Super. Et si on allait faire un tour en Autriche pour jouer une compétition européenne en changeant six joueurs par rapport à la dernière victoire en championnat ? Garcia avait décidé de faire tourner, et ça n’a pas franchement fonctionné.

À Salzbourg jeudi soir, dans la ville de Mozart, l’orchestre marseillais n’a trouvé aucune harmonie et s’est fait bouffer bêtement par un but des plus quelconques après soixante-treize minutes d’un match sans sel. Bouna Sarr a décidément de gros soucis pour peser sur un match, Yoann Pelé a enchaîné les sottises, n’encaissant pas de but par miracle avant de se faire fesser à bout portant, et Garcia avait sorti de son chapeau Boubacar Kamara, gamin de dix-sept ans made in Marseille intéressant, mais encore trop tendre. Tout droit sorti du centre de formation du club où il a sa licence depuis ses cinq ans, formé en tant que défenseur et grande attraction de l’équipe première depuis le début de saison, Kamara était déjà titulaire contre Konyaspor, et Garcia s’est mis en tête d’en faire un milieu défensif. Un choix respectable, et Kamara n’a pas fait passer son coach pour une pipe puisqu’il avait livré une performance solide.

Triste banc

Mais ce soir, le minot a eu du mal à verrouiller l’arrière du terrain. En fait, c’est toute la défense de l’OM qui avait les pieds dans la glue, et les changements de Rudi Garcia n’ont fait qu’apporter du flux au flou. Sans Payet pour faire un liant propre et efficace et créer des passerelles vers le but de Salzbourg, l’OM a pataugé. Sauf que Garcia a attendu d’encaisser le premier but pour faire ses trois changements et qu’il a fait entrer Njie, Zambo Anguissa puis Mitroglou pour régler la mire. Avec un système en 4-4-2 bâti dans la précipitation et une doublette Germain-Mitroglou devant qui ne se connaissait ni d’Adam ni d’Ève, l’OM ne mettait pas toutes les chances de son côté pour aller gratter l’égalisation.

Trop de fébrilité derrière, pas assez de monde devant le but, un banc de touche trop peu profond pour que les entrants dynamitent le match, la liste des points noirs comporte plusieurs lignes. Les seules éclaircies sont venues des tournicotis de Thauvin, qui s’est même amusé à envoyer une ou deux frappes histoire de, sans grande réussite. Un triste cadeau offert aux quelques centaines de supporters marseillais qui étaient venus jusqu’à la frontière entre l’Autriche et l’Allemagne pour chauffer un peu cette Red Bull Arena affreusement vide. Du coup, l’OM bascule à la troisième place d’un groupe I aussi dense qu’ouvert. S’en extirper pour voir la suite est loin d’être mission impossible. En fait, il suffira juste que les Marseillais et leur coach donnent l’impression d’avoir un minimum d’intérêt pour cette compétition.

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