- Coupe du monde 2014
- Groupe F
- Argentine/Bosnie (2-1)
Un éclair de Messi, un seul, suffit au bonheur argentin
L'Argentine s'est fait peur, l'Argentine a douté, mais l'Argentine a Lionel Messi. Même fantomatique pendant 60 minutes, le Barcelonais est sorti de sa cachette au meilleur des moments pour définitivement assurer une victoire plus que poussive aux siens (2-1). La Bosnie se consolera en se disant qu'elle a plus appris en 90 minutes qu'en 100 matchs.
Tous les Argentins se ruent sur lui. Pourtant il n’a pas marqué. Ni vraiment fait de passe décisive. Mais pour eux, ça n’a pas d’importance : Lionel Messi a tiré le coup franc qui a amené l’ouverture du score de l’Albiceleste (3e). Seul Garay est allé fêter le but avec Rojo, le dernier à avoir touché le ballon avant que Kolašinac ne le détourne dans ses propres buts. Agüero, Di María, Mascherano et les autres savent le nœud dans le ventre que génère la sélection pour la Pulga, lui qui n’a pas marqué un seul but dans un Mondial depuis le festival de 2006 contre la Serbie (6-0). Alors quand le Barcelonais y est allé de son premier vrai but, sur un slalom tout ce qu’il y a de plus classique chez lui, ils sont tous, sauf le gardien, allés le prendre dans leurs bras. Un par un. Il faut dire qu’en une seule action, leur numéro 10 les a sortis d’une bien belle déconvenue face à la Bosnie. Elle, l’Argentine aux 15 Coupes du monde, face au bizuth des Balkans.
Contrôle porte-manteau et .ppt
Car hormis ce premier but précoce, l’Argentine n’a rien fait dans cette première période. En fait, elle n’est pour ainsi dire jamais vraiment entrée dans son match. Hormis une sacoche de Mascherano plein axe (29e), que Begović n’a pu arrêter qu’en la boxant, le Power Point de présentation de la première mi-temps argentine tient en deux points : un bus garé devant la défense faute d’imagination et Lionel Messi qui vient immanquablement s’empaler dans les milieux récupérateurs adverses en tentant toujours le même dribble. Alors qu’en face, ce CSC a forcé les Bosniens à oublier l’enjeu d’un premier match d’un tout premier Mondial et la stature de l’adversaire pour revenir au score au plus vite. À peine dix minutes plus tard, Hajrović est bien lancé dans le dos de la défense (12e). Son contrôle porte-manteau n’est pas labellisé ZZ. Ça laisse au gardien le quart de seconde pour dégager des deux poings. Mais on n’est pas passé loin. Comme sur cette tête de Lulić, la vraie menace dans ce match, venu couper de la tête un corner (40e). Mais Romero est à la parade.
Ibišević pour l’honneur
Le pire, c’est que le discours de Sabella à la mi-temps et l’accueil réservé par le Maracanã, pour le retour sur le terrain de ses protégés ciel et blanc, ne semblent rien y faire. La deuxième période commence comme elle s’est terminée. Avec un replay d’une action de Lulić sur les grands écrans du stade. Le milieu de la Lazio enroule un coup franc bien placé juste au-dessus du mur (50e). Il est cadré, mais trop mou pour ne pas finir dans les gants de Romero. Une minute plus tard, c’est même tellement le feu dans la défense albiceleste que Marcos Rojo ne trouve pas d’autre moyen de se dégager qu’un coup du foulard (51e). Comme un symbole, encore, Messi envoie son coup franc dans le ciel du Maracanã (63e). C’est au moment le moins indiqué donc, alors que rien ne prédisposait la physionomie du match à basculer, que Messi décide, on ne sait pourquoi dans ces cas-là, de se réveiller. L’espace de 20 secondes. Une-deux avec Higuaín. Il traverse la moitié adverse en diagonale pour finir perpendiculaire à la surface, à lécher la ligne de la surface de réparation, dribbler 2 joueurs et enrouler au second poteau. Ça ne manque pas. La Pulga fait poteau rentrant. Avec cet éclair, bien sûr, Messi débloque les siens et l’Argentine se procure quelques belles occases, comme cette accélération puis frappe du Kün Agüero (76e), passée de peu à côté. Si le tableau d’affichage retiendra que la Bosnie a quand même marqué un but par Ibišević à la 84e (2-1), le foot retiendra lui que Messi a véritablement commencé son histoire avec la Coupe du monde, un soir de match au Maracanã.
Par Maxime Marchon, au Maracanã