- Disparition de Papa Bouba Diop
Un grand homme, Papa Bouba Diop, s’est éteint à 42 ans
Décédé ce dimanche des suites d'une longue maladie à seulement 42 ans, Papa Bouba Diop laisse une tonne de bons souvenirs. Notamment au Sénégal, où il a marqué la sélection nationale, et en France, où son passage à Lens a été plus qu'apprécié.
Dernièrement, le Manchester Evening News a posé la question suivante au légendaire Paul Scholes : quel était son adversaire le plus coriace affronté tout au long de son immense carrière ? Outre Patrick Vieira ou Robbie Savage, et comme si les esprits s’alignaient pour rendre un hommage avant l’heure, le légendaire rouquin de Manchester United a eu cette réponse : « Il y en a un auquel les gens ne penseront pas… Vous souvenez-vous de Papa Bouba Diop ? Il a joué pour Fulham. Grand, imposant… Ils l’appelaient l’armoire. Aller au duel avec lui, c’était une perte de temps. Je l’ai toujours trouvé difficile à jouer. Il n’était pas un Vieira, bien sûr, mais il avait du talent ! »
FIFA is saddened to learn of the passing of Senegal legend Papa Bouba Diop. Once a World Cup hero, always a World Cup hero. pic.twitter.com/akUJoPxCal
— FIFA World Cup (@FIFAWorldCup) November 29, 2020
En quelques mots et en tout franchise, l’Anglais a posé un verdict qui n’est pas aussi évident aujourd’hui pour les moins de 25 ans : sportivement, l’homme qui est parti rejoindre Diego Maradona ce dimanche à seulement 42 ans des suites d’une longue maladie était un footballeur aussi fiable que solide. Aussi utile qu’efficace. Aussi présent que déterminé.
Bien plus qu’un but contre la France
Voilà sept ans, maintenant, que Papa Bouba Diop a raccroché les crampons. Les mémoires de la terre entière se souviennent, d’abord, de son but et de sa performance historique contre la France championne du monde (et d’Europe) en titre au Mondial 2002 en Corée du Sud. C’était le 31 mai, à Séoul, à la 30e minute du match d’ouverture de la compétition. Les yeux de la planète étaient fixés sur cette rencontre, et le milieu de terrain avait su gagner sa plus lumineuse heure de gloire.
Sauf que Papa Bouba Diop, ce n’était pas que ça. Taulier de la sélection sénégalaise (plus de 60 capes, réparties entre 2001 et 2007), il en est devenu le premier buteur (face aux Bleus, donc) et le meilleur buteur en phase finale de Mondial (trois réalisations). Le tout, en s’immisçant jusqu’en quarts de l’épreuve (aucun pays africain n’a fait mieux, pour le moment) et en finale de la Coupe d’Afrique des nations la même année.
Humilité et respect, toujours
Mais penser que Papa Bouba Diop n’a rayonné qu’en faveur de sa propre nation et uniquement grâce à ses talents balle au pied ou à ses muscles serait une erreur. Champion de Suisse avec le Grasshopper Zurich et vainqueur de quelques coupes nationales (en Angleterre avec Portsmouth, et en Grèce avec l’AEK Athènes), l’homme a en réalité naturellement laissé de bons souvenirs un peu partout où il est passé. Difficile de trouver un avis négatif à son sujet, une voix en colère contre le Monsieur.
C’est avec une grande tristesse que le Racing Club de Lens vient d’apprendre la disparition de son ancien joueur Papa Bouba #Diop, à l’âge de 42 ans. Nous présentons nos plus sincères condoléances à ses proches. ?❤️? #LensoisPourToujours #rclens pic.twitter.com/bdUpN60y2R
— Racing Club de Lens (@RCLens) November 29, 2020
À Lens, par exemple, le moment est aux recueillements. Très apprécié lors de son passage au Racing de 2001 à 2004, Papa Bouba Diop était ainsi qualifié de « super mec » par Gervais Martel. Discret guerrier au respect ineffaçable et sobre dans le combat, le regretté n’aura pas eu la chance de disposer de la santé qu’il méritait. Et en cette fin de mois de novembre, c’est un deuxième gros nom du foot qui laisse les amateurs de foot tout seuls.
Par Florian Cadu