- Premier League
- Boxing Day
- Bilan
Un Noël sans surprise
Quelques cadeaux, mais aucune surprise : la 18e journée de Premier League, disputée juste après les fêtes de Noël, a fait la part belle aux gros, qui ont fait respecter la logique. Comme s’ils voulaient se rattraper de l’épisode Leicester la saison dernière.
En général, quand vous avez la chance de recevoir une dizaine de cadeaux à Noël, il y en a forcément un, au moins, que vous n’attendiez pas. Qu’il fasse plaisir ou non, là n’est pas la question. Mais la notion de surprise fait partie du jeu, et s’il n’y en a aucune, un petit goût d’inachevé immacule votre bouche remplie de chocolat ou de foie gras. Pour le Boxing Day, c’est la même chose. Le public et les téléspectateurs veulent voir du spectacle ? Ils en ont eu. Mais ils espéraient également assister à des pronostics déjoués, observer des outsidersgagner, prendre du plaisir à contempler une tête d’affiche tomber. Il n’en fut rien.
Une liste sans rature
Parce que cette saison, tous les gros bras ont décidé de répondre présents au rendez-vous. Aucun d’entre eux n’a véritablement flippé et les six premiers ont gagné assez facilement : Chelsea a atomisé Bournemouth à Stamford Bridge (3-0 sans Diego Costa ni N’Golo Kanté), Liverpool a écrabouillé Stoke City à Anfield Road (4-1), Manchester City a assuré à Hull City (0-3 sans Sergio Agüero), Tottenham a démonté Southampton sur son terrain (1-4 avec un penalty raté) et Manchester United s’est payé Sunderland à Old Trafford (3-1). Seul Arsenal a dû attendre la fin de partie et la 87e minute pour s’offrir les trois points contre West Bromwich Albion (1-0 à l’Emirates Stadium). Pour le reste, Everton et West Ham sont logiquement allés chercher un succès à Leicester (16e) et Swansea (avant-dernier) pendant que Watford-Crystal Palace ne sortait pas de vainqueur (1-1) et que Burnley utilisait le soutien de ses fans pour venir à bout de Middlesbrough (1-0). Bref, rien de bien exceptionnel.
Pourtant, cette 18e journée est habituellement un instant d’incertitude, où les favoris peinent à faire valoir leurs muscles dans une période où les organismes ressentent l’enchaînement des matchs et les premiers excès de décembre. La saison dernière, United se faisait malmener à Stoke (2-0) alors qu’Arsenal prenait le bouillon à Southampton (4-0). En 2013, les Spurs se prenaient les pieds dans le tapis contre WBA (1-1). Un an plus tôt, City et Liverpool chutaient à Sunderland (1-0) et Stoke (3-1). Finalement, sur les cinq dernières saisons, seule 2014-2015 n’a pas accouché de résultat étonnant. Et comme par hasard, cette saison-là s’était achevée sur un classement sans aucune surprise non plus, avec le même Top 6 que celui en place actuellement (dans le désordre).
Attention au réveillon
Alors, l’absence de surprise durant le Boxing Day augure-t-elle une deuxième partie de saison où tous les mastodontes anglais vont répondre présent et ne laisser aucune miette aux petits ? C’est très probable. Après l’épisode du sacre de Leicester, il semble que Chelsea, les deux Manchester, Liverpool et compagnie se soient remis en question et aient pris conscience que l’argent et le talent ne suffisaient plus pour faire régner leurs lois. Ainsi, Antonio Conte, Pep Guardiola, José Mourinho et Jürgen Klopp, pour ne citer qu’eux, se sont montrés intransigeants sur le travail à réaliser en ces temps de festivités. L’ancien entraîneur du Barça a tout simplement fait « comme si ce n’était pas Noël » en collant une journée d’entraînement le 24 décembre, avant de planifier le voyage pour Hull le 25. Idempour le Special One, qui a programmé une séance à 16h30 le 25, alors que les joueurs mancuniens ainsi que le staff étaient historiquement habitués à un léger décrassage le matin.
Les effectifs des premiers de la classe étant plus riches que les autres, Chelsea, MU et Liverpool ne disputant pas de Ligue des champions (Mourinho fait tourner en Ligue Europa), il n’est finalement pas si étonnant de constater leur sans-faute réalisé avec sérieux. À l’image d’Arsenal, c’est d’ailleurs sur le plan physique qu’ils ont parfois fait une grosse différence : United a planté ses buts du break dans les dix dernières minutes, City a patienté jusqu’à la 73e pour ouvrir le score, et Liverpool comme Tottenham étaient menés avant de faire exploser leur adversaire. Bref, s’ils affichent le même sérieux lors de la nouvelle année, le Big Six devrait s’en sortir. Cela passe par un réveillon bien géré.
Par Florian Cadu