- Premier League
- J8
- Liverpool-Man. United (0-0)
Un derby sans flamme
Sur un jolie série de quatre succès d'affilée en championnat avant la trêve internationale, Liverpool n'est pas parvenu à faire céder un Manchester United minimaliste dans un derby qui a mis longtemps à s'animer, ce lundi soir (0-0). Un nul qui empêche les Reds de revenir à la hauteur du leader City, tandis que les Red Devils sont renvoyés à leurs propres doutes.
Liverpool FC 0-0 Manchester United FC
Le ballet exécuté par ses hommes incitait presque à la contemplation. Depuis l’ouverture de la cuvée 2016-2017 de Premier League, le Liverpool de Jürgen Klopp s’offrait à nous comme une ode au partage, à l’amour et aux délices coupables. Treize buts inscrits et cinq matchs sans défaite dont quatre victoires d’affilée lors des cinq dernières journées, la partition des Reds était attendue lors du derby face à Manchester United. En clôture de cette 8e journée de Premier League, elle n’aura finalement été que mitigée. Timide lors de la première période, plus inspiré en seconde, Liverpool a été branché sur courant alternatif. Tout comme son adversaire mancunien qui n’a pas montré suffisamment pour espérer décrocher autre chose qu’un match nul. Invaincus à Anfield en Premier League depuis septembre 2013, les Red Devils continuent de naviguer en eaux troubles et enchaînent avec un deuxième nul consécutif. Pour Klopp, le ballet attendu n’a pas eu lieu, mais sa formation étire son invincibilité en championnat à désormais six matchs.
Loi du milieu et duels marqués au fer rouge
Qu’importent les époques et les circonstances, un Liverpool-Manchester United revêt toujours une importance singulière. « Je connais l’histoire de cette confrontation, j’aime les histoires spéciales. Le monde entier regarde cette rencontre » , soufflait d’ailleurs Jürgen Klopp en conférence de presse d’avant-match. Pour son quatrième derby à la tête des Reds, le manager allemand dessine sa formation en 4-3-3. En l’absence de Wijnaldum et de Lallana trop juste pour débuter, Emre Can honore sa première titularisation en championnat aux côtés de Coutinho et Henderson. Devant, le duo Firmino-Mané est chargé d’alimenter en ballons Daniel Sturridge, qui fête au passage sa centième apparition avec la tunique rouge sur le dos. Dans les rangs mancuniens, José Mourinho, lui, se signale par des choix qui prouvent qu’il n’a toujours pas trouvé l’alchimie escomptée. Pour contrecarrer la vitesse adverse et mettre de l’impact physique, la grosse touffe de Fellaini vient accompagner Pogba et Herrera dans l’entrejeu. Plus titulaire en Premier League depuis janvier dernier, Ashley Young profite des absences de Martial et Mkhitaryan pour être aligné, tandis que le capitaine Rooney démarre sur le banc pour la troisième fois de suite.
D’entrée, Anfield crache toute sa passion à travers un You’ll Never Walk Alone chanté avec maestria. Mais ce sont les Red Devils qui, unis comme un seul homme, prennent les premiers la pleine mesure du rendez-vous. Avec Pogba placé délibérément assez haut et un pressing intense dès les premières relances liverpuldiennes, Manchester United pose son étreinte. Omniprésent au milieu, Herrera enchaîne les courses, tandis que Fellaini fait parler son envergure dans les duels. Les soldats du Mou étouffent leurs adversaires, mais manquent de justesse. Ni Ibrahimović (6e, 17e) ni Pogba (14e) ne parviennent à cadrer leurs frappes. Pour voir les Reds cesser d’accumuler les scories techniques et les approximations, il faut attendre la demi-heure de jeu. Plus que timorés en début de partie, à l’image de Can (23e) et Firmino (29e), ils s’en remettent aux fulgurances de Coutinho pour éclairer les débats. Liverpool retrouve de l’allant, sort de sa moitié de terrain et l’intensité monte d’un cran. Bailly, pour une obstruction sur Sturridge, et Young, coupable de contestation, récoltent deux biscottes de la part d’Anthony Taylor. Celui-là même qui siffle la mi-temps après un premier acte rythmé à défaut d’être riche en occasions.
Les arabesques de la Pioche vs la justesse de Lallana
Le retour des vestiaires ne change pas foncièrement la tendance observée lors de la première période. Les Mancuniens mettent la même intensité et la même pression sur les joueurs locaux. Sauf que l’ensemble proposé manque de liant. Positionné encore plus haut que pendant les quarante-cinq premières minutes, cette fois juste en soutien de Zlatan, Pogba cherche à étouffer le feu incandescent d’Anfield à coup d’arabesques. C’est sur l’une d’elles que le milieu français fait vaciller la défense adverse. Après avoir effacé Henderson d’une feinte de corps, il dépose un caviar sur Ibra qui foire complètement sa tête devant Karius (54e). Aux grands compas de La Pioche, Klopp répond par l’entrée en jeu de Lallana à la place de Sturridge. Un changement opportun qui redonne immédiatement de la fluidité aux actions offensives menées par les Reds. Sous l’impulsion de l’international anglais, Can (59e) et Coutinho (71e) sont tout proches d’ouvrir la marque, mais se heurtent à la main très ferme de De Gea. Empruntés et quelque peu éreintés à l’approche du terme de la rencontre, les soldats de Mourinho subissent sans discontinuer les vagues rouges. Entré à son tour, le héros fatigué Rooney n’y changera rien. Et ce derby, sans éclat ni flamme, s’achève sans vainqueur.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Romain Duchâteau