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Un long dimanche de fiançailles
Paris-Lyon, c'est la dernière chance pour les deux équipes d'espérer une fin de saison excitante. Surtout avec la nouvelle déconvenue rennaise qui ouvre une voie royale à l'éventuel vainqueur du soir.
« Je sens qu’il va se passer quelque chose ce week-end » avait lancé Jean-Michel Aulas dans L’Equipe hier. Comme si le patron rhodanien savait pertinemment que le Stade Rennais allait de nouveau trébucher contre le voisin Lorientais (défaite 1-2) et rentrer bredouille de sa virée du samedi soir. Un résultat qui arrange Lyon et le PSG. Les Lyonnais tout d’abord, car ils peuvent quasiment assurer la troisième place en scalpant les Parisiens au Parc (Les Gones auraient alors cinq points d’avance sur le quatrième). Les Franciliens, eux aussi, peuvent croire en leur étoile. S’ils parvenaient à tordre les ouailles de Puel à la maison, ils chiperaient la quatrième place aux Rennais et reviendraient à un point de Lyon et nourriraient de grosses ambitions pour le sprint final. Vraiment, l’occasion fait le larron.
Pour autant, il est difficile de trouver un réel favori à cet opposition tant les deux formations ont traversé les dernières semaines avec pénibilité. Paris, en ne prenant que 2 points en 4 matches en mars, a démontré qu’une saison sans emmerde est un luxe que la capitale ne peut plus se payer. Lyon, en étant à fleur de peau à l’image d’un Hugo Lloris enfin sorti de sa réserve après le couac niçois (2-2), a remis en avant la crise de gouvernance entre un Président omnipotent et un entraîneur abandonné. Tout ça oublié, ou presque, Paris et Lyon avancent avec le même objectif : la Ligue des Champions. Or, il semble évident qu’une seule des deux teams accèdera au Graal en fin de saison. Et dans les frémissements de cette fin de semaine, Lyon est sorti en tête avant la dernière ascension. Même Antoine Kombouaré l’a avoué. Paris joue gros ce soir : « dire que l’OL a tout à perdre, ça dépend de quel côté on se place. Je pense que nous aussi nous avons beaucoup à perdre. Notre mois de mars n’a pas été bon du tout. La victoire à Caen, samedi dernier, a été très importante car elle nous offre un enjeu fantastique pour ce match et il faut valider le résultat du week-end dernier en gagnant de nouveau » . Pour ce faire, Paris ne devra surtout pas répéter les erreurs défensives du match aller (2-2). Une rencontre où Edel avait brillé par son talent. Humour. Manque de pot pour les amateurs de mocheté, le portier sera sur le banc.
Paris joue sa saison… en 4 jours
L’autre bonne nouvelle côté francilien s’appelle Ludovic Giuly. Le lutin avait trouvé les ficelles lors de la dernière victoire parisienne contre son club formateur au Parc (1-0 en 2008). Un temps gêné par son mollet, le numéro 7 est dans le groupe et ne sera pas de trop pour démâter une défense lyonnaise articulée autour de la charnière Toulalan-Lovren. Bref, des deux côtés on attend le coup de sifflet final pour s’avancer sur la fin de saison. On prie, on espère, on se positionne, surtout, on se fait des câlins par presses interposées. Même Jean-Michel Aulas et Robin Leproux se sont fait des mamours dans L’Equipe. Une manière de préparer le match dans une grande quiétude sans balancer de glaire dans la nuque de l’autre.
Surtout, Paris veut se servir de ce match pour préparer sa demi-finale de Coupe de France contre Angers mercredi prochain. Avouons-le, si Paname termine sur le podium et s’incruste une nouvelle fois au palmarès de la Coupe, la saison aura été une franche réussite. A l’inverse, Lyon pourrait commencer un suicide collectif en cas de non qualification pour la prochaine C1. Finalement, ce PSG-Lyon revêt une importance considérable pour la fin de saison. Surtout que le calendrier lyonnais est une purge. Et ça, Hugo Lloris le sait : « on est conscients de nos erreurs de parcours. On s’est remis en question après Nice. Maintenant, il faut avancer. On n’a plus le droit à l’erreur. On connait le calendrier, on se déplacera cinq fois lors des huit derniers matches. Mais on n’a plus de marge de manœuvre pour perdre des points » . Ou comment demander poliment à ses potes de se sortir les doigts et de revenir de la capitale avec les trois points dans la sacoche. Au jeu du bluff, Kombouaré n’est pas le dernier. Le Kanak a laconiquement balancé un : « l’équation est simple. Une victoire nous rapprocherait de Lyon et une défaite nous mettrait à sept points » . Dans ce cas, y’a plus qu’à…
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