- C1
- Tirage
- 8e de finale
Un gros Atlético-Chelsea, un séduisant Leipzig-Liverpool
Quelques affiches sexy à se mettre sous la dent, et une ou deux rencontres qui pourraient avoir une issue surprenante. Il faudra notamment garder un œil sur cet Atlético-Chelsea, de loin le plus gros choc, et sur les confrontations anglo-allemandes entre Leipzig et Liverpool et entre Gladbach et City.
La grosse affiche : Atlético de Madrid-Chelsea
Il y a quelques années, ce match était une ode au football défensif. D’un côté Chelsea, qui a remporté la C1 en 2012 en se recroquevillant sur sa back-line hors du commun ; de l’autre, l’Atlético, qui a atteint deux finales ces dix dernières années en faisant de la défense un art de vivre. Mais aujourd’hui, ce sera un vrai affrontement entre une attaque qui peut être dévastatrice (14 buts en poules, deuxième meilleure attaque derrière le Bayern et à égalité avec la Juventus) et une défense toujours aussi solide. Les forces en présence font saliver : Mount, Ziyech, Havertz, Werner, Pulisic, Giroud d’un côté ; Felipe, Hermoso, Savić, Oblak, Koke ou encore Llorente de l’autre, cet Atlético-Chelsea a assurément de très belles choses à raconter.
Le dernier face-à-face, c’était… le 5 décembre 2017, en phase de groupes de la Ligue des champions. Les deux équipes se connaissent fort bien : cette double confrontation sera leurs septième et huitième rencontres depuis 2009. Parmi celles-ci, une demi-finale en 2013-2014, dont l’Atlético était sorti vainqueur, et une Supercoupe d’Europe, également remportée haut la main par les Colchoneros (4-1, en août 2012).
L’affiche qui fait envie : Leipzig-Liverpool
Entre le demi-finaliste surprise de la dernière édition et le brillant champion d’Angleterre en titre, l’affrontement promet, forcément. Pour Leipzig, qui devrait enregistrer le renfort de la pépite hongroise estampillée Red Bull Dominik Szoboszlai à l’intersaison, le défi est immense. Mais pour autant, ce ne sera pas la première fois que les hommes de Julian Nagelsmann vont se coltiner du grand d’Europe. Et à chaque fois le club allemand a été un très sérieux et embêtant adversaire : des victoires contre Paris et Manchester cette saison, contre Tottenham et l’Atlético la saison dernière, ça constitue un CV. Face à Liverpool, ses six titres de champion, son Jürgen Klopp et son immense collectif, le défi sera d’autant plus grand, mais il serait bien précipité d’enterrer prématurément le « sport de balle sur gazon » Leipzig.
Le dernier face-à-face, c’était… Jamais. Première confrontation entre Liverpool et Leipzig. Mais les clubs anglais réussissent bien aux jeunes Allemands : trois victoires en quatre matchs contre Tottenham et Manchester. Liverpool, évidemment, a un historique un peu plus long contre les clubs allemands, mais Jürgen Klopp n’a pas perdu le moindre match contre un club de chez lui depuis son arrivée sur les bords de la Mersey (5 victoires, 3 nuls en 8 matchs contre Hoffenheim, Dortmund, le Bayern et Augsburg).
L’autre affiche qui fait envie : Séville FC-Borussia Dortmund
Malgré le tout récent limogeage de Lucien Favre, le Borussia Dortmund reste une équipe aussi sexy que dangereuse, avec des individualités capables de qualifier l’équipe à elles seules. En face, un Séville qui s’est qualifié sans trop forcer dans le groupe de Chelsea et Rennes, et qui reste toujours un peu moins à l’aise en Ligue des champions que chez la petite sœur, qu’elle a remportée l’année passée. Une vraie belle confrontation équilibrée entre deux équipes qui ont autant d’atouts à faire valoir que de raisons de penser qu’elles peuvent se péter la gueule.
Le dernier face-à-face, c’était… le 15 décembre 2010, en Ligue Europa. D’ailleurs, souvenez-vous : les deux équipes étaient dans le groupe du Paris Saint-Germain, qui en avait terminé leader. Finalement, c’était Séville qui avait accompagné les Parisiens au tour suivant, à un petit point près. Ce sera donc leur premier date au niveau supérieur.
L’affiche qui peut surprendre : Borussia Mönchengladbach-Manchester City
Dans un quasi-groupe-de-la-mort avec le Real Madrid et l’Inter, l’étonnant Borussia Mönchengladbach s’en est tiré avec brio. En tenant tête aux deux gros, déjà, mais surtout en dézinguant le Shakhtar sur deux rencontres. En face, le Manchester City de Pep Guardiola, favori au Final 4 tous les ans, mais qui trouve toujours un moyen de trébucher contre des équipes plus faibles que lui sur le papier. Manchester sera évidemment favori, mais son match contre le Borussia Mönchengladbach, qui réalise un début de saison intéressant malgré des dernières semaines un peu plus compliquées, sera loin d’être joué d’avance.
Le dernier face-à-face, c’était… le 23 novembre 2016 (1-1), en phases de groupes de Ligue des champions. Gladbach et City se sont retrouvés en groupe deux saisons de suite, en 2015-2016 et 2016-2017, et City l’a confortablement emporté lors de trois de ces quatre confrontations. Gladbach compte quand même une victoire contre City dans son histoire : c’était en mars 1979, en quarts de finale retour de Coupe de l’UEFA.
L’affiche So Ronaldo : Porto-Juventus
Oui, c’est vrai, il n’en a jamais porté les couleurs. Mais quand même : à chaque fois que Cristiano Ronaldo affronte un club portugais, la patrie du quintuple Ballon d’or est en émoi. Et comme d’habitude, pour Cricri, il s’agira simplement d’un obstacle à surmonter sur le chemin de la C1. Or, cette année, au vu des forces en présence, il devrait s’agir d’une formalité pour la Juve. Première de sa poule après avoir démoli le Barça au Camp Nou (0-3), la Vieille Dame de Pirlo est en train de monter en régime, et a encore en travers de la gorge ses deux dernières campagnes de C1, terminées en eau de boudin contre l’Ajax et Lyon. Porto, qui n’a pas eu l’occasion de prouver grand-chose dans un groupe où la deuxième place semblait lui être promise, va devoir sortir les muscles.
Le dernier face-à-face, c’était… le 14 mars 2017, en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Cette saison-là, la Juve avait déjà terminé première de sa poule devant un club espagnol (Séville), et Porto déjà deuxième de la sienne derrière un club anglais (Leicester). Résultat, le huitième avait été tout doux pour les joueurs d’Allegri : 2-0 à l’aller, 1-0 au retour. Tiens, et dans le même temps, se tenait un certain Barça-PSG…
L’affiche des Souliers d’or : Lazio-Bayern
Sur le papier, il semblerait que cette affiche soit bien la plus démesurée de ces huitièmes de finale. D’un côté, le Bayern, champion d’Europe en titre, quasi intouchable, et de l’autre, la Lazio, actuelle neuvième de Serie A, qui retrouve la Ligue des champions après 13 années d’absence. Face à un tel mur, où les Romains peuvent-ils chercher une infime source d’espoir ? Donnons-leur en trois : l’an passé, un seul joueur a marqué plus de buts en championnat que Robert Lewandowski : il s’appelle Ciro Immobile. Avec ses 36 pions, le buteur de la Lazio avait chipé le Soulier d’or 2020 au Polonais. Le deuxième espoir : la Lazio a affronté un autre club allemand, Dortmund, en poules, et lui a globalement été supérieur sur l’ensemble des deux matchs (3-1 à l’aller, 1-1 au retour). Enfin, la Lazio fait partie des quatre équipes invaincues dans cette Ligue des champions 2020-2021. Bon, certes, elle a fait deux matchs nuls contre Bruges, et alors ?
Le dernier face-à-face, c’était… le 17 septembre 1974, en match amical. C’est vintage, certes, mais l’affiche avait de la gueule : elle opposait la Lazio de Chinaglia, championne d’Italie, au Bayern Munich de Beckenbauer, champion d’Europe. Un match qui s’est disputé à Rome devant 50 000 personnes, et qui s’est soldé par un nul, 1-1.
L’affiche traquenard : Atalanta-Real
Deuxième participation à la Ligue des champions, et deuxième qualification en huitièmes de finale pour l’Atalanta. 100%, c’est propre. Les Bergamaschi, pas forcément aussi étincelants que la saison dernière, peuvent toutefois se féliciter d’être sortis d’une poule dans laquelle figuraient Liverpool et l’Ajax. Ils sont d’ailleurs allés s’imposer à Anfield, là où personne n’avait gagné en Coupe d’Europe depuis 8000 ans. Du coup, ce match ressemble à un vrai traquenard pour le Real, qui a déjà bien galéré à se sortir de la poule dite « de la mort » . À noter que l’an passé, l’Atalanta avait déjà affronté un club espagnol en huitièmes, à savoir le FC Valence. Bilan ? 8-4 pour la Dea sur l’ensemble des deux matchs. Zizou est prévenu.
Le dernier face-à-face, c’était… sur FIFA. Eh oui : les deux formations ne se sont jamais affrontées. L’Atalanta sera d’ailleurs le neuvième club italien de l’histoire à croiser la route du Real Madrid en Coupe d’Europe après la Juve (21 confrontations), l’Inter (17), le Milan (15), la Roma (12), le Napoli (4), la Lazio (4), le Torino (2) et la Fiorentina (1).
Par Alexandre Aflalo