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Un message pour eux, Rudi
Ce vendredi à 13h, Jacques-Henri Eyraud présentera Rudi Garcia qui a paraphé un contrat de trois ans en faveur de l’Olympique de Marseille. La première pierre à l’édifice du projet OM champion, doublée d’une bonne décision, puisqu’à moyen terme, l’ancien entraîneur de l’AS Rome semble être la meilleure solution.
Pour partir sur de bonnes bases, il faut panser les plaies du passé. Si, du côté de Marseille, l’arrivée de Rudi Garcia suscite plus l’enthousiasme que le scepticisme, celle-ci fait également ressurgir quelques mauvais souvenirs. On est en 2010-2011, l’OM est champion de France en titre, mais a toujours la dalle après dix-sept ans de famine. Première au soir de la 33e journée, l’équipe de Didier Deschamps termine la saison dauphine d’une sacrée machine de guerre : le LOSC d’un certain Rudi Garcia. Un type souvent qualifié de « pleureuse » , que beaucoup jalousent ou méprisent dans la cité phocéenne comme dans le reste de l’Hexagone. Mais surtout un coach avec des idées qui a permis à son équipe de ramasser son premier titre de champion de France depuis cinquante-sept ans. Et vu que l’OM n’a pas encore de Sow, de Gervinho et d’Eden Hazard dans ses rangs, c’est bien en leur nouveau coach, ennemi d’autrefois, que les supporters phocéen vont devoir placer leur foi. Un pari qui pourrait être magique. Au moins à moyen terme.
Le meilleur choix envisageable
C’est donc le nom de Rudi Garcia qui est sorti du chapeau de l’élégant Jacques-Henri Eyraud. Dans le fond du couvre-chef du nouveau boss de l’OM, des pistes étrangères, peut-être plus clinquantes, mais pas nécessairement plus intéressantes. En effet, si les noms d’André Villas-Boas ou de Roberto Mancini ont fait quelques apparitions au rayon « rumeurs » , le choix de l’ancien entraîneur de la Roma se révèle être le plus sûr et le plus plaisant sportivement, le fantasme d’un retour de Marcelo Bielsa mis de côté. À l’échelle nationale, Rudi Garcia est un coach respecté, qui a fait ses preuves et pratiqué un football attrayant. À la Roma, si l’histoire d’amour ne s’est pas terminée aussi bien qu’elle a commencé, il est important de retenir quelques éléments de cette idylle italienne. Comme le souligne Goal.com, Garcia a lancé neuf jeunes joueurs issus du centre de formation lors de ses trois années passées au club. Son équipe a par ailleurs proposé une moyenne de 57% de possession de balle en 118 rencontres. Un amour de la possession, mais aussi du jeu qui a permis à Rudi Garcia de ramener des supporters blasés au stade – coucou le Vélodrome –, mais aussi d’entrer dans l’histoire de la Serie A en commençant sa première saison avec un dix-victoires-à-la-suite qui aurait fait pâlir de jalousie Julien Lepers. Cet exercice 2013-2014 de la Roma, terminé avec 85 points, est d’ailleurs le record du club qui aurait certainement été titré s’il n’était pas tombé sur une Juventus toute puissante. Oui, à Rome en 2013 comme à Marseille en 2016, Garcia arrive pour reconstruire. Une casquette qui lui va bien, mais qui a aussi ses limites, un peu plus lointaines.
Les adieux étranges de Passi
Car si Garcia n’a pas eu les résultats escomptés en Ligue des champions, Marseille n’est pas vraiment en position d’y penser. C’est là la première mission de Rudi Garcia : obtenir de la patience dans un environnement où elle n’existe pas. Le technicien français arrive sur un champ de ruines et il paraît difficile de lui demander d’aller gagner 3-0 au Parc ce week-end en pratiquant un football de rêve avec Zambo-Anguissa en milieu de terrain. Du genre à se projeter, le président Eyraud a rassuré à ce sujet : « Rudi Garcia réunit toutes les qualités requises pour rejoindre notre projet. Il est habitué aux environnements à haute intensité. Enfin, et c’est à mes yeux très important, il possède des qualités humaines d’intégrité et d’ouverture aux autres qui sont reconnues de tous. » Moins humaine, la gestion du cas Franck Passi aurait touché le groupe marseillais selon RMC. Logique quand on sait que l’éternel adjoint a donné le meilleur de lui-même dans une situation difficile. Pas toujours inspiré tactiquement et loin d’être le crack qu’il ne s’est d’ailleurs jamais vanté d’être, Passi quitte d’ailleurs le banc de l’OM en étant invaincu au Vélodrome. Plus attendu, Garcia a donc quelques mois devant lui pour commencer les grandes manœuvres. Et si jamais une idée de génie lui monte au cerveau, il a aussi trois jours pour trouver le moyen de gagner au Parc des Princes. Le meilleur moyen de se faire adopter immédiatement par ses supporters…
Par Swann Borsellino