- Ligue 1
- J31
- PSG-Lens (3-1)
Un grand pas pour le titre, un petit match pour le PSG
Le Paris Saint-Germain n'a joué qu'une vingtaine de minutes contre Lens samedi soir. Suffisant pour l'emporter 3-1 et faire le break au classement, mais toujours pas pour convaincre.
Le PSG a relevé la tête. Il en avait besoin après deux déconvenues au Parc des Princes et le retour du dauphin lensois à six points. En revanche, malgré l’expulsion précoce de Salis Abdul Samed, qui les a placés dans des conditions ultrafavorables, les Parisiens n’ont pas réussi à rendre une copie pleine, laissant encore un arrière-goût d’inachevé dans ce précieux succès (3-1). Le onzième titre de champion est en vue, mais il y a beaucoup à redire dans le contenu.
Champions mes faibles
Bousculé d’entrée de jeu, le leader a respiré avec l’expulsion de Salis Abdul Samed, dont la semelle est venue s’écraser sur la cheville d’Achraf Hakimi (19e). Une brèche s’est ouverte, et le PSG s’est engouffré dedans, comme le tueur froid qu’il doit être. Pendant dix minutes, la tornade pour laquelle certains supporters payent des places à trois chiffres s’est férocement déchaînée. Des combinaisons variées et inspirées, du rythme, des prises de risque, de la percussion et trois buts, signés Kylian Mbappé (31e), Vitinha (37e) et Leo Messi (40e) – avec une délicieuse talonnade du Français en prime. L’orgasme, puis l’électrocardiogramme plat.
« On a bien profité de l’avantage numérique en première période, on a marqué des beaux buts. En deuxième période, on s’est contenté de ce 3-0, on a redonné espoir à Lens avec ce penalty. Il aurait fallu maintenir ce qu’on avait fait sur la première période, regrettait Christophe Galtier au micro de Free. On s’est un peu endormis. On s’est beaucoup désorganisé, on a beaucoup couru après le ballon, alors qu’on aurait dû avoir une possession de balle plus intéressante et surtout amener beaucoup plus de danger sur le but lensois. Je regrette qu’on n’ait pas mis assez de rythme et de monde devant en deuxième période pour marquer un quatrième but qui aurait soulagé tout le monde. »
Presnel Kimpembe chambre le RC Lens après la victoire du PSG ce soir 🎵#PSGRCL #Ligue1UberEats pic.twitter.com/OSZSD3HaVA
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 15, 2023
Scary movie
Malgré 70 minutes en infériorité numérique, le Racing a ainsi frappé quatorze fois – contre quinze tirs pour les Parisiens – et cadré à sept reprises, autant que son adversaire. Les Artésiens se sont même procuré dix corners. Pourtant esseulé, Loïs Openda a mis Marquinhos & cie au supplice en multipliant les appels dans la même zone. À force de jouer avec le feu, le PSG aurait pu se brûler sans la vigilance de Gigio Donnarumma, sollicité à plusieurs reprises (57e, 65e, 76e). « Inconsciemment, on lâche, et l’autre équipe le sent », admettait Vitinha en zone mixte. Là où le PSG avait un boulevard pour transmettre de la sérénité, il a réussi à trembler. « Ils nous craignaient, au point de chanter le “Chicoté” à la fin, alors que ce n’est pas une musique spécialement pour eux, c’est ce qu’on fait toujours à domicile. Ça veut dire plein de choses et à travers des détails comme ça, on peut voir qu’ils ont eu peur », commentait Seko Fofana, en référence au chant lancé par Presnel Kimpembe, en béquilles, face à Auteuil au coup de sifflet final. « Tu as le meilleur budget de France, on est le onzième budget de cette ligue, je trouve ça un peu petit. Qu’ils aient chanté ça, ça veut tout dire », embrayait Brice Samba avant de quitter le stade. La scène reflète finalement la saison du PSG en championnat : boiteuse, mais malgré tout victorieuse.
Par Quentin Ballue, au Parc des Princes