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Un coup de canon signé Guardiola

Par Antoine Donnarieix
Un coup de canon signé Guardiola

Utilisé comme un point d’encrage au sein de la Dream Team de Johan Cruyff, Josep Guardiola était payé pour autre chose que marquer des buts. Pourtant, lors d’un match ouvert contre l’Atlético de Madrid, Pep s’est donné le droit de tenter sa chance. Avec succès.

Guardiola et le FC Barcelone, c’est une histoire d’amour au sens large. D’abord, la rencontre se fait en 1984, et le garçon de Sampedor intègre la plus belle des écoles pour un natif de la région. Six ans plus tard, le 16 décembre 1990, c’est le jour de mariage. Numéro 10 dans le dos, l’éphèbe foule pour la première fois la pelouse du Camp Nou grâce à Johan Cruyff. Le public peut ainsi commencer à s’identifier au joueur, métronome dans l’âme. Ses passes sont précises, son élégance est frappante. Cet esthète respire l’avenir du Barça. Sacré champion d’Europe à Wembley deux ans plus tard, Guardiola conquiert le cœur de la Catalogne. Tant pis donc, si après trois saisons pleines, son compteur but chez les Culés est toujours bloqué à zéro. Membre du Barça durant la saison 1993-1994, Quique Estebaranz dresse le portrait de son ancien coéquipier. « Guardiola était un joueur au centre du terrain, son rôle était bien plus dans l’organisation. Par conséquent, il était difficile de le voir arriver à l’entrée de la surface. C’était un milieu dans le style de Busquets, mais avec davantage de technique. En fait, il était le mélange entre Busquets dans le placement et Xavi dans le jeu. Cela donne un joueur technique, sans la vélocité d’un attaquant pour marquer des buts. » Le seul but de Pep, c’est de donner le ballon au meilleur endroit, au meilleur moment. Point barre.

La toute-toute première fois

Faire trembler les filets et soulever la foule, cela reste optionnel chez Guardiola, malgré une faculté indéniable à apporter le danger. « Avec sa technique, Guardiola était capable de bien frapper les coups de pied arrêtés, estime Estebaranz. Le souci c’est qu’à l’époque, tu avais Ronald Koeman, puis Stoïchkov, puis Romário… En clair, il n’avait aucune possibilité de tirer !(rires) Le public ne le voyait pas à l’œuvre, mais je peux assurer qu’il mettait un effet remarquable dans sa frappe. Tout le monde pouvait le constater à l’entraînement. Mais bon, quand d’autres joueurs détiennent un potentiel encore plus immense… » Guardiola passe après les grandes stars, et cela lui convient. Au moment de recevoir l’Atlético de Madrid pour la sixième journée de championnat, le 8 octobre 1994, le milieu continue dans son approche cartésienne. Depuis l’extérieur de la surface, ses yeux voient Romário inscrire son premier but de la saison. En guise de réponse, Pirri Mori égalise pour les Colchoneros. Un partout, balle au centre. Puis vient la 34e minute de jeu.

Excentré côté droit, Romário voit sa frappe contrée revenir plein axe, à vingt-cinq bons mètres de la cage. Lancé comme une balle, Guardiola laisse parler son corps : prise d’appui pied droit, frappe tendue, coup de pied gauche. Badaboum. La balle file et prend une trajectoire rectiligne pour aller se loger sous la barre d’un Diego Diaz Garrido pris de vitesse par cet obus lâché par Pep. Un regard vers le banc de touche, des baisers en direction des tribunes, suivis d’un cri de plaisir. Un dépucelage en règle après bientôt quatre années de service, mais chez le numéro 3 d’un soir, ce golazo se célèbre toujours avec une certaine pudeur. « Ce but n’a pas changé grand-chose à son style, il avait conscience de ses capacités, explique Estebaranz. Les numéros se répartissaient à l’ancienne, les joueurs étaient informés par le coach le jour du match… Je me souviens avoir joué avec le 7, le 8, le 11 au Barça. C’était une nomenclature dans le style Cruyff ! Ce numéro 3, c’était plus du domaine de la coïncidence. Même si dans les faits, Koeman avait une préférence pour le 4 par exemple. C’est seulement après son départ que Guardiola l’a récupéré. » À défaut de lui prendre son numéro, ce soir-là, Koeman a laissé son cadet placer une sacrée mine.

Vidéo

« Tirer de loin, ça pourrait être une possibilité… »

De cette victoire anecdotique 4 à 3 du Barça, El Filosofo retiendra que son premier fut inscrit dans une victoire au Camp Nou. Mais pour la réception de l’Atlético à l’Allianz Arena ce soir, ce souvenir traversera-t-il l’esprit du coach munichois ? « Pep a joué beaucoup de rencontres contre l’Atlético de Madrid, tempère Estebaranz. Ses expériences ont été si nombreuses qu’il n’aura pas ce souvenir en mémoire. Il va se focaliser sur comment se qualifier pour la finale contre une défense bien regroupée. Tirer de loin, ça pourrait être une possibilité… Alaba était proche d’y arriver à l’aller. N’importe quel joueur du Bayern peut être dangereux dans ce domaine. » Spectateur privilégié au moment où Guardiola avait envoyé son pétard du gauche, Diego Simeone aura à cœur d’empêcher toute intrusion bavaroise au sein de son tank madrilène. Guardiola contre El Cholo en demi-finale de C1, les paris sont ouverts. « Je vois leur relation très cordiale, juge Estebaranz. Ils étaient deux joueurs prêts à s’affronter, toujours dans le respect. Guardiola avait déjà sa réputation, Simeone aussi… Aujourd’hui, les deux possèdent des fonds de jeu analogues à leur style propre, cela se traduit par d’excellents résultats. L’un dans la construction, l’autre dans la lutte incessante. Ils suivent leurs objectifs et cultivent la progression. L’esthétisme est différent, mais l’efficacité est la même. Donner un pronostique, ça me paraît très difficile. » Sur la plus grande des scènes européennes, ce duel s’annonce colossal.

Guardiola/Simeone, dernier carré en crampons
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Par Antoine Donnarieix

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